DOI article:
Champfleury: Essai de bibliographie céramique, [2]
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.16907#0063
;a L'ART.
du dictionnaire pour les rattraper au vol ; la géographie a été traitée par lui comme la
chimie, et les noms d'hommes, de provinces, de lieux de fabrication ont été écorchés avec
aussi peu de civilité.
Loin de chercher à faire oublier ses fautes, son manque de méthode, son ignorance
première par la modestie, M. Demmin s'est montré absolu, arrogant, se donnant comme
possédant à lui seul la connaissance de la céramique industrielle et artistique. Et cepen-
dant malgré ses bévues, sa légèreté, son outrecuidance, M. Demmin a appelé l'un des
premiers l'attention sur l'histoire de la céramique. La vente de ses publications montre
combien de bonnes volontés attendaient la lumière sur ces questions. Les livres de
M. Demmin auront offert peut-être quelque utilité à ceux qui, posant un pas prudent au
seuil de toute science, réfléchissent, jugent, contrôlent et rectifient. Pour le gros des lecteurs
qui croient aveuglément à toute affirmation d'un auteur, une cacologie aussi considérable
que le Guide de M. Demmin eût été nécessaire.
Je ne suis pas de ceux qui opposent les nationalités les unes aux autres dans les
questions d'érudition, et notre défaite par l'Allemagne ne me fera pas rabaisser d'un cran
la statue de Goethe ; mais le confusionnisme germain des petits esprits se montre aussi
clairement que de l'huile dans du vinaigre quand il prétend se mêler à la clarté française,
et il n'apparaît que plus lourd, alors que des Demmin le font servir à leurs jalouses polé-
miques.
C'en est assez sur ce sujet. Mon but est autre. J'ai cherché à faciliter les recherches
actuelles; et quelques-uns, je le crois, trouveront leur part de nourriture archéologique
dans cette bibliographie.
La tâche a été longue ; le public sera appelé prochainement, je l'espère, à se pronon-
cer s'il y avait utilité à l'entreprendre.
Champfleury.
du dictionnaire pour les rattraper au vol ; la géographie a été traitée par lui comme la
chimie, et les noms d'hommes, de provinces, de lieux de fabrication ont été écorchés avec
aussi peu de civilité.
Loin de chercher à faire oublier ses fautes, son manque de méthode, son ignorance
première par la modestie, M. Demmin s'est montré absolu, arrogant, se donnant comme
possédant à lui seul la connaissance de la céramique industrielle et artistique. Et cepen-
dant malgré ses bévues, sa légèreté, son outrecuidance, M. Demmin a appelé l'un des
premiers l'attention sur l'histoire de la céramique. La vente de ses publications montre
combien de bonnes volontés attendaient la lumière sur ces questions. Les livres de
M. Demmin auront offert peut-être quelque utilité à ceux qui, posant un pas prudent au
seuil de toute science, réfléchissent, jugent, contrôlent et rectifient. Pour le gros des lecteurs
qui croient aveuglément à toute affirmation d'un auteur, une cacologie aussi considérable
que le Guide de M. Demmin eût été nécessaire.
Je ne suis pas de ceux qui opposent les nationalités les unes aux autres dans les
questions d'érudition, et notre défaite par l'Allemagne ne me fera pas rabaisser d'un cran
la statue de Goethe ; mais le confusionnisme germain des petits esprits se montre aussi
clairement que de l'huile dans du vinaigre quand il prétend se mêler à la clarté française,
et il n'apparaît que plus lourd, alors que des Demmin le font servir à leurs jalouses polé-
miques.
C'en est assez sur ce sujet. Mon but est autre. J'ai cherché à faciliter les recherches
actuelles; et quelques-uns, je le crois, trouveront leur part de nourriture archéologique
dans cette bibliographie.
La tâche a été longue ; le public sera appelé prochainement, je l'espère, à se pronon-
cer s'il y avait utilité à l'entreprendre.
Champfleury.