Diane chasseresse; vieux Saxe. (Collection Errera.) — Dessin de Camille De Roddaz.
LA COLLECTION ERRERA
e l'art ancien dérive l'art moderne. A une époque lointaine, la civili-
sation en était arrivée au point de perfection auquel nous atteignons
péniblement aujourd'hui. Tout un monde a vécu, pensé, produit, et
l'histoire seule nous apprend ce qu'ont été ceux qui nous ont pré-
cédés, sans que rien affirme les dires quelquefois fantaisistes des
historiens.
D'après les récits mêmes de ceux-là qui ont disparu dans
l'ombre mystérieuse des siècles écoulés, nous devons reconstruire sur
de vagues données les mœurs des générations éteintes et dont notre
civilisation actuelle dépend.
Soit passion de l'étude, soit simple curiosité, les collectionneurs ont réuni une grande quan-
tité de documents et d'objets d'un autre âge, témoins muets d'événements et de transformations
que nous avons tant d'intérêt à étudier.
Ces éléments fournis à notre insatiable besoin de connaître, par les détails, la vie de nos an-
cêtres, eussent dû protéger les collectionneurs contre la raillerie. Et cependant il fut un temps où
l'on s'égayait volontiers à leurs dépens. On apprécie mieux aujourd'hui les services qu'ils rendent
par leurs utiles recherches.
Quel charme d'ailleurs résulte de la vue de ces mille bibelots qui résument toute la perfec-
tion artistique d'une époque oubliée ou méconnue ! Pour le rêveur, pour celui qui aime à évoquer
cette sympathique et puissante voix du souvenir, le cabinet de l'antiquaire avoisine le passé. On
ne sait rien encore de précis, mais on pressent déjà. Il semble qu'on va pouvoir deviner le secret
que garde ce silence.
L'intérieur est complet. Ici, le meuble favori ; là, placé bien en vue, l'objet que l'on admire
le plus volontiers. La décoration est retrouvée et complétée dans une gamme mélancolique ou gaie,
Tome XI. "
LA COLLECTION ERRERA
e l'art ancien dérive l'art moderne. A une époque lointaine, la civili-
sation en était arrivée au point de perfection auquel nous atteignons
péniblement aujourd'hui. Tout un monde a vécu, pensé, produit, et
l'histoire seule nous apprend ce qu'ont été ceux qui nous ont pré-
cédés, sans que rien affirme les dires quelquefois fantaisistes des
historiens.
D'après les récits mêmes de ceux-là qui ont disparu dans
l'ombre mystérieuse des siècles écoulés, nous devons reconstruire sur
de vagues données les mœurs des générations éteintes et dont notre
civilisation actuelle dépend.
Soit passion de l'étude, soit simple curiosité, les collectionneurs ont réuni une grande quan-
tité de documents et d'objets d'un autre âge, témoins muets d'événements et de transformations
que nous avons tant d'intérêt à étudier.
Ces éléments fournis à notre insatiable besoin de connaître, par les détails, la vie de nos an-
cêtres, eussent dû protéger les collectionneurs contre la raillerie. Et cependant il fut un temps où
l'on s'égayait volontiers à leurs dépens. On apprécie mieux aujourd'hui les services qu'ils rendent
par leurs utiles recherches.
Quel charme d'ailleurs résulte de la vue de ces mille bibelots qui résument toute la perfec-
tion artistique d'une époque oubliée ou méconnue ! Pour le rêveur, pour celui qui aime à évoquer
cette sympathique et puissante voix du souvenir, le cabinet de l'antiquaire avoisine le passé. On
ne sait rien encore de précis, mais on pressent déjà. Il semble qu'on va pouvoir deviner le secret
que garde ce silence.
L'intérieur est complet. Ici, le meuble favori ; là, placé bien en vue, l'objet que l'on admire
le plus volontiers. La décoration est retrouvée et complétée dans une gamme mélancolique ou gaie,
Tome XI. "