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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 11 (15 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0053
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18G8.

N° 11.

BUREAUX: 55, RUE YIVIENNE.

15 MARS.

LA

ET

DE LA CURIOSITE

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN.


Comptes rendus et Annonces des Ventes publiques
de Tableaux, Dessins, Estampes, Bronzes, Ivoires, Médailles,
Livres rares, Autographes, Émaux, Porcelaines, Armes
et autres objets de curiosité.

ABONNEMENTS :

PARIS ET DÉPARTEMENTS

Six mois, 8 fr. — Un an, 15 fr.
Étranger, le port en sus.

Correspondances étrangères. — Nouvelles des Galeries »
publiques, des Ateliers. — Bibliographie des Livres, Articles
de Revues et Estampes, publiés en France et à l’Étranger.
Revue des Arts industriels.


LE ROI LOUIS DE BAVIÈRE.

Le roi Louis-Charles-Auguste, de Bavière, qui vient
de mourir à Nice, est certainement le prince du
xixe siècle auquel les arts sont le plus redevables. Né
le 25 août 1786, il étudia aux universités de Lands-
hut et de Gcettingue et prit part à la campagne
de 1809 contre l’Autriche. De bonne heure il aima
les arts, et, lorsqu’il n’était encore que prince, il
commença à former la riche galerie de sculpture, qu’on
admire aujourd’hui à Munich, et à réunir une collec-
tion de peintures. Devenu roi en 1825, il consacra
tous ses revenus particuliers et des sommes impor-
tantes de l’Etat à l’embellissement de Munich, où,
sous son règne, on comptait plus de huit cents ar-
tistes. Il attira et retint auprès de lui les littérateurs,
les savants, les peintres, les sculpteurs et les archi-
tectes les plus distingués, qui firent de Munich
l’Athènes de l’Allemagne. Ce titre est non-seulement
justifié par le nombre considérable de monuments
que cette ville renferme, mais encore par leur stvle.
Passionné pour l’art grec, le roi Louis fit élever beau-
coup d’édifices suivant les principes des ordres grecs
et surtout du style ionien. Parmi les monuments con-
struits sous son règne, nous citerons : la Glypto-
thèque et la Pinacothèque, construites par Klenze,
décorées de sculptures par Schwanthaler et de pein-
tures par Cornélius, Zimmermann etGassen; le Musée
des œuvres d’art, achevé en 1845, sous la direction
de Ziebland, dans le style corinthien; la Bibliothè-
que, vaste bâtiment dans le goût italien du xvi° siècle,
par Gartner. L’église Saint-Louis, bâtie de 1829 à
1843 par Gartner, dans le style byzantin, ne coûta
pas moins de deux millions, et contient le chef-d’œu-
vre de Cornélius : le Jugement dernier, qu’il exécuta
entièrement de sa main. L’église de Tous-les-Saints
élevée en 1826 par Klenze, renferme de belles pein-
tures sur fond d’or, dues à Hess et à ses élèves. Mais
l’église la plus importante, par ses dimensions comme
par sa beauté, qui fut construite à Munich sous le
règne de Louis, est la basilique Saint-Boniface, com-
mencée en 1835 en commémoration du 25° anniver-
saire de son mariage, et finie en 1850. C’est à l’ar-
chitecte Ziebland que fut confié le soin d’élever cette
superbe basilique qui, dans sa disposition et sa dé-
coration , rappelle Saint-Paul -hors-des-Murs, et
c’est à Hess et à ses disciples que sont dues les
superbes peintures qui couvrent toute la partie su-
périeure de la nef principale.

A un roi si passionné pour les arts, le triste et
simple palais des anciens ducs de Bavière ne pouvait
plaire ; aussi eut-il la pensée d’en demander un
nouveau à l’architecte Klenze dans le goût du pa-

lais Pitti, et de le faire décorer de sculptures par
Schwanthaler et ses élèves et de peintures par Schnorr,
qui y représenta les sujets épiques des Niebelungen-
lied, par Zimmermann, qui dessina pour plusieurs
salles des compositions antiques, et par Gassen, qui
traduisit les poèmes de Walter van der Vogelweide.
Dans la partie réservée aux appartements de réception,
on remarquela salle des beautés où le roi Louis plaça les
portraits des plus belles femmes de son règne, peintes
par Stieter ; les trois salles ornées par Schnorr et la
salle du trône qui contient douze statues colossales en
bronze doré des princes de la maison de Wittelsbach,
par Schwanthaler. Il conviendrait encore, pour don-
ner une idée des travaux considérables exécutés sous
ce règne, qui a fait de Munich une des villes les plus
curieuses de l’Allemagne, de citer l’église gothique
du faubourg d’Au, l’LIniversiic, l’Asile des aveugles,
le palais du prince Max, le Séminaire, le Tochler-
schule, deDamenstift, leFeîdherrnhall et le superbe arc
de triomphe qui termine la rue Saint-Louis. A quelque
distance de Munich, le roi Louis fit élever un mo-
nument remarquable aux hommes qui ont illustré
la Bavière. C’est devant ce portique de style dorien,
élevé par Klenze, pour abriter les bustes de tous les
Bavarois qui se sont rendus célèbres par les armes,
les arts ou les lettres, que s’élève la B avaria, statue
colossale de Schwanthaler, dans la tète de laquelle
plusieurs hommes peuvent se tenir à l’aise.

Mais l’élévation de tant de superbes monuments ne
sont pas les seuls titres du roi Louis à la reconnais-
sance des artistes et des amateurs. Les bibliothèques,
les musées lui doivent des accroissements considé-
rables. Beaucoup des plus remarquables tableaux de
la Pinacothèque ont été achetés par lui, et la Glvpto-
thèque, formée entièrement avec son argent, est célè-
bre dans toute l’Europe par les)Marbres d’Égine, le
Faune endormi, le Fils de Niobé et les Œuvres de
Canova et de Thonoaldsen.

F. del Tat,.

CORRESPONDANCE.

Londres, 8 mars.

La saison va commencer, aussi de tous côtés an-
nonce-t-on des ventes :

Le 16 mars et jours savants, à Brookfield Hall, près
de ShefBeld, la bibliothèque comprenant près de
4001) volumes et la cofection d’estampes, environ
5000 pièces, ainsi que quelques peintures de Watteau,
Teniers, Lelv, etc., le tou1, appartenant à miss Wright.
Le 27 mars, la bibliothèqie du cardinal Albani, conte-
nant quantité d’ouvrages sur les beaux-arts.

Le 31 mars, les gravures et eaux-fortes du baron
Marochetti, parmi lesquelles beaucoup de pièces
d’anonymes italiens, d’A. de Brescia, de Campagnola,
de Durer, de Claude, de Rembrandt, de van Dvck,
d’IIollar, de Mantegna, de Martin Schoen, de Nico-
letto de Modène, d’Israël van Meckenen, de Nan-
teuil, etc., non en épreuves ordinaires, mais bien de
choix. Puis, peu après, viendra la vente de la biblio-
thèque.

Prochainement, la bibliothèque et les médailles de
M. William Sait, une collection de porcelaines prove-
nant presque toutes des anciennes fabriques anglaises
de Chelsea, Bow, Derby, Worcester, PJvmouth, Bris-
tol, Lambeth, etc. Les antiquités, principalement d’ori-
gine irlandaise, de M. John Lindsay, de Cork. Dans le
mois d’avril, la seconde partie de la très-belle biblio-
thèque de M. J. Delaware Lewis, renfermant des
éditions originales ou sur vélin de Molière, Corneille,
Voltaire, La Fontaine (les Contes avec une série de
dessins originaux).

Le 18 mai, les gravures et les dessins de choix de
M. C. J. Palmer, qui paya si cher pour en jouir si
peu la Pièce aux cent florins de Rembrandt, et immé-
diatement après les gravures de sir John Stuart Ilip—
pesley, beaux spécimens de Rembrandt, des petits
maîtres, de Durer, des Ghisi, etc., avec des dessins de
Raphaël, de Claude, du Parmesan, du Titien, de
Jules Romain et d’Albert Durer.

Enfin, dans le cours de la saison, les gravures et
médailles de M. Edward Hawkins et la bibliothèque de
sir Archibald Alison, auteur d’une célèbre histoire
de l’Europe pendant la fin du siècle dernier et la pre-
mière partie de celui-ci.

Voici quelques prix de la vente de M. Bigg. Un
bouquet de fleurs, un nid d’oiseau et une corbeille de
fraises sur une table de marbre, 362 1. st. ; Y Embou-
chure du Page, de Stanfield, 211 1. st.; le Récit du,
Vétéran et Y Antichambre de l’Inquisition, par
Haghe, 241 1. st. et 595 1. st.; Y Église Saint-Maclou.
à Rouen, par Prout, 315 1. st.; « South Dotons, » par
Copley Fielding, 630 1. st.; le Pillage du monastère,
par Cattermole, 304 1. st,.; Halte dans le désert, par
Lewis, 210 1. st.; Langharne Castle, par Turner,,
451 1. st. ; voilà pour les dessins, aux tableaux main-
tenant: En rade de Douvres, par Wilson, 210 1. st..;.
Coucher de soleil, par Cooper, 273 1. st.; Coucher de
soleil pendant la moisson, par Linnell, 1,055 1. st.;
le Tombeau de Scaliger à Vérone, par Roberts,
393 1. st.; La Disgrâce de Clarendon, par Ward,
316 1. st. Le produit total de la vente a été de.
13,887 1. st., soit 347,175 fr.

Les arrangements relatifs à la nouvelle classe de
membres étrangers de l’Académie royale sont arretés
 
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