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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 4)

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Mancino, Léon: Philip Koninck
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https://doi.org/10.11588/diglit.16907#0353

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PHILIP KONINCK

Habent sua fatapictores ! Il existe dans toutes les écoles un
certain nombre d'artistes de haute ligne'e envers qui la postérité
demeure imperturbablement injuste. Sauf un tout petit nombre
de vrais connaisseurs, personne ne songe à eux, et leur trop rare
présence dans les collections célèbres semble être le résultat de
quelque erreur. L'École hollandaise et l'École flamande ont
deux grands paysagistes dans ce cas, Philip Koninck et Jean
Siberechts, des maîtres tous les deux, bien qu'on en parle fort
peu et qu'on les comprenne moins encore.

C'est du premier que nous nous occuperons aujourd'hui, à
propos d'un de ses tableaux excellemment gravé par M. Gustave
Greux. Burger seul a cherché à débrouiller cette éminente per-
sonnalité, à laquelle les catalogues de musées continuent à attri-
buer des genres qui lui sont étrangers. Philip, comme l'a fort
justement soutenu le sagace critique, s'est contenté d'être un
paysagiste, et un grand paysagiste. Sa biographie est plus que
brève : né à Amsterdam en 1619, il y est mort en 1689, et Rem-
brandt a été son maître. C'est tout; on n'en sait pas plus long sur
sa vie. Il faut rendre cette justice aux amateurs anglais, que per-
sonne encore n'a aussi bien apprécié qu'eux « la franche et
lumineuse peinture du paysagiste rembranesque 1 ». Leur Natio-
nal Gallery en acquérant la collection de Sir Robert Peel, cette
collection de merveilles, a conquis un de ses chefs-d'œuvre, et
depuis, le don princier de M. Wynn Ellis lui a procuré un
second Philip Koninck. En 1872, à la vente de la galerie de feu
Joseph Gillott, une de ces vues panoramiques pour lesquelles le
maître hollandais est sans rival a été adjugée au prix de
15,100 francs, et est entrée dans la collection de M. H. L. Bis-
choffsheim. Les musées du continent, qui sont si pauvres en
œuvres de Koninck, n'ont pas même songé à cette superbe page.

Lorsque la Plaine de Haarlem, qu'a étoffée Eglon van der
Neer, a été proposée au Musée royal de Belgique, si riche en
lacunes de toute nature, les profonds connaisseurs qui composent

la majorité de la Commission de ce musée se sont empressés de
refuser une œuvre dont l'auteur n'était pas représenté à
Bruxelles, mais qui avait le tort d'être d'une pureté absolue. En
revanche, l'an dernier, à la vente du chevalier de Lissingen, c'est
le musée bruxellois qui n'a pas manqué d'acquérir un Philip
Koninck très-inférieur et d'une conservation indiscutablement
suspecte. Quant à la Plaine de Haarlem^ si caractéristique du
talent d'un maître qui posséda l'extraordinaire mérite de faire
grand et large, de donner le sentiment de l'infini en ne sacri-
fiant aucun détail, elle est immédiatement allée enrichir
le cabinet d'un diplomate d'infiniment de goût, M. le comte
André de Bloudoff, ministre de Russie près la cour de
Belgique, qui semble avoir la spécialité de recueillir les
refusés du musée belge, témoin son charmant Quiryn van Bre-
kelenkamp, dont l'Art a publié l'eau-forte, une des meilleures
de M. Gustave Greux 2, son puissant Abram Van Beyeren, et son
Kalf, morceau de peinture d'une vigueur de ton et d'une largeur
d'exécution prestigieuses. Aucun de ces vaillants n'est représenté
à Bruxelles, pas pins que Cornélis Dusart, dont un tableau
exceptionnel, sa meilleure œuvre très-probablement, est entré
au Musée de La Haye après avoir été fort intelligemment
repoussé par les savants 'juges, — tous peintres naturellement ! —
qui préfèrent encombrer le musée belge de rebuts tels que deux
Poelenburg de dernier ordre et des roses attribuées à l'école ita-
lienne, peu flattée de pareil cadeau; tristes croûtes, qui ne valent
pas dix pour cent des prix gaspillés, dont un rapin ne voudrait
pas profaner les murs de son atelier, et que M. Édouard Fétis.
rougissant du vote de ses collègues, s'est bien gardé de com-
prendre dans la quatrième et récente édition de son remarquable
catalogue, édition cependant fort postérieure à ces déplorables
achats sur lesquels nous aurons prochainement l'occasion de
revenir en étudiant le musée bruxellois dans son ensemble.

Léon Mancino.

NOTRE BIBLIOTHEQ.UE

xc3

MONOGRAPHIE DES KAISERLICHEN LUSTSCHLOSSES
SCHŒNBRUNN. Auf Allerhœchsten Bejehl Seiner Majestœt
des Kaisers nnter Leitang des K. K. Oberstkœmmerers Fran^
Grafen Folliot de Crenneville herausgegeben von Qutrin
Leitner K. K. Regierungsrath. Die Beschreibung des Pflan-
jengartens von />' Heinrich Wilh. Reichardt, Custos am
K. K. Botanischen Cabinet. Mit original. — Radirungen von
Rudolf Alt, E. Ko^eluch und W. Unger, nebst heliogravuren
und lithographien vom K. K. Militar-Geographischen Insti-
tute. Wien, -1875. Druck von Adolf Holzhausen. Kupferdruck
von A. Pisani.

Un de nos collaborateurs a exposé l'immense service qu'a
rendu à l'art M. le comte de Crenneville par les publications
consacrées aux merveilles du Trésor impérial et du Musée de
l'Arsenal de Vienne 4 ; la monographie de Schœnbrunn est un
autre titre à la reconnaissance des amateurs et de tous les gens
de goût et de savoir, et démontre une fois de plus que le Surin-

tendant des Beaux-Arts est un grand seigneur qui n'admet pas
que sa charge soit une sinécure, et qui ne la comprend qu'en
en remplissant les devoirs pour le plus grand honneur de son
pays. Il est en effet impossible de se montrer plus digne du
choix de son souverain ; l'action de M. de Crenneville ne
s'exerce pas seulement sur les richesses artistiques qui dépen-
dent de la couronne et qui par ses soins intelligents sont deve-
nues accessibles à tous ; son influence se fait vivement sentir
dans toutes les questions qui se rattachent aux progrès des
diverses branches de l'art ; c'est ainsi qu'il a donné l'impulsion
la plus heureuse à la Société de gravure établie à Vienne, et
qu'un groupe de jeunes gens se rangeant autour de M. le pro-
fesseur W. Unger dont le talent est depuis longtemps apprécié
à Paris s'est mis à rivaliser qui du burin, qui de la pointe, et à
produire une série d'œuvres qui promettent à l'Autriche une
génération nouvelle de graveurs distingués. Ces artistes trouvent
dans les livres splendides tels que le grand in-folio qui nous
occupe aujourd'hui, l'occasion de progrès incessants et des sti-
mulants qui sont les meilleurs gages de succès durables. Cette

1. W. Burger.

2. Voir l'Art, im année, tome III, page 192.

). Le numérotage des derniers articles « Bibliothèque » est inexact. Page 93, au lieu de LXXXII, il faut lire LXXXV ; page 216, au lieu de LXXXIII, il faut ilre
LXXXVI ; page 264, au lieu de LXXXIV et LXXXV, il faut lire LXXXVII et LXXXVIII, et page 287, au lieu de LXXXVI, il font lire LXXXIX.
4. Voir l'Art, année, tome IV, pages 9, 53 et 85.
 
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