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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 4)

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Bonnaffé, Edmond: L' art du bois
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https://doi.org/10.11588/diglit.17802#0322

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288 L'ART.

monographies du baron Davrllier, à toutes ces études nouvelles sur l'orfèvrerie, la céramique,
le mobilier, les tapisseries, etc., composées ou inspirées par des amateurs clairvoyants, sur des
matériaux puisés dans leurs propres cabinets.

Car il faut bien le dire, — et ce sera la conclusion, la morale, si l'on veut, de notre étude, —
la curiosité n'est plus une élégante sinécure, le régal intime de quelques délicats. Recueillir dans
une vitrine les ossements du passé pour les entourer d'un culte platonique, le beau mérite ! Le
rôle de l'amateur moderne est plus large et plus fécond. Tous tant que nous sommes, hôtes
familiers des nécropoles, nous devons interroger nos morts, les faire parler, en tirer une leçon
pour les vivants. Ces meubles excellents sont le produit d'un art accompli qui a ses principes,
ses conditions de beauté, son esthétique, comme la peinture, l'architecture et la sculpture dont il
relève; quelles sont ces lois": Par quel secret mélange du beau et de l'utile, du bon sens et du
goût, les vieux maîtres ont-ils fondé l'école nationale et maintenu si longtemps son incontestable
supériorité ": Voilà ce qu'il faut apprendre à nos industriels. Quand la concurrence étrangère nous
serre de près, quand elle bat en brèche notre ancien monopole et menace un trafic qui, pour
Paris seulement, alimente vingt-six industries différentes et se chiltre par un mouvement annuel
de deux cents millions, le curieux n'a plus le droit d'être égoïste et de thésauriser pour lui seul.
Son devoir est de dire à l'ouvrier : a Regarde, compare, fais ton profit et apprends à te
défendre ». Les musées publics sont trop rares et trop pauvres en monuments de la vie privée;
la science inassouvie les a taris depuis longtemps, elle veut en savoir davantage, elle frappe à la
porte de l'amateur et, coûte que coûte, il faut ouvrir. Nos cabinets sont des écoles, les
succursales des grandes collections de l'Etat; nous devons la lumière à tous les chercheurs, à
l'historien en quête de matériaux neufs, au savant qui veut compléter ou contrôler ses textes, à
l'homme du monde dégoûté des contrefaçons et avide de voir enfin des modèles honnêtes, à
l'auteur dramatique, au décorateur, au peintre, à tous les amoureux de la couleur locale, de la
vérité historique, du passé pris sur le fait. Eclairer la science, développer le goût et la fortune
publics en popularisant les chefs-d'œuvre de l'art industriel, tel est le nouveau programme de
l'amateur, et les exposants de Lyon, M. Giraud à leur tète, l'ont compris à merveille. L'ancienne
école a lait son temps; désormais chacun collectionnera pour tout le monde et, malgré les jaloux,
les pachas et les eunuques, la curiosité n'aura plus de sérails.

Edmond Bon ni a ki- k.

ClL-DE-LAMI'E

tire du Recueil de VExposition lyonnaise par M. Giraud.

le Directeur-Gérant EUGÈNE VÉRON.
 
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