L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 4))

Cartouche, compose par H. Gravelot et gravé par P. P. Choffard.

ue la France et Paris en particulier doivent une recon-
naissance sans bornes à Sir Richard Wallace, chacun est
d'accord sur ce point. 11 me sera permis d'ajouter que
Paris n'eût pas mal fait, à mon sens, de se montrer un
peu plus ostensiblement démonstratif ; un vote de son
Conseil municipal baptisant Avenue Richard Wallace la
magnifique voie qui relie les deux principales scènes
françaises, eût eu plus de succès que cette banale appel-
lation d:Avenue de l'Opéra; j'eusse voulu aussi que l'on
décidât la commande du buste en bronze du généreux
étranger dont chacun des actes fut pendant le siège un
éclatant témoignage de sympathie pour la France, et
que ce bronze fût placé de façon bien apparente à l'entrée
de l'Avenue, ainsi qu'une plaque commémorative témoi-
gnant dans le présent et dans l'avenir de la reconnais-
sance nationale. Et à ce propos, j'ouvre une parenthèse
pour soutenir que ce système devrait être invariablement pratiqué pour toutes les rues baptisées
d'un nom vraiment digne de mémoire; ce ne serait que justice et ce serait faire de Paris un
enseignement superbe; cela n'a du reste rien de neuf; cela n'a-t-il pas été tenté, mais de façon
incomplète, pour la rue Richelieu, qui est décorée d'un pauvre buste du cardinal à l'angle du
boulevard? Si la nécessité de ce progrès avait besoin d'être démontrée, il me suffirait de raconter
ce que j'ai entendu, de mes deux oreilles entendu, à cent pas de l'immortel groupe de l'Arc-de-
Triomphe; je passais Rue Rude et un brave homme arrêté devant la plaque indicative disait à
sa femme : « Rue rude! la drôle d'idée! Elle est plate comme la main. » Ayez donc du génie!

i. Tirée de VAlfabeto in sogno, exemplare per disegnare, di Giuseppe M* Mitelli, pittore Bolognese. MDCLXXXIIl.

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