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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 6 (9 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0030
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22

LA CHRONIQUE DES ARTS.

vrais juges. Ail lieu de chercher du nouveau, la
voie la plus sûre, la plus indiquée et la plus
heureuse comme résultat, est de ne faire que ce
à quoi ils seront absolument forcés. Ce qu’il faut,
ce que nous attendons, ce n’est ni un bâtiment
neuf, ni un bâtiment blanc, ce qui nécessiterait
le grattage, c’est-à-dire la demi-destruction de
ses plus belles sculptures, notamment de ces
beaux mascarons, dont la pierre a encore la
fraîcheur de l’épiderme et la nette pureté
cTune médaille à fleur de coin; ce qu’il faut, c’est
l’hôtel de Carnavalet tel qu’il est, rétabli et remis
en état. L’intérieur, où il ne reste que des cor-
niches de plafond de la fin du xvne siècle en
plâtre dur taillé au ciseau, fournira assez de
motifs pour pouvoir déployer l’imagination et
les qualités personnelles.

A. DE MONT AIGLON.

CORRESPONDANCE.

Londres, 1er février.

Le bruit a couru dernièrement que M. Henry Cole
avait donné sa démission de directeur du South Ken-
sington Muséum; cette nouvelle est inexacte, etl'Art
and Science Department ne sera pas privé des ser-
vices de ce fonctionnaire qui, malgré les attaques dont
il est l’objet, est un homme de la plus grande initia-
tive et un administrateur des plus habiles. En revan-
che, le South Kensington Muséum a fait une perte
irréparable en la personne de M. Robinson qui y rem-
plissait les fonctions à’art referee ou conseiller-artiste,
si je puis dire ainsi, et qui a donné sa démission.
M. Robinson joignait à un goût fin et sûr une pro-
fonde connaissance de toutes les branches de l’art;
c’est à lui que le musée doit les plus beaux de ses
objets qui ont un véritable caractère d’art; le goût
n’est pas la qualité dominante de l’administration de
South Kensington, et, sous ce rapport la retraite de
AI. Robinson est des plus regrettables au double point
de vue de l’intérêt du public et du musée.

Deux ventes d’estampes et de médailles ont eu lieu
la semaine dernière; dans l’une le Parnasse de Marc-
Antoine, 1,250 fr., et YEcce liomo de Rembrandt,
deuxième état, 625 fr. ; dans l’autre, une médaille de
Lebedos en argent avec tête de Minerve, tournée à
droite et le nom jusqu’ici inconnu d’un magistrat,
■1,475 fr.; une pièce d’Athènes également avec tête de
Minerve, 512 fr. 50 c.; et une pièce de Messénie avec
tête de Cérès tournée à droite et au revers un Jupiter
tonnant, 1,750 fr.

AI. Donaldson a communiqué dans la séance du
4 courant de l’Institut des architectes britanniques la
lettre suivante qui lui avait été adressée par AI. Kaf-
tangioglu, architecte d’Athènes :

« Je désire vous parler un peu de l’art à Athènes,
sachant tout l’intérêt que vous y prenez. Avec la chute
du roi Othon l’art perdit ici son plus grand protecteur,
et je dus même résigner mes fonctions de directeur
de l’École des Beaux-Arts qui est maintenant entre les
mains du génie militaire. En revanche, j’ai été chargé
par les exécuteurs testamentaires d’un riche person-
nage d’exécuter mon projet d’une école d’art, dite po-
lytechnique, qui coûtera deux millions de francs. Voilà
quatre ans que le travail est commencé, le soubasse-
ment, les colonnes, chapiteaux et fenêtres sont de
marbre pentélique, l’édifice est divisée en trois par-
ties distinctes, les trois quarts en sont achevés et j’es-
père le couvrir cette année. La longueur eu bâtiment
est de 330 pieds anglais; c’est la plus grance construc-
tion en voie d’exécuiion à Athènes. Indépendamment
de l’École polytechnique, nous construisons un musée

d’antiquités sur les plans de l’architecte Lange, de
Munich; les dépenses en seront payées par M. Tosigon,
de Saint-Pétersbourg, et une riche candiote, Alme Ber-
nardachi. Les travaux de l’Académie scientifique et
littéraire seront bientôt repris; elle est construite par
Hansen aux frais du baron Sina, devienne. La Société
archéologique a décidé qu’elle emploierait les fonds
qui lui viennent d’une loterie à mettre à jour les rui-
nes du Temple d’Apollon de Delphes qui sont actuel-
lement couvertes par les maisons d’un village. La
somme disponible, 200,000 fr., n’est, malheureusement
pas suffisante pour acheter le village; l’Angleterre et
la France n’ont encore pris aucune part à cette affaire.
On a joué avant-hier dans l’Odeum d’IIérode Atticus
VAntigone de Sophocle; le vieux théâtre, après un si-
lence de tant de siècles, a de nouveau entendu les-
admirables vers du poëte! Le chemin de fer d’Athènes
au Pirée va bientôt être commencé. »

Le célèbre caricaturiste politique John Dovle vient
de mourir; ses productions, qu’il signait des initiales
H. B., ont fait pendant bien longtemps les délices des
clubs.

Le British Aluseum vient d’envoyer AL Holmes, du
département des manuscrits, pour accompagner l’ex-
pédition d’Abvssinie et recueillir les inscriptions,
monnaies ou manuscrits qui se trouveraient dans Je
pays.

La troisième exposition nationale de portraits, com-
prenant les personnages les plus célèbres depuis 1800,
ouvrira au mois d’avril prochain dans les galeries qui
sont à l’extrémité du jardin de la Société royale d’Hor-
ticult.ure à Kensington, et l’Exposition de Leeds ouvrira
également le 7 ou le 14 du même mois. Tout le per-
sonnel de la commission doit aller s’établir le mois
prochain dans la grande cité manufacturière.

W.

MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

COLLECTION PAUL DEMIDOFF.

Commissaire-piiseur : Me Escribe.

Expert : M. Fr. Petit.

(3 février.)

Cette vente, qui avait attiré une affluence considé-
rable de curieux et d'acheteurs, a produit 311,700 fr.

TABLEAUX MODERNES.

Decamps. Bûcheronnes. Deux vieilles femmes reviennent
de faire du bois en forêt, avec un petit garçon qui, lui
aussi, porte sa part. H., 51 c.; 1., 44 c. 11,000 fr.

-Marine; effet de soleil couchant.sur les vagues, qui

battent une haute falaise. IJ., 23 c.; 1., 39 c. 2,260 fr.

Delacroix (Eugène). Le Soir d’une bataille. Un cuiras-
sier à demi mort se soulève au milieu de cadavres de che-
vaux. II., 47 c.; 1., 55 c. 5,800 fr.

Delaroche (Paul). La Dernière Prière de Marie Stuart.
La reine est' agenouillée devant un autel au milieu de sa
prison. Derrière elle, deux suivantes agenouillées aussi.
IL, 18 c.; 1., 18 c. 8,000 fr.

Dupré (Jules). Paysage au chêne. Il s’élève au bord d’une
mare qui occupe le centre du tableau. A droite des chau-
mières entourées d’arbres. Le ciel est orageux. H., 65 c.;
L, 80 c. 4,000 fr.

Knaus. Tète de Jeune Fille. H., 25 c.; 1. 20 c. 2,000 fr.

Meissonier. Une Lecture chez Diderot. Cette composition,
qui compte sept figures, avait déjà figuré à la précédente
vente faite par le prince Paul Demidoff. IL, 21 c.; 1., 27 c.
35,100 fr.

--- Promenade à Saint-Germain. Un carrosse de voyage

attelé de six chevaux suit une route qui conduit à la forêt
de Saint-Germain, précédé d’autres voitures et entouré de
gentilshommes en riches costumes de l’époque de Louis XIII.
D’autres cavaliers suivent le carrosse et devisent entre eux.
IL, 18 c.; 1. 25 c. 21,000 fr.

-et Français. Le Parc de Saint-Cloud. La vue est

prise du grand bassin qu’entourent des arbres séculaires.
Les figures ont été peintes par Meissonier, et le paysage
par Français. (Galerie Pourtalès, n° 284.) H., 41 c.; 1., 27 c.
11,000 fr.

Rousseau (Théodore). Le Château et la Vallée de Rroglie.
Effet du matin. Les toits apparaissent en silhouette sur le
ciel au milieu des grands arbres qui l’entourent. La vallée,
toute boisée, est parsemée d’habitations aux toits d’ardoise
éclairés par l’aube. IL, 43 c.; 1., 61 c. 9,700 fr.

Les quatre Tableaux qui suivent, exécutés par Corot
et Fromentin, formaient la décoration d’un salon.

Corot. Orphée. Il revient seul et lève avec désespoir sa
lyre vers les cieux. H., 2 m.; 1., 1 m. 38 c. 3,900 fr.

-- Nymphe endormie! Des Amours la couvrent d’un

voile. II., 2 m.; 1., 1 m. 38 c. 4,200 fr.

Fromentin. Diane au bain, au milieu de ses nymphes
couchées ou assises. H., 2 m.-, 1 , l m. 38 c. 2,900 fr.

-Les Centaures. Des centaures et des centauresses

s’exercent à tirer à l’arc. H., 2 m.; L, 1 m. 38 c. 3,200 fr.

Les cinq Tableaux qui suivent, exécutés par Cha-
plin, forment l’ensemble de la décoration d’un salon.

Chaplin. Vainqueurs. Une jeune fille se laisse entraîner
par les Amours. H.. 1 m. 85 c.; 1., 1 m. 20 c. 2,100 fr.

- Vaincus. Les Amours ont perdu les uns leurs ailes,

les autres leurs carquois ou s’enfuient dans les airs. H.,
1 m. 85 c.; L, 1 m. 20 c. 2,520 fr.

-Première Impression. Une jeune fille vient de quit-
ter ses vêtements pour entrer au bain et contemple son
image dans le miroir des eaux. H., 1 m. 85 c.; L, 1 m.'20 c-
2,500 fr.

-Première Question. Une jeune fille effeuille une

marguerite. H., 1 m. 85 c.; L, 1 m. 20 c. 2,650 fr.

- Rêve d’amour. Une jeune fille dort mollemen1'

étendue sur îles draperies; des Amours reposent près d’elle.j
d’autres soutiennent au dessus de sa tète un grand vélum
H., 1 m. 82 c.; L, 2 m. 15 c. 2,850 fr.

TABLEAUX ANCIENS.

Coello (Sanchez). Portrait d’un Jeune Gentilhomme.
Galeries de Carderera et Salamanca (n3184). H., 1 m. 50 c.;
L, 68 c. 3,100 fr.

Deshays (J.-B.) ou plutôt Coypel. L’Indiscret. (Galerie
Pourtalès, n° 252.) IL, 80 c.; 1., 65 c. 5,900 fr.

Dolci (Carlo). Saint-Philippe Néri. (Galerie Pourtalès,
n° 50.) IL, 43 c.; L, 36 c. 4,100 fr.

Gérard Dow. Le Signal. Une jeune femme se penche le
soir à une fenêtre ouverte; elle tient une lampe. IL, 19 c.;
L, 14 c. 1 ,700 fr.

Dietricy. Bergers et Bergères. (Collection Boitelle.) H.,
17 c.; 1., 13 c. 700 fr.

Fragonard. La fuite à dessein. Une jeune femme vêtue
de blanc s’enfuit en laissant tomber des fleurs de ses mains.
H , 55 c.; 1.. 46 c. 3,000 fr.

Lakcret. Le Turc amoureux. Portrait de Lekain. (Col-
lection Boitelle.) Gravé. IL, 67 c.; h, 54 c. 650 fr.

Milet (Jean-Francisque). Vue prise dans le voisinage
d’une ville égyptienne. (Galerie Pourtalès, n°177.) H., 32 c.;
L, 47 c. 650 fr.

Moro (Antoine). Portrait de Femme. (Galerie Pourtalès,
n° 179.) IL, 1 m. 14 c.; L, 87 c. 6,000 fr.

Van Ostade (Adrien). Intérieur villageois. (Galerie Pom-
mersfelden, n° 88.) IL, 36 c.; L, 30 c. 2,500 fr.

Pater. Le Repos dans la campagne. Vers la fin du jour,
un gentilhomme est assis auprès de deux dames sur un
tertre ombragé de grands arbres. H., 25 c.; L, 20 c.

21.900 fr.

Prud’hon. Les Enfants aux lapins. Un petit garçon et
une petite fille donnent à manger à un lapin qu’ils viennent
de retirer de sa cabane. Gravé. IL, 65 c.; ]., 55 c. 2,000 fr.

Ruisdael (Jacques). Vue du château de Benthein. Ce
tableau, décrit au Catalogue raisonné de Smith, volume 6,
page 74 n° 233, a fait partie de la Collection Roothaam,
Amsterdam, 1826, et de la Collection Van Brienen, 1865,
n° 33. H., 37 c.; L, 45 c. 21,100 fr.

_Paysage. C’est une vaste plaine à demi couverte

de bois. Dans le fond on aperçoit le toit d’un château,
puis le clocher d’une église. (Collection de Morny.) H.,
37 c.; L, 42 c. 25,200 fr,

__Marine. C’est une pleine mer sillonnée de nombreux

bâtiments; sur le premier plan, une barque de pilote est
enlevée avec violence par les vagues. Au second plan, à
droite, un trois-mâts au pavillon hollandais vogue à
pleines voiles. Le ciel est lumineux et les nuages sont
violemment chassés par le vent. IL, 57 c.; L, 49 c.
8, 150 fr.

-Paysage hollandais; effet d’hiver. Un canal glacé

conduit à la ville d’Amsterdam; la neige couvre les ter-
rains et les branches des arbres. H,, 4b c.-, L, 54 c.

6.900 fr.
 
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