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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 4)

DOI Artikel:
Carr, J. Comyns: Les dessins de Rubens au British Museum
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https://doi.org/10.11588/diglit.16907#0294

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Frise tirée de

l' « Orthographia » de Joii. Daniel
publiée par Joli. Christoph Weigel.

Preisler,

LES DESSINS DE RUBENS

AU BRITISH MUSEUM'

ous certains rapports Rubens est peut-être
de tous les grands maîtres celui dont les
dessins offrent le plus d'intérêt et ouvrent le
plus de jour sur le peintre et son œuvre.
Ils sont tellement riches en souvenirs biogra-
phiques qu'ils nous donnent pour ainsi dire
une histoire intime du goût et du génie du
maître. Ils nous parlent non-seulement de
ce qu'il était, mais encore de ce qu'il aimait;
ils nous emmènent avec lui dans ses voyages
et, à mesure que nous les étudions, il nous
semble que leur auteur est auprès de nous
et que nous prêtons l'oreille à son éloge
enthousiaste des maîtres vénitiens et floren-
tins.

Et pourtant l'individualité de Rubens est
si absolue qu'il n'est jamais autant lui-même
que lorsqu'il rend hommage à autrui. Jamais appréciation de ses pairs n'a été plus généreuse et
plus sincère. Rien de grand dans l'art qui ne fût aimé par lui, et ses dessins portent la trace de
toutes ses affections. Mais sa personnalité dépasse toutes ses admirations. Aussi longtemps que
nous sommes sous sa conduite, nous ne nous représentons, nous ne voyons plus qu'une seule
école, qu'un seul maître. Nous oublions que Raphaël était Italien, nous nous imaginons que
Mantegna n'est que Rubens dans sa jeunesse; Véronèse est de tous ses élèves celui qui donne le
plus de promesses; même la langue sublime de Michel-Ange nous révèle un accent flamand. Au
premier abord on ne se souvient que difficilement de l'individualité si nettement prononcée de
chacun de ces grands hommes ; ensuite, lorsque nous avons rappelé à notre esprit leur style
propre et les tâches accomplies par chacun d'eux, les dessins de Rubens font jaillir une nouvelle
source d'intérêt. Ce sont des chefs-d'œuvre de la plus belle et de la plus magistrale critique.
Avec une souplesse à laquelle ne saurait atteindre le langage le plus raffiné, avec autant d'énergie
que de hardiesse, ils nous montrent dans leur antagonisme et dans leur sympathie des tendances
artistiques qui, pour être différentes et même contradictoires, n'en ont pas moins des points de
contact. Ils mesurent la distance d'une école à l'autre, ils équilibrent les profits et les pertes
d'époques diverses au point de vue de l'invention, de la couleur et du plan.

I. Voir l'Art, }' année, tome III, pages 202, 216, 224, 241, 265, 289 et J17.

Tome XI. tA.

Lettre tirée de F « Orthographia » de Joh. Daniel Preisler,
publiée par Joh. Christoph Weigel.
 
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