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Perrier, Henri: Les dessins de Eugène Fromentin
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.16907#0199
exte et planches, il n'y a qu'à louer; ce ne saurait donc être un
article de critique, c'est une simple présentation que je fais, et,
cette formalité accomplie, le mieux est de céder le plus possible la
parole à M. Philippe Burty qui a écrit une vingtaine de pages
charmantes, introduction savoureuse aux eaux-fortes de M. E. L. Mon-
tefiore
Au commencement de 1870, M. Burty se trouva, chez un ami
commun, le voisin de table d'Eugène Fromentin.
« La qualité de son talent d'écrivain et d'artiste me le rendait
Lettre tirée d'un Ovide de téfx* «''«'« -/ s ^ t 1 • ' i 1
doublement intéressant a connaître. Je ne me rebutai point de la
réserve un peu sauvage de son abord et de la retenue diplomatique de sa parole. On parla du
dernier Salon en termes généraux; puis du voyage qu'il venait de faire en Egypte en touriste
plutôt qu'en peintre; puis d'Eugène Delacroix, et la glace fondit brusquement. Il l'appelait
« le coloriste pour les délicats, le vrai maître moderne, le souverain traducteur de la grâce et
« de la force de la race arabe et de la magie du paysage africain... »
« J'avais hâte d'entendre parler Eugène Fromentin sur lui-même. Sur le terrain de sa
peinture, il s'était dérobé avec une ténacité, une souplesse félines ; je l'avais senti à quelques
mots à la fois enveloppés mais très-nets au fond sur ses envois aux Salons. Mais j'avais lu à leur
apparition et je venais de relire son Été dans le Sahara et son Année dans le Sahel. De quelque
applaudissement qu'ils aient été salués, je trouvais que le public ne portait pas assez haut ces
deux récits. Le premier surtout me semblait — comme il me paraît encore — être un des chefs-
d'œuvre contemporains.
« La simplicité de la donnée, le choix des épisodes, l'originalité et la science artiste de la
i. L'ouvrage qui paraîtra prochainement et que l'on pourra se procurer à Paris et à Londres, à la Librairie de l'Art, a pour titre : Vingt-
cinq dessins de Eugène Fromentin, reproduits à l'eau-forte par E. L. Monte/tore; texte biographique et critique par Ph. Burty, avec fac-s'mile
d'après des croquis du maître.
article de critique, c'est une simple présentation que je fais, et,
cette formalité accomplie, le mieux est de céder le plus possible la
parole à M. Philippe Burty qui a écrit une vingtaine de pages
charmantes, introduction savoureuse aux eaux-fortes de M. E. L. Mon-
tefiore
Au commencement de 1870, M. Burty se trouva, chez un ami
commun, le voisin de table d'Eugène Fromentin.
« La qualité de son talent d'écrivain et d'artiste me le rendait
Lettre tirée d'un Ovide de téfx* «''«'« -/ s ^ t 1 • ' i 1
doublement intéressant a connaître. Je ne me rebutai point de la
réserve un peu sauvage de son abord et de la retenue diplomatique de sa parole. On parla du
dernier Salon en termes généraux; puis du voyage qu'il venait de faire en Egypte en touriste
plutôt qu'en peintre; puis d'Eugène Delacroix, et la glace fondit brusquement. Il l'appelait
« le coloriste pour les délicats, le vrai maître moderne, le souverain traducteur de la grâce et
« de la force de la race arabe et de la magie du paysage africain... »
« J'avais hâte d'entendre parler Eugène Fromentin sur lui-même. Sur le terrain de sa
peinture, il s'était dérobé avec une ténacité, une souplesse félines ; je l'avais senti à quelques
mots à la fois enveloppés mais très-nets au fond sur ses envois aux Salons. Mais j'avais lu à leur
apparition et je venais de relire son Été dans le Sahara et son Année dans le Sahel. De quelque
applaudissement qu'ils aient été salués, je trouvais que le public ne portait pas assez haut ces
deux récits. Le premier surtout me semblait — comme il me paraît encore — être un des chefs-
d'œuvre contemporains.
« La simplicité de la donnée, le choix des épisodes, l'originalité et la science artiste de la
i. L'ouvrage qui paraîtra prochainement et que l'on pourra se procurer à Paris et à Londres, à la Librairie de l'Art, a pour titre : Vingt-
cinq dessins de Eugène Fromentin, reproduits à l'eau-forte par E. L. Monte/tore; texte biographique et critique par Ph. Burty, avec fac-s'mile
d'après des croquis du maître.