Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

DOI Artikel:
Tardieu, Charles: La peinture a l'Exposition universelle de 1878, [3]: l'école anglaise
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17799#0110

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA PEINTURE A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. 97

vision très-nette de ce qu'il entend s'approprier, telle est la part de l'aigle ; une singulière
souplesse, une flexibilité remarquable, mais en même temps une certaine gracilité, voilà celle du
roseau.

L'Art a contribué à populariser même en Angleterre l'œuvre capitale de M. Burne Jones,
Merlin et Viviane. Notre éminent collaborateur M. J. Comyns Carr, après une pénétrante
analyse des tendances de l'artiste, en a fait une description définitive. La belle eau-forte de
M. Lalauze, un chef-d'œuvre de l'aveu même des critiques anglais les plus difficiles, en donne
une idée aussi exacte et complète que possible. Le tableau est, à tous égards, trop bien connu
de nos lecteurs pour que nous ayons à insister sur le sujet, la tournure particulière de
l'interprétation, le style de la composition, les raffinements élégants du dessin, l'individualité de
la couleur. Nous nous permettrons seulement, au point de vue de l'exécution, une remarque qui

Tête d'étude par E. Burne Jones.

nous paraît s'appliquer non-seulement à M. Burne Jones, mais aussi à un grand nombre de
peintres anglais.

L'aquarelle anglaise, — une spécialité toute nationale, et sans rivale dans l'accomplissement
de la tâche qu'elle s'est imposée, — lutte de vigueur et de précision avec la peinture à l'huile.
C'est là son rêve de tous les instants, et il faut reconnaître qu'elle déploie pour le réaliser une
adresse extraordinaire. La réussite est étonnante, le trompe-l'œil presque complet. On en a eu
de nombreuses preuves au Champ-de-Mars dans la salle des Water Colour Drawings, où chacun
s'arrêtait émerveillé des tours de force de l'aquarelle britannique, sans parler d'autres -qualités
dont nous n'avons pas à nous occuper ici '. L'aquarelle ainsi comprise n'a peut-être pas tout le
charme de l'improvisation, toute la verve du premier jet, toute la légèreté de facture que
comportent les conditions naturelles du genre. Le jeu est dangereux. Cela s'appelle lâcher la
proie pour l'ombre. A ce jeu-là, pour s'approprier le patrimoine du voisin, on s'expose à perdre

1. Les aquarelles et dessins, gravures et lithographies à l'Exposition universelle de 1878 feront l'objet d'une étude spéciale, réservée à
l'un de nos collaborateurs.

Ton XVI. 15
 
Annotationen