L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 4))

LES MUSÉES DE PROVINCE. 6f

son frais costume masculin n'est autre que Théroigne de Méricourt ; quant aux deux jeunes filles
placées auprès de lui, elles ont été gravées pour servir à l'histoire de la mode.

Si la tradition dit vrai, et si cette œuvre a été improvisée par Boilly pour prouver son
civisme mis en doute, Wicar a, sans le vouloir, rendu un grand service à la réputation artistique
de son compatriote, car ce tableau de circonstance est, au point de vue artistique, nous ne
parlons pas de ses portraits, la meilleure œuvre du peintre basséen, et elle est bien supérieure à
tous égards à la Cour des Messageries royales, peinture froide et polie achetée à la vente
mortuaire du peintre, en 1845-, Par l'État pour le musée du Louvre. L'État aurait pu mieux
choisir, car ce tableau calomnie Boilly auprès de ceux qui ne le connaissent que par cette œuvre
insuffisante.

Ce qui serait de nature à confirmer la tradition ci-dessus c'est que Boilly ne termina pas
son tableau, il n'en peignit même que la partie la plus importante, celle qui contient la scène
proprement dite. Ce n'est que bien plus tard que Boilly fils transporta sur toile ces peintures sur
papier, et compléta le tableau en peignant l'architecture de la partie supérieure, d'après le dessin
composé et exécuté par son père. Nous ne savons ce qu'est devenu ce dessin que nous avons vu,
il y a quelques années, dans l'atelier de Julien Boilly. *

Jules H ou do y.

Membre de la Société des sciences et arts de Lille,
[La suite prochainement.) Correspondant du ministère de l'instruction publique.

Cul-de-lampe composé par Bachelier et gravé par P. P. Choffard.

Tome XI.

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