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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 4)

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https://doi.org/10.11588/diglit.17802#0242

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L'ART.

savant auteur qui nous occupe; elle résume admirablement ce
que fait ressortir l'examen attentif des médaillons que son livre
nous présente, elle nous fait comprendre quelle grande portée
philosophique a l'ensemble de ces morceaux de métal qui sem-
blent n'être, au premier abord, qu'une curiosité précieuse, des-
tinée à charmer le collectionneur fanatique dont on a tant ri,
mais prenez ces médailles, réunissez-les, classez-les, comparez-
les, et voilà Rome tout entière qui se lève, la Rome du passé,
avec toute sa personnalité vivante, faible ou forte, lière ou
abaissée, victorieuse ou servile ; Rome, pendant cinq siècles
d'empire, avec ses guerres étrangères et ses guerres civiles, sa
puissance extérieure et son asservissement intérieur, aux chaînes
brillantes, avec ses dieux et ses déesses, et ses empereurs et ses
princesses mis au rang des dieux aujourd'hui, déposés ou égorgés
demain.

sente la victoire d'Hercule sur Cacus; le vainqueur reçoit les
félicitations des habitants du pays. Un autre médaillon de la
même époque nous montre l'empereur Antonin, et, au revers,
Cybèle présidant aux jeux mégalésiens (page 73, haut).

Du temps de Caracalla, nous signalerons une magnifique
pièce d'or, découpée à jour, comme une guipure. L'empereur
porte la couronne radiée; au revers, Luna avec un croissant au
front et un flambeau à la main, conduit son attelage de tau-
reaux (page 164;.

Constance 11 nous offre un magnilique médaillon d'or, celui
du cabinet impérial de Vienne. Au revers, l'empereur Constantin,
entouré de ses lils Constance et Constantin II; ce médaillon est
muni d'une belière qui ne laisse pas subsister de doute sur sa
destination (page 506).

Et cette histoire n'a rien d'aride ; c'est en somme une grande-
série de tableaux vivants, si j'ose me permettre cette comparai-
son, qui défile devant les yeux du lecteur ; tout ce qui est peut-
être sec et fatigant dans un simple récit prend ici un caractère
particulier de trappante réalité : nous voyons les hommes, nous
assistons aux faits, nous vivons en quelques heures cinq siècles
de la vie de ce qui fut l'empire romain; nous assistons à un
grand spectacle tragique; et si dans la succession de drames que
les médaillons nous représentent nous avons besoin qu'on nous
explique tel événement, qu'on nous fasse comprendre telle scène
peut-ttre obscure, le texte est là, commentateur discret, tou-
jours prêt à nous éclairer, sans nous troubler jamais dans notre
contemplation. Nous avons reproduit quelques-uns des plus
remarquables de ces médaillons.

11 faut en citer un du temps d'Antonin (page 56), qui repré-

Le médaillon de Valens (page 32K) est aussi muni d'une
belière. Au revers, une femme renversée personnifie les villes
d'Asie détruites par un tremblement de terre et relevées par
l'empereur. L'expression de la figure nous montre bien que nous
ne sommes pas loin des temps barbares. Enfin, les médaillons
très riches d'Honorius et de sa sœur Galla Placidia marquent
nettement le point d'arrêt de l'art monétaire classique (pages 342
et 345). D'un caractère moins élevé, ils se distinguent par le
luxe d'ornementation qui, aux époques de décadence, se substitue
aux grandes idées artistiques.

Nous empruntons au volume de M. Frœhner la lettre ornée
de notre article.

Laroche.
 
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