DOI article:
d'Orp, Vinck: Les portraits de Louis XVI & de Marie-Antoinette par Montagni
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.16907#0048
médaillons de louis XVI et de
(Collection de m. le baron de Vinck d'Orp.) —
Marie-Antoinette
Fac-similé de dessins
par Montagni.
de Camille De Roddaz.
LES PORTRAITS DE LOUIS XVI & DE MARIE-ANTOINETTE
PAR MONTAGNI
oici deux perles, deux bijoux du temps. Exécutés en cuivre par le
procédé du repoussage et ciselés avec la dernière perfection et le
fini qui caractérise l'époque de Louis XVI, ces deux portraits suffi-
raient à eux seuls pour transmettre à la postérité le nom du graveur
Pierre-Antoine Montagni, dont les ouvrages ne sont pas communs.
L'artiste a signé son œuvre en toutes lettres, et quoique son
nom soit oublié aujourd'hui et que les documents fixant son état
civil soient inconnus, nous croyons que la France peut revendiquer
Montagni comme un de ses enfants.
Ces portraits ont dû être exécutés vers 1783, à l'époque où la
vogue des grandes coiffures était arrivée à son apogée et où Roze
Bertin, en sa qualité de ministre de la toilette, passait chaque semaine de longues heures à
conférer avec la reine et à discuter chiffons, dentelles et rubans. C'était le moment où la dilapi-
dation des finances et le luxe sans frein de la cour avaient forcé Necker à céder à Galonné la
place d'intendant des finances.
Ces deux petits repoussés dans leur joli cadre de bronze doré sont pour ainsi dire une page
d'histoire, tant la main de l'artiste a su rendre vivantes et mobiles les physionomies des
personnages. Louis XVI est tranquille, aucun souci ne le préoccupe ; il n'a pas la pose d'un
monarque prêt à imposer sa volonté à la France; c'est le roi honnête homme, mais qui ne sait
pas prévoir les événements, qui les regarde arriver avec insouciance et placidité, qui prendra une
décision selon l'impulsion du moment et qui semble prédestiné à cultiver au plus haut degré la
vertu de la résignation. Rien qu'à voir cette corpulence du torse et ce front fuyant, on se figure
(Collection de m. le baron de Vinck d'Orp.) —
Marie-Antoinette
Fac-similé de dessins
par Montagni.
de Camille De Roddaz.
LES PORTRAITS DE LOUIS XVI & DE MARIE-ANTOINETTE
PAR MONTAGNI
oici deux perles, deux bijoux du temps. Exécutés en cuivre par le
procédé du repoussage et ciselés avec la dernière perfection et le
fini qui caractérise l'époque de Louis XVI, ces deux portraits suffi-
raient à eux seuls pour transmettre à la postérité le nom du graveur
Pierre-Antoine Montagni, dont les ouvrages ne sont pas communs.
L'artiste a signé son œuvre en toutes lettres, et quoique son
nom soit oublié aujourd'hui et que les documents fixant son état
civil soient inconnus, nous croyons que la France peut revendiquer
Montagni comme un de ses enfants.
Ces portraits ont dû être exécutés vers 1783, à l'époque où la
vogue des grandes coiffures était arrivée à son apogée et où Roze
Bertin, en sa qualité de ministre de la toilette, passait chaque semaine de longues heures à
conférer avec la reine et à discuter chiffons, dentelles et rubans. C'était le moment où la dilapi-
dation des finances et le luxe sans frein de la cour avaient forcé Necker à céder à Galonné la
place d'intendant des finances.
Ces deux petits repoussés dans leur joli cadre de bronze doré sont pour ainsi dire une page
d'histoire, tant la main de l'artiste a su rendre vivantes et mobiles les physionomies des
personnages. Louis XVI est tranquille, aucun souci ne le préoccupe ; il n'a pas la pose d'un
monarque prêt à imposer sa volonté à la France; c'est le roi honnête homme, mais qui ne sait
pas prévoir les événements, qui les regarde arriver avec insouciance et placidité, qui prendra une
décision selon l'impulsion du moment et qui semble prédestiné à cultiver au plus haut degré la
vertu de la résignation. Rien qu'à voir cette corpulence du torse et ce front fuyant, on se figure