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Chronique de l'hôtel Drouot
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CHRONIQUE DE
L'HOTEL DROUOT
La vente des Tableaux et Dessins modernes de M. Alfred
Sensier qui durera du 8 au 12 de'cembre, servira de début à
l'Hôtel des Ventes, à M. Georges Petit qui succède à son regretté
père, l'expert de tant de ventes célèbres.
« La vente de la collection de feu M. Alfred Sensier, dit-il
dans quelques lignes d avant-propos, avait été décidée vers le mois
de mai dernier. Dès ce moment, mon père s'était occupé du
classement des tableaux et des dessins qui la composent, il avait
en partie déjà rédigé les notes qui devaient trouver place dans le
catalogue, et ce travail était presque terminé lorsque, à son tour,
la mort est venue le surprendre et l'enlever.
« Les exécuteurs testamentaires de M. Alfred Sensier ont
bien voulu me laisser le soin de continuer la tâche commencée.
Ils ont pensé que le souvenir de Francis Petit, l'autorité de son
nom, le crédit dont il jouissait auprès des amateurs faciliteraient à
son fils cette tâche dont il n'osait accepter la responsabilité.
« Les témoignages de sympathie que j'ai reçus des clients et
amis de mon père sont venus m'apporter un nouvel encourage-
ment, et j'ai accepté cette mission avec le sentiment de mon
insuffisance, mais, en même temps, avec la volonté d'y consacrer
tous mes efforts, suivant en cela l'exemple et les traditions pater-
nels ; heureux si je puis, en les continuant, inspirer la confiance
que chacun avait en lui et trouver la juste considération dont il
était entouré. »
Le Repos de midi.
Croquis à la plume de J. F. Millet. (N" 265 de la vente Alfred Sensier.)
Le commissaire-priseur est M0 Charles Pillet. On ne saurait
commencer sous de meilleurs auspices. Ne négligeons pas cette
autre bonne fortune : le catalogue qui comprend 385 numéros
— et c'est là un choix parmi tout ce qu'a laissé M. Sensier, —■
est précédé d'une préface duc à la plume aussi élégante qu'au-
torisée de M. Paul Mantz à qui nous demandons la permission,
dans l'intérêt de nos lecteurs, de faire de larges et très-intéres-
sants emprunts :
« Né à Paris, le 25 décembre 1815, et fi^5 d'un notaire qui
avait toujours aimé les livres et qui fut même un des fondateurs
de la Société des Bibliophiles, Sejisier entendit parler, dès son
enfance, des belles éditions à vignettes et des prescriptions du
Code de procédure1. Il montra pour les choses qu'on célébrait
autour de lui un enthousiasme fort inégal. Bien qu'il ait passé
dans une étude d'avoué quelques-unes des années de sa jeunesse,
Sensier ne cessa pas d'aimer les images. Tout en faisant du droit,
1. î.e frère de M. Alfred Sensier suivit la carrière paternelle ; il n'a dit adieu
Arts appliqués à l'Industrie, association au succès de laquelle son zèle dévoué a trè
il assistait avec une attention passionnée aux aventures de l'art
moderne et à ses triomphes ; en même temps, il étudiait l'his-
toire dans les documents originaux. A vingt et un ans, il avait
déjà réuni les commencements d'une collection d'autographes.
« Lorsque nous avons connu Alfred Sensier, il venait d'entrer
au Louvre. Du 1e1' avril 1848 à la fin de 1850, il remplit les fonc-
tions de chef du Bureau des Musées. C'est surtout à cette époque
qu'il se montre assidu à recueillir les pièces authentiques sur les
faits et sur les hommes de la Révolution. Il avait bien étudié ce
moment de l'histoire et il était bon à entendre lorsqu'il causait
des grands politiques de la Constituante et de la Convention
nationale. Tous ceux qui ont eu à s'occuper de cette période
historique savent ce que valaient sa collection et les souvenirs
que lui avait transmis sa famille.
0 En quittant l'Administration des Musées, Sensier entra au
ministère de l'Intérieur. Il y demeura jusqu'au icr juin 1873,
à son étuda que pour devenir le secrétaire général de l'Union Centrale des Iîeaux-
s-largement contribué.
L'HOTEL DROUOT
La vente des Tableaux et Dessins modernes de M. Alfred
Sensier qui durera du 8 au 12 de'cembre, servira de début à
l'Hôtel des Ventes, à M. Georges Petit qui succède à son regretté
père, l'expert de tant de ventes célèbres.
« La vente de la collection de feu M. Alfred Sensier, dit-il
dans quelques lignes d avant-propos, avait été décidée vers le mois
de mai dernier. Dès ce moment, mon père s'était occupé du
classement des tableaux et des dessins qui la composent, il avait
en partie déjà rédigé les notes qui devaient trouver place dans le
catalogue, et ce travail était presque terminé lorsque, à son tour,
la mort est venue le surprendre et l'enlever.
« Les exécuteurs testamentaires de M. Alfred Sensier ont
bien voulu me laisser le soin de continuer la tâche commencée.
Ils ont pensé que le souvenir de Francis Petit, l'autorité de son
nom, le crédit dont il jouissait auprès des amateurs faciliteraient à
son fils cette tâche dont il n'osait accepter la responsabilité.
« Les témoignages de sympathie que j'ai reçus des clients et
amis de mon père sont venus m'apporter un nouvel encourage-
ment, et j'ai accepté cette mission avec le sentiment de mon
insuffisance, mais, en même temps, avec la volonté d'y consacrer
tous mes efforts, suivant en cela l'exemple et les traditions pater-
nels ; heureux si je puis, en les continuant, inspirer la confiance
que chacun avait en lui et trouver la juste considération dont il
était entouré. »
Le Repos de midi.
Croquis à la plume de J. F. Millet. (N" 265 de la vente Alfred Sensier.)
Le commissaire-priseur est M0 Charles Pillet. On ne saurait
commencer sous de meilleurs auspices. Ne négligeons pas cette
autre bonne fortune : le catalogue qui comprend 385 numéros
— et c'est là un choix parmi tout ce qu'a laissé M. Sensier, —■
est précédé d'une préface duc à la plume aussi élégante qu'au-
torisée de M. Paul Mantz à qui nous demandons la permission,
dans l'intérêt de nos lecteurs, de faire de larges et très-intéres-
sants emprunts :
« Né à Paris, le 25 décembre 1815, et fi^5 d'un notaire qui
avait toujours aimé les livres et qui fut même un des fondateurs
de la Société des Bibliophiles, Sejisier entendit parler, dès son
enfance, des belles éditions à vignettes et des prescriptions du
Code de procédure1. Il montra pour les choses qu'on célébrait
autour de lui un enthousiasme fort inégal. Bien qu'il ait passé
dans une étude d'avoué quelques-unes des années de sa jeunesse,
Sensier ne cessa pas d'aimer les images. Tout en faisant du droit,
1. î.e frère de M. Alfred Sensier suivit la carrière paternelle ; il n'a dit adieu
Arts appliqués à l'Industrie, association au succès de laquelle son zèle dévoué a trè
il assistait avec une attention passionnée aux aventures de l'art
moderne et à ses triomphes ; en même temps, il étudiait l'his-
toire dans les documents originaux. A vingt et un ans, il avait
déjà réuni les commencements d'une collection d'autographes.
« Lorsque nous avons connu Alfred Sensier, il venait d'entrer
au Louvre. Du 1e1' avril 1848 à la fin de 1850, il remplit les fonc-
tions de chef du Bureau des Musées. C'est surtout à cette époque
qu'il se montre assidu à recueillir les pièces authentiques sur les
faits et sur les hommes de la Révolution. Il avait bien étudié ce
moment de l'histoire et il était bon à entendre lorsqu'il causait
des grands politiques de la Constituante et de la Convention
nationale. Tous ceux qui ont eu à s'occuper de cette période
historique savent ce que valaient sa collection et les souvenirs
que lui avait transmis sa famille.
0 En quittant l'Administration des Musées, Sensier entra au
ministère de l'Intérieur. Il y demeura jusqu'au icr juin 1873,
à son étuda que pour devenir le secrétaire général de l'Union Centrale des Iîeaux-
s-largement contribué.