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L'ART.
La cantate Rebecca à la fontaine a terminé la séance. Auteur
M. Claude Blanc, second grand prix de Rome. On sait qu'il n'y
a pas eu de premier grand prix cette année. C'est une œuvre
soigneusement conçue, correctement écrite, mais dépourvue
d'originalité et de couleur, comme la plupart des compositions
de concours, sans en excepter celles qui obtiennent le premier
prix.
L'ouverture exécutée au début de la séance a été écoutée
avec plaisir. Elle est de M. Salvayre, l'auteur du Bravo, un
opéra qui a gagné beaucoup à être repris cet hiver au Théâtre-
Lyrique. Cette page instrumentale est moins une ouverture au
sens étroit du mot qu'un tableau symphonique formé de divers
motifs de ballet, et il n'y a pas lieu d'en faire un reproche à
M. Salvayre puisqu'il avait choisi pour sujet les Bacchantes.
CHRONIQ.UE FRANÇAISE
Exposition universelle de 1878. — Le Journal officiel du
20 octobre a publié le règlement des entrées pour l'Exposition.
Il en résulte que le système des tourniquets, inauguré pour la
première fois à Londres en 1851 et adopté depuis à différentes
expositions pour contrôler le nombre des visiteurs, sera aban-
donné en 1878. Comme l'explique le ministre des finances, dans
un rapport préliminaire, la nouvelle exposition diffère essentiel-
lement des expositions de 1855 et de 1867 en ce que celles-ci ont
été confiées à des intérêts privés tandis que la nouvelle consti-
tue une entreprise directe de l'État. C'est, en effet, au moyen de
crédits spéciaux ouverts au ministère de l'agriculture et du
commerce et avec les fonds du Trésor qu'ont lieu les dépenses
de construction et d'exploitation, et ce sont les crédits du budget
qui en dernier lieu supporteront la différence éventuelle entre les
dépenses effectuées et les ressources réalisées. Il suit de là que
ces ressources font partie intégrante des revenus de l'État et que,
à ce titre, la perception ne peut être faite que par un comptable
public, nommé et commissionné par le ministre des finances.
Or, l'expérience a prouvé que le système des tourniquets
était tout à fait insuffisant pour le contrôle rigoureux des entrées.
Soit fraude, soit imperfection de l'instrument, il n'est pas arrivé
une seule fois, paraît-il, en 1855, qu'il y ait eu corrélation exacte
entre les chiffres du compteur mécanique et les fonds en caisse.
Le mode de perception, en 1878, se fera au moyen de
tickets que le public pourra se procurer dans tous les bureaux
de tabac, bureaux de poste, télégraphiques, de chemin de fer,
d'omnibus, etc. Le prix de chaque ticket donnant droit à une
entrée sera de 1 franc : c'est le même qu'en 1867. Ces tickets
seront fabriqués par la Banque de France.
En outre, on créera des cartes d'abonnement, au prix uni-
forme de 100 francs par personne, valables pour toute la durée
de l'Exposition, et donnant le droit d'entrée par toutes les portes,
non-seulement aux heures d'admission générale, mais encore
aux heures réservées pour les études. Pour éviter les abus et les
fraudes, la carte d'abonnement devra être accompagnée du
portrait photographié de la personne à laquelle on l'aura
délivrée.
— La commission de l'Inventaire général des richesses d'art de
la France, chargée de l'organisation de la galerie des portraits his-
toriques français à l'Exposition de 1878, adresse un appel à tous
les amateurs pour les prier de lui transmettre toute indication de
nature à l'éclairer sur l'existence de portraits nationaux dans les
collections particulières de France ou de l'étranger.
— Voici la liste des membres de la commission italienne qui
vient d'être nommée, comme nous l'avons dit, par le roi Victor-
Emmanuel :
MM. le ministre de l'agriculture, président; marquis de
Nouilles, ambassadeur de France ; général Cialdini, ambassadeur
à Paris ; chevalier Berti-Pichat, sénateur du royaume ; chevalier
Cacace, président de la chambre de commerce de Naples ; pro-
fesseur Cannizzaro, sénateur du royaume ; sénateur Fenzi, prési-
dent de la chambre de commerce de Florence ; sénateur Rossi ;
sénateur Verdi ; député Alvisi ; député Baccelli ; député Bertani ;
député Boselli; député Branca ; député Cocco-Ortu ; député
Colonna di Cesaro; député Damiani ; député professeur De
Sanctis; député Di Sambuy ; député Lualdi ; député Luzzatti;
député Sorrentino ; député Spantigati ; député Spéciale ; député
Torrigiani ; commandeur Picardi, membre du conseil de com-
merce et de l'industrie; chevalier Del Cere, président de la
chambre de commerce et arts de Venise ; commandeur Guer-
rini, président de la chambre de commerce de Rome ; cheva-
lier Maccia, président de la chambre de commerce de Milan ;
le chevalier Mazzuchetti, président de la chambre de commerce
de Turin; le commandeur Millo, président de la chambre
de commerce de Gènes ; le commandeur Varvaro Spartaro
Giuseppe, président de la chambre de commerce de Palerme:
le commandeur Basile, professeur d'architecture à l'université
de Palerme; le commandeur Di Bartolo, graveur ; le comman-
deur Monteverde, sculpteur; le commandeur Morelli, peintre ; le
commandeur Miraglia, directeur de l'agriculture ; le comman-
deur Ellena, directeur du commerce et de l'industrie ; le com-
mandeur Giordano, inspecteur des mines; le commandeur
Axerio, inspecteur des mines ; le commandeur Simoni, inspec-
teur supérieur des forêts; le commandeur Cossa, professeur-direc-
teur de la station agraire de Turin ; le commandeur Fasella,
directeur de l'école navale supérieure de Gènes; le général Nagle,
délégué du ministère de la guerre ; le commandeur Picucci,
délégué du ministère de la marine ; le commandeur Mauro
Macchi, délégué du ministère de l'instruction publique ; le com-
mandeur Baccarini, délégué du ministère des travaux publics;
le chevalier Castcllani Alessandro, orfèvre ; le professeur Gere-
mia, secrétaire ; l'ingénieur De Marchi, secrétaire.
Cette commission procédera à Rome à ses travaux.
— L'inauguration des travaux de la section espagnole a eu
lieu la semaine dernière. Le roi don François d'Assise a posé la
première pierre des futurs bâtiments. Il était accompagné de
MM. de Molins, ambassadeur d'Espagne à Paris, de MM. de Car-
denas et de Santos, de Barmelos, de Sanafé, de Miranda, de
Guadalmina, etc., membres de la commission espagnole pour
l'Exposition. M. Berger, directeur des sections étrangères, et
M. Guillotin, entrepreneur des travaux, assistaient à cette inau-
guration.
Les États-Unis a l'Exposition. — Une nouvelle importante
se trouve dans le New-York Herald. Le duc Decazes a prévenu
les Américains désireux de prendre part à l'Exposition univer-
selle qu'ils seraient admis sur la simple présentation de leur
ambassadeur, le général Noyés. En conséquence, un meeting
public a été convoqué à Underwriters Hall, Broadway, New-York
pour le 11 octobre, afin de nommer un comité représentant tous
les intéressés.
L'affiche a été signée par MM. Brown frères, Drexel Mor-
gan, Auguste Belmont, Moses Taylor, John A. Steward, John
Munro, Eugène Kelly, John Jay Cicra, William et Guion, Col-
gate, Schuyler Hartley et Graham, Arnold Constable, Chickering,
Tiffany, Brewster, Henry Oackley, Georges T. Hope, etc., et un
grand nombre de Sociétés industrielles anonymes, Cheseborough
L'ART.
La cantate Rebecca à la fontaine a terminé la séance. Auteur
M. Claude Blanc, second grand prix de Rome. On sait qu'il n'y
a pas eu de premier grand prix cette année. C'est une œuvre
soigneusement conçue, correctement écrite, mais dépourvue
d'originalité et de couleur, comme la plupart des compositions
de concours, sans en excepter celles qui obtiennent le premier
prix.
L'ouverture exécutée au début de la séance a été écoutée
avec plaisir. Elle est de M. Salvayre, l'auteur du Bravo, un
opéra qui a gagné beaucoup à être repris cet hiver au Théâtre-
Lyrique. Cette page instrumentale est moins une ouverture au
sens étroit du mot qu'un tableau symphonique formé de divers
motifs de ballet, et il n'y a pas lieu d'en faire un reproche à
M. Salvayre puisqu'il avait choisi pour sujet les Bacchantes.
CHRONIQ.UE FRANÇAISE
Exposition universelle de 1878. — Le Journal officiel du
20 octobre a publié le règlement des entrées pour l'Exposition.
Il en résulte que le système des tourniquets, inauguré pour la
première fois à Londres en 1851 et adopté depuis à différentes
expositions pour contrôler le nombre des visiteurs, sera aban-
donné en 1878. Comme l'explique le ministre des finances, dans
un rapport préliminaire, la nouvelle exposition diffère essentiel-
lement des expositions de 1855 et de 1867 en ce que celles-ci ont
été confiées à des intérêts privés tandis que la nouvelle consti-
tue une entreprise directe de l'État. C'est, en effet, au moyen de
crédits spéciaux ouverts au ministère de l'agriculture et du
commerce et avec les fonds du Trésor qu'ont lieu les dépenses
de construction et d'exploitation, et ce sont les crédits du budget
qui en dernier lieu supporteront la différence éventuelle entre les
dépenses effectuées et les ressources réalisées. Il suit de là que
ces ressources font partie intégrante des revenus de l'État et que,
à ce titre, la perception ne peut être faite que par un comptable
public, nommé et commissionné par le ministre des finances.
Or, l'expérience a prouvé que le système des tourniquets
était tout à fait insuffisant pour le contrôle rigoureux des entrées.
Soit fraude, soit imperfection de l'instrument, il n'est pas arrivé
une seule fois, paraît-il, en 1855, qu'il y ait eu corrélation exacte
entre les chiffres du compteur mécanique et les fonds en caisse.
Le mode de perception, en 1878, se fera au moyen de
tickets que le public pourra se procurer dans tous les bureaux
de tabac, bureaux de poste, télégraphiques, de chemin de fer,
d'omnibus, etc. Le prix de chaque ticket donnant droit à une
entrée sera de 1 franc : c'est le même qu'en 1867. Ces tickets
seront fabriqués par la Banque de France.
En outre, on créera des cartes d'abonnement, au prix uni-
forme de 100 francs par personne, valables pour toute la durée
de l'Exposition, et donnant le droit d'entrée par toutes les portes,
non-seulement aux heures d'admission générale, mais encore
aux heures réservées pour les études. Pour éviter les abus et les
fraudes, la carte d'abonnement devra être accompagnée du
portrait photographié de la personne à laquelle on l'aura
délivrée.
— La commission de l'Inventaire général des richesses d'art de
la France, chargée de l'organisation de la galerie des portraits his-
toriques français à l'Exposition de 1878, adresse un appel à tous
les amateurs pour les prier de lui transmettre toute indication de
nature à l'éclairer sur l'existence de portraits nationaux dans les
collections particulières de France ou de l'étranger.
— Voici la liste des membres de la commission italienne qui
vient d'être nommée, comme nous l'avons dit, par le roi Victor-
Emmanuel :
MM. le ministre de l'agriculture, président; marquis de
Nouilles, ambassadeur de France ; général Cialdini, ambassadeur
à Paris ; chevalier Berti-Pichat, sénateur du royaume ; chevalier
Cacace, président de la chambre de commerce de Naples ; pro-
fesseur Cannizzaro, sénateur du royaume ; sénateur Fenzi, prési-
dent de la chambre de commerce de Florence ; sénateur Rossi ;
sénateur Verdi ; député Alvisi ; député Baccelli ; député Bertani ;
député Boselli; député Branca ; député Cocco-Ortu ; député
Colonna di Cesaro; député Damiani ; député professeur De
Sanctis; député Di Sambuy ; député Lualdi ; député Luzzatti;
député Sorrentino ; député Spantigati ; député Spéciale ; député
Torrigiani ; commandeur Picardi, membre du conseil de com-
merce et de l'industrie; chevalier Del Cere, président de la
chambre de commerce et arts de Venise ; commandeur Guer-
rini, président de la chambre de commerce de Rome ; cheva-
lier Maccia, président de la chambre de commerce de Milan ;
le chevalier Mazzuchetti, président de la chambre de commerce
de Turin; le commandeur Millo, président de la chambre
de commerce de Gènes ; le commandeur Varvaro Spartaro
Giuseppe, président de la chambre de commerce de Palerme:
le commandeur Basile, professeur d'architecture à l'université
de Palerme; le commandeur Di Bartolo, graveur ; le comman-
deur Monteverde, sculpteur; le commandeur Morelli, peintre ; le
commandeur Miraglia, directeur de l'agriculture ; le comman-
deur Ellena, directeur du commerce et de l'industrie ; le com-
mandeur Giordano, inspecteur des mines; le commandeur
Axerio, inspecteur des mines ; le commandeur Simoni, inspec-
teur supérieur des forêts; le commandeur Cossa, professeur-direc-
teur de la station agraire de Turin ; le commandeur Fasella,
directeur de l'école navale supérieure de Gènes; le général Nagle,
délégué du ministère de la guerre ; le commandeur Picucci,
délégué du ministère de la marine ; le commandeur Mauro
Macchi, délégué du ministère de l'instruction publique ; le com-
mandeur Baccarini, délégué du ministère des travaux publics;
le chevalier Castcllani Alessandro, orfèvre ; le professeur Gere-
mia, secrétaire ; l'ingénieur De Marchi, secrétaire.
Cette commission procédera à Rome à ses travaux.
— L'inauguration des travaux de la section espagnole a eu
lieu la semaine dernière. Le roi don François d'Assise a posé la
première pierre des futurs bâtiments. Il était accompagné de
MM. de Molins, ambassadeur d'Espagne à Paris, de MM. de Car-
denas et de Santos, de Barmelos, de Sanafé, de Miranda, de
Guadalmina, etc., membres de la commission espagnole pour
l'Exposition. M. Berger, directeur des sections étrangères, et
M. Guillotin, entrepreneur des travaux, assistaient à cette inau-
guration.
Les États-Unis a l'Exposition. — Une nouvelle importante
se trouve dans le New-York Herald. Le duc Decazes a prévenu
les Américains désireux de prendre part à l'Exposition univer-
selle qu'ils seraient admis sur la simple présentation de leur
ambassadeur, le général Noyés. En conséquence, un meeting
public a été convoqué à Underwriters Hall, Broadway, New-York
pour le 11 octobre, afin de nommer un comité représentant tous
les intéressés.
L'affiche a été signée par MM. Brown frères, Drexel Mor-
gan, Auguste Belmont, Moses Taylor, John A. Steward, John
Munro, Eugène Kelly, John Jay Cicra, William et Guion, Col-
gate, Schuyler Hartley et Graham, Arnold Constable, Chickering,
Tiffany, Brewster, Henry Oackley, Georges T. Hope, etc., et un
grand nombre de Sociétés industrielles anonymes, Cheseborough