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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 4)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16907#0058

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CHRONIQUE

grande institution musicale. Sir Julius Benedict, élève favori de
Charles-Marie de Weber, est établi à Londres depuis 1835.

Légion d'honneur. — Par décret du 3 octobre, M. Both de
Tauzia, le savant conservateur des peintures et dessins au musée
du Louvre, qui pendant la terrible année 1870-187 1 transporta à
Brest nos chefs-d'œuvre et les mit ainsi à l'abri de la destruc-
tion, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Tous ceux qui ont eu l'honneur d'être en relation avec M. le
vicomte de Tauzia savent quel zèle intelligent il déploie dans
ses fonctions; tous devaient le croire décoré depuis longtemps.

Le même décret nomme également chevalier M. Louis Ger-
main, conservateur du musée de Niort, qui a décoré de peintures
l'église Saint-André et l'hospice de Niort.

Concours pour le prix de Sèvres. — Du 7 au 9 octobre a eu
lieu à l'Ecole des beaux-arts l'exposition des esquisses modelées
de la seconde épreuve du concours pour le vase de Sèvres. Le
sujet, cette année, était un modèle pour deux bouts de table,
d'une hauteur inférieure à 80 centimètres.

Trois projets avaient été choisis parmi tous les envois adressés
à la première épreuve. Le numéro 1, d'une tournure fort sédui-
sante, se compose d'une vasque supportée par quatre sphinx,
et au-dessus, Vénus et son fils entourés d'une guirlande de
jeunes Amours dansants. Le numéro 2, d'une élégance sobre
et d'une aimable simplicité, représente deux bassins superposés ;
le bassin supérieur, au milieu duquel est debout le jeune Eros
avec son arc d'or, est soutenu par trois petites cariatides. Enfin,
le numéro 3, de proportions plus amples que les deux premiers
et aussi d'exécution plus compliquée, nous a semblé s'écarter
un peu des données du programme par l'emploi du bronze
et des faïences colorées. Bien conçu, d'ailleurs, quoiqu'un peu
vulgaire en certaines parties, il annonce un artiste doué du
sens décoratif.

C'est le projet 2 qui a remporté le prix. Le jury, sous la
présidence de M. le marquis de Chennevières et composé de
MM. Guillaume, Louvrier de Lajolais, A. Dubouché, Galland,
Gerspach, etc., a rendu son jugement le 7 octobre, après une
assez longue délibération qui a donné lieu à trois tours de scrutin.
Le lauréat est M. Georges Claude, fils du peintre si connu pour
ses charmants tableaux représentant des scènes anglaises, et élève
de l'atelier de M. Galland. Les deux autres concurents étaient
MM. Chéret et Galland fils.

L'École des beaux-arts a été ouverte le 7 octobre; les
ateliers sont accessibles aux élèves, mais les cours ne reprendront
qu'au commencement de novembre.

Le Musée du Luxembourg a été fermé pendant quelques
jours pour le placement de plusieurs œuvres nouvelles achetées
par l'Etat au dernier Salon : la Vierge consolatrice, de Bougue-
reau ; la Glaneuse, de Jules Breton ; le Portrait de M. Emile
Augier, de Dubufe ; le Gué de Montboulan, en Sologne, de
Belly.

L'enseignement du dessin dans les écoles. — Depuis la ren-
trée des écoles primaires de la ville de Paris, l'étude du dessin
est devenue réglementairement obligatoire pour tous les élèves
qui suivent le cours moyen et le cours supérieur. En transmet-
tant des prescriptions à cet égard aux maires des vingt arrondis-
sements de Paris, M. l'inspecteur général Gréard leur a adressé
une circulaire où il leur rappelle qu'aux termes de l'article 7 du
règlement, le dessin fait partie des épreuves que doivent subir
les aspirants et les aspirantes au certificat d'études primaires.

« Nous sommes en mesure aujourd'hui, dit M. l'inspecteur
général, d'exiger l'observation de cette prescription. Des efforts
considérables ont été faits pour mettre le matériel des classes et
la direction des études en rapport avec les besoins. Les bases de
l'enseignement ont été étendues ; une classe supplémentaire du
jeudi a été instituée pour les garçons ; dix nouveaux cours ont été
récemment créés pour les jeunes filles.

« Les concours spéciaux qui ont eu lieu dans ces dernières
années, et auxquels n'a pris part jusqu'ici que l'élite des classes,

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ont permis de reconnaître que ces améliorations avaient porte
leurs fruits. Cette année, notamment, un progrès notable a été
constaté.

« Il importe que tous les élèves soient bien pénétrés de l'im-
portance que l'administration municipale, d'accord avec l'admi-
nistration académique, attache au développement régulier de
cette étude.

« En conséquence, monsieur le maire, ajoute M. Gréard en
terminant, vous voudrez bien faire connaître aux directeurs et
aux directrices des écoles de votre arrondissement, qu'à la fin de
l'année scolaire 1877-1878, les aspirants et les aspirantes au cer-
tificat d'études primaires auront à subir une épreuve de dessin
conforme au programme de l'enseignement du cours supérieur,
et qu'il sera attribué à cette épreuve une valeur égale à celle que
le règlement assigne aux autres facultés. »

Le nouvel Opéra, dont la façade est si obscure le soir, va être
dorénavant éclairé par la lumière électrique d'après un nouveau
procédé de M. Denayrouse. On a déjà transformé à cet effet les
becs de gaz qui se trouvent devant la loggia.

Cette mesure réjouira sans doute l'architecte, M. Garnier,
qui dans son livre sur l'Opéra, en cours de publication, se plaint
vivement de l'obligation où il a été de supprimer, par économie,
des torchères de son invention qui auraient donné plus de clarté
à l'Opéra. « Si, par hasard, dit-il, le ministre de l'instruction pu-
blique trouvait, un jour, que la devanture de boutique de
l'Opéra n'est pas assez claire, si le ministre des travaux publics
se disait qu'il a fourni à son collègue un immeuble incomplet,
et si, enfin, le préfet de la Seine faisait remarquer que l'on fait
une grande et belle avenue ayant, le soir, pour perspective un
braiment tout noir, il se pourrait que l'on se décidât à comman-
der ces torchères ajournées, et, si cela arrive, ni les ministres, ni
le préfet de la Seine, ni le directeur de l'Opéra, ni le public, ni
moi-même, si vous le permettez, nous ne nous plaindrons du
résultat. »

Cette insuffisance de l'éclairage était tellement à cœur à
M. Garnier qu'il propose dans son ouvrage d'éclairer lui-même
à ses frais, par la lumière électrique, quand il y aura une fête
nationale, la statue de l'Apollon qui est au faîte du monument. Le
dieu des arts se montrerait, semblable à une brillante apparition,
au milieu du ciel tout noir. Au reste, M. Garnier trace le plan
d'une illumination féerique. « Je voudrais, dit-il, que des lustres
colorés se suspendissent aux plafonds de la loggia ; qu'un lacet
brillant s'étendît au-dessus de l'entablement de l'ordre, en con-
tournant les frontons ; qu'une grande bande de feux orangée fût
placée au-dessous de l'attique, et que de grands trépieds à flam-
mes bleues fussent installés aux pieds des groupes de Gumery.
Puis, d'autres feux de diverses intensités et de diverses colora-
tions, s'étendant tout au pourtour de la coupole et de la salle, et
s'élevant ensuite jusqu'à la lanterne centrale, domineraient la
forme du dôme et les principales lignes du couronnement... »

Autre nouvelle à propos de l'Opéra. On va décorer la galerie
du buffet qui depuis le jour de l'ouverture du monument était
restée simplement recouverte d'une couche de badigeon. Le tra-
vail sera, nous assure-t-on, très-promptement achevé, dès qu'on
aura mis en place les panneaux de M. Mazerolle qui ont figuré
aux dernières expositions.

Les deux petits salons circulaires qui précèdent l'avant-
foyer et qui représentent, l'un le soleil, l'autre la lune, devaient
être ajournés comme la galerie du buffet. M. Garnier raconte à
cette occasion une amusante anecdote. Dans la pensée de l'archi-
tecte, ces deux salons, rappelant par leur aspect décoratif le feu
et la glace, devaient indiquer leur fonction respective : le salon du
froid devait servir d'entrée à la galerie du glacier, celui du feu
devait servir à celle du fumoir. Mais, dans la précipitation des
travaux, les derniers jours qui précédèrent l'ouverture en 1874,
les ouvriers se trompèrent et mirent le soleil à la place de la lune.
« Et voilà pourquoi, dit M. Garnier, si le fumoir était termine,
on passerait par la glace pour indiquer que c'est par là qu on va
 
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