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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 30 (26 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0155
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18G8.

Nê 30.

BUREAUX: 55, RUE VIVIENNE.

26 JUILLET.

CHRONIQUE DES ARTS

ET

DE LA CURIOSITÉ

PA1UISSANT LE DIMANCHE MATIN.


Comptes rendus et Annonces des Ventes publiques
de Tableaux, Dessins, Estampes, Bronzes, Ivoires, Médailles,
Livres rares, Autographes, Émaux, Porcelaines, Armes
et autres objets de curiosité.

ABONNEMENTS :

P A II I S E T P É P A II T E M E N T S

Six mois, 8 fr. — Un an, 15 fr.
Étranger, le port en sus.

Correspondances étrangères. — Nouvelles des Galeries
publiques, des Ateliers. — Bibliographie des Livres, Articles
de Revues et Estampes, publiés en France et à ['Étranger.
Revue des Arts industriels.

.

DICTIONNAIRE GÉNÉRAL

DES

ARTISTES DE L’ÉCOLE FRANÇAISE.

Un de nos collaborateurs, dont les abonnés de
la Gazette et de la Chronique peuvent constater le
dévouement sans relâche, l’exactitude scrupu-
leuse, la loyauté dans les informations et dans
les jugements, M. Émile Beilier de la Chavigne-
rie, se décide à lancer les premières livraisons
d’un travail considérable auquel il s’est voué de-
puis de longues années. C’est un Dictionnaire
général des artistes de l’École française depuis
l’origine de cette école jusqu’à Vannée 1868 inclu-
sivement,, architectes, peintres, graveurs et litho-
graphes.

Rien n’est plus utile pour le public et pour les
écrivains qu’une pareille source de renseigne-
ments. Rien n’était plus désiré, plus attendu.

Nous laissons notre collaborateur exposer lui-
même son plan :

Le titre que nous avons placé en tête de cet ou-
vrage est de ceux qui obligent, nous le reconnaissons.
Il promet ce que, malgré tous nos efforts et vingt
années de veilles, de recherches aussi consciencieuses
qu’incessantes, nous ne serons pas parvenu à tenir à
la satisfaction de tous.

C’est qu’il faut avoir longtemps travaillé pour con-
naître et mesurer la véritable étendue d’un sujet,
alors même qu’on l’a circonscrit dans les sévères li-
mites d’une spécialité.

Le lecteur du xixc siècle, — nous sommes loin de
nous en plaindre, — ne se contente plus d’un à peu
près; usant d’un droit des plus légitimes, il exige que
l'auteur qui s’est imposé la mission volontaire, après
tout, de lui présenter un travail, n’ait rien négligé du
moins pour s’élever à la hauteur de sa tâche.

En général, et malheureusement, c’est au moment
où le travailleur convaincu arrive au déclin de sa car-
rière qu’il commence seulement à bien-connaître son
métier. D autres chercheurs accumulent sans cesse les
notes, les documents, trop souvent sans méthode;
certains, epi très-petit nombre, se font un plaisir,
en véritables harpagons, de mettre sous le boisseau
le résultat de leurs recherches; arrive la mort de
ce collectionneur soit imprévoyant, soit avare, et le
produit de ses précieuses découvertes se trouve perdu
pour tout le monde.

Frappé de ces considérations, convaincu qu’il ne

faut point rêver une perfection qui n’est point de ce
monde ; sentant l’âge venir, et incertain du lende-
main, comme le sont surtout les gens voués à l’étude,
nous nous sommes rendu aux conseils d’hommes au-
torisés 1.

En conséquence, si incomplète que soit notre mois-
son, nous l’offrons, sans crainte comme sans forfante-
rie, au public. Nous comptons, pour faire mieux plus
tard, sur le concours de tous nos lecteurs, dont nous
désirons faire autant de collaborateurs; qu’on nous
sache gré de nos excellentes intentions, nous ne pré-
tendons pas au delà; nous recevrons avec reconnais-
sance les communications qu’on voudra bien nous
faire parvenir; qu’on ne craigne pas de nous indiquer
par où nous avons péché, nous n’aspirons qu’à amé-
liorer çette première édition.

Le livre dont nous commençons la publication man-
quait; on le réclamait depuis longtemps; avons-nous
été présomptueux en essayant de combler la lacune
signalée? — L’avenir nous l’apprendra. Nous aurons
le mérite, du moins, d’avoir présenté un cadre, et
c’est déjà quelque chose; un autre plus habile le rem-
plira.

Il fallait adopter une date comme point d’arrêt,
nous avons choisi celle de l’année 1868. Il fallait aussi
fixer, pour les artistes vivants, une règle en ce qui
touchait leur inscription dans les colonnes de notre
Dictionnaire; nous avons fait la part, aussi large que
possible, en admettant le nom de tout artiste français,

— car, qu’on ne l’oublie pas, notre livre est exclusi-
vement consacré à l’École française — ayant été admis
trois fois par le Jury, à nos expositions nationales.
Nous avons cru devoir, en outre, comprendre dans
notre répertoire les rédacteurs des journaux consacrés
aux questions relatives aux beaux-arts, les principaux
critiques, les conservateurs des Musées, tous les pion-
niers enfin de la cause qui nous est si chère.

Nous terminerons notre Dictionnaire par une table
qui nous semble d’un véritable intérêt. Un néologisme
la qualifiera, si vous voulez bien le permettre. —C’est
la table topographique artistique de la France.

Cette table présentera donc, dans l’ordre alphabé-
tique, l’énumération : 1° des départements; 2° des
localités qui en ressortissent, avec le rappel sommaire
des artistes que chacun a produits; peut-on faire un
appel plus loyal aux biographes et aux spécialités qui,
aujourd’hui, forment en France une école avec laquelle

1. Le Dictionnaire de l'École française se composera de
50 livraisons, formant 2 volumes in-8° de 2,400 pages à
2 colonnes ; il paraîtra par livraison mensuelle de 48 pages,
à dater du 1er août 1808. — Prix de la livraison, 1 fr. 50 c.

— On souscrit dès à présent chez Mme Ve Jules Renouard,

ainsi qu’à la Gazette des Beaux-Arts. ^

il faut compter dans chacun de nos départements.

Il devient facile, avec cette combinaison, de redres-
ser nos erreurs, qui seront aussi nombreuses qu’iné-
vitables et involontaires.

En rappelant la devise que nous avons adoptée :
« Fais ce que dois, advienne que pourra, » nous espé-
rons que la critique nous sera indulgente et légère.

Émile Bellieu de la Ciiavignerie.

Rue de Rennes, 152.

CORRESPONDANCE.

Pans, le 16 juillet 1868.

A Monsieur le Directeur de la Gazette
des Beaux-Arts.

Cher Monsieur,

Un de mes amis, qui est allé à Munich pour en-
tendre le dernier opéra de Richard Wagner, et qui,
d’occasion, a revu la célèbre Pinacothèque de cette
« Athènes de l’Allemagne, » m’en rapporte le plus ré-
cent catalogue, rédigé en français. Notez, je vous prie,
qu’il s’agit de l’un des premiers musées de l’Europe,
de celui qui a recueilli les galeries princières de Dus-
seldorf, Deux-Ponts, Mannheim, Schleissheim, Neu-
bourg, la collection des frères Boisserée, etc., de celui
qu’ont doté à l’envi le premier roi de Bavière, Maxi-
milien, et son fils, le vieux roi démissionnaire Louis Ier,
qui vient de mourir à Nice, de celui enfin qui compte
dans ses salles et cabinets treize cents œuvres de pein-
ture, parmi lesquelles quatre-vingt-neuf du seul Rubens,
dix-huit de Rembrandt, etc., mais aussi, par malheur,
jusqu’à vingt-sept de l’autre fils de meunier, le che-
valier Yan der Werf. Notez encore que le catalogue est
officiel, qu’il se vend à la Pinacothèque, qu’il est daté
de 1868 , enfin qu’il est signé... (non, il faut taire le
nom par discrétion charitable), lequel s’intitule : « Doc-
teur ès lettres, professeur des Beaux-Arts à Munich,
membre honoraire, etc. »

Je me hâte d’ouvrir ce catalogue à l’avant-propos,
et mes yeux tombent aussitôt sur les lignes suivantes :
« On est certainement en bon droit de vouloir voir
désignés tous les tableaux de la galerie décisivement
le plus possible..., » puis, un peu plus bas dans la
page : « Ainsi déjà plus d’un connaisseur de tableaux
a éprouvé la faillibilité des fondements, qui ne repo-
sent que sur des considérations esthétiques. » Effrayé
de ce patois à jet continu, je me hâte de sauter à la
désignation des tableaux. C’est toujours la môme belle
langue française que j’y retrouve, claire, correcte et
' châtiée. Sur un tableau de l’école espagnole : « L’état
 
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