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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 4)

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Decamps, Louis: Les musées de province, [1]: études sur le Musée de Lille
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https://doi.org/10.11588/diglit.16907#0039

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28

L'ART.

Commencer par Lille cette revue des musées départementaux, est un simple acte de justice.
Il n'est point d'administration municipale qui fasse mieux les choses pour son musée ; il n'en est
aucune prête à prodiguer aussi largement les ressources pour continuer à l'enrichir, si les finances
de la cité n'étaient actuellement si obérées ; il n'en est pas qui, placée dans des conditions de
budget si difficiles, regarde néanmoins comme un devoir non-seulement de maintenir les crédits
alloués à la collection communale, mais encore de s'efforcer de les augmenter. Hâtons-nous d'ajouter

qu'il n'est pas de musée de province
plus fréquenté, parce qu'il n'en existe
nulle part de mieux administré. Im-
possible en effet de visiter les gale-
ries lilloises sans être frappé du
mouvement qui y règne, et, sans
observer avec une vive satisfaction
que l'ouvrier et le soldat sont en
majorité parmi les plus assidus, parmi
les plus attentifs; cette tendance s'est
surtout accentuée depuis que l'armée
par sa réorganisation comprend l'uni-
versalité des citoyens.

Nous n'hésiterions pas à présente:
le Musée de Lille comme un modèle,
si malheureusement il n'était installé
à l'Hôtel-de-Ville, vice rédhibitoire
des plus graves et dont on ne saurait
trop signaler le danger que n'ignorent
du reste en aucune façon ceux qui
le subissent temporairement à leur
très-grand regret. Des commence-
ments d'incendie, sombres avertisse-
ments , ont déjà à deux ou trois re-
prises souligné l'énormité du péril et
proclamé l'urgente nécessité d'aviser.
Si lourde que soit la situation finan-
cière léguée par le régime autoritaire
qui n'est plus, Lille renferme de trop
magnifiques éléments de prospérité
pour ne pas autoriser un nouvel em-
prunt que la nécessité d'isoler dans
des* édifices spéciaux ses collections
artistiques et scientifiques, sa biblio-
thèque, ses archives, ne justifie que
trop. On tremble à la pensée des

Femmes de la Campagne de Rome.
Étude à la plume, rehaussée d'aquarelle gouachéc,'par Edouard Brandon, trésors que 1 On espérerait en Vain

des deux femmes placées à gauche dans son tableau (n° 79 du Musée de Lille) jg sauver si un incendie sérieux écla-

VImprovisateur ; Campagne de Rome.

tait dans l'Hôtel-de-Ville.
Écartant un instant ces craintes si justement fondées, il faut reconnaître que l'installation du
Musée en elle-même est sous tous rapports excellente et fait d'autant plus regretter qu'elle n'ait
pas eu lieu de la sorte, dès l'origine, dans un local spécial à lui seul destiné et exempt de tout
voisin, ou que Ton n'ait pas eu l'heureuse idée d'élever, dans des conditions d'aménagement
non moins intelligentes, un monument indépendant au lieu de gaspiller des sommes folles, comme
on l'a fait à la fin de l'empire, pour doter Lille d'un colossal et absurde palais préfectoral qui
 
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