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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 18 (3 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0097
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1868.

N° 18.

BUREAUX: 55, RUE YIVIENNE.

3 MAI.

CHRONIQUE DES

ET

DE LA CURIOSITÉ

ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN.

Comptes rendus et Annonces des Ventes publiques

ABONNEMENTS :

Correspondances étrangères. — Nouvelles des Galeries

de Tableaux, Dessins, Estampes, Bronzes, Ivoires, Médailles,

PARIS ET DÉPARTEMENTS

publiques, des Ateliers. — Bibliographie des Livres, Articles

Livres rares, Autographes, Émaux, Porcelaines, Armes

Six mois, 8 fr. — Un an, 15 fr.

de Revues et Estampes, publiés en France et à l’Étranger.

et autres objets de curiosité.

Étranger, le port en sus.

Revue des Arts industriels.

LE MUSÉE UNIVERSEL L

M. Édouard Lièvre, auteur et éditeur de publi-
cations que nous avons souvent citées, le Musée
Sauvageot et les Collections célèbres d’œuvres
d’art, vient d’en entreprendre une troisième dont
l’exécution n’est pas moins soignée, et dont le
but est plus large. Cette publication a pour titre :
Le Musée universel. Déjà trois livraisons sont
parues, et le succès qui les a accueillies montre
que ce recueil répond véritablement à un besoin
et arrive à son heure.

« Le Musée universel, est-il dit dans la préface,
reproduira les plus belles œuvres des écoles an-
ciennes et des artistes de notre temps. Bien
qu’elles diffèrent autant par le caractère que par
la date de leur origine, les productions du talent,
les créations du génie, ne se ressemblent-elles
pas en ce sens que l’expression d’une idée plas-
tique ou pittoresque, par une forme supérieure,
a toujours été le but que les maîtres ont cherché
et cherchent encore? Aussi avons-nous pensé que
du rapprochement des œuvres modernes et des
œuvres anciennes il ne pouvait naître que des
comparaisons fécondes et d’utiles enseignements.

« Conçu et dirigé en dehors de tout parti pris
d’école et de système, le Musée universel sera
digne de son nom par le choix et par la diversité
des ouvrages d’art qu’il reproduira. Les créations
des maîtres dont le temps a consacré la renom-
mée y figureront avec les productions connues
ou inédites des écoles nouvelles. L’œuvre de style
suivra l’œuvre de caprice, la sévérité alternera
avec la grâce, le sentiment avec l’esprit, et nous
réunirons volontiers Michel Ange et Bernard Pa-
lissy, Raphaël et Watteau, Rembrandt et Benve-
nuto, Poussin et Ostade, Ruysdaël et Eugène
Delacroix. Destiné aux études des travailleurs
comme aux délassements de la famille, le Musée
universel s'efforcera de plaire à ceux qui savent,
aussi bien qu’à ceux qui voudraient savoir. »

Voilà un programme excellent. Il faut ajou-
ter qu’un texte sommaire accompagne chacune
des planches et résume tout ce qu’il importe de
savoir sur le sujet, sur l’auteur et sur la date des
œuvres dont on donne la gravure. Déjà nous

1. On souscrit à Paris, au Pureau de la Gazette.

lisons parmi les collaborateurs les noms de
MM. Charles Blanc et Paul Mantz, E. Courbet et
Alfred Darcel. D’autres plumes, non moins auto-
risées et dévouées à l’œuvre, attendent modeste-
ment, à la-cantonade, l’heure de leur entrée en
scène.

Un peu plus exclusif qu’il ne le promettait,
le Musée universel a ouvert sa publication par
deux pièces anciennes. Mais peut-on se plaindre
lorsqu’il s’agit du délicat Profil cl’Andrea Salaïno,
par Léonard de Vinci, et d’un svelte Costume de
femme, par Hans Holbein? Le Musée du Louvre
et le Musée de Bâle fourniront encore plus d’un
chef-d’œuvre.

Une aquarelle de Bonington, de la collection
de Mme la baronne Nathaniei de Rothschild, la
Promenade vénitienne, gravée à l’eau-forte par
M.Bracquemond avec une entente surprenante de
la coloration particulière au maître, entr’ouvre
l’école contemporaine.

M. Henri Leys a laissé reproduire, également
par Bracquemond, une figure des fresques de la
salle à manger de sa maison d’Anvers. On sait que
le maître belge a. pris pour thème une invitation
à dîner, dans ce bon temps où l’amitié tenait
tant de place dans la vie bourgeoise. Là les in-
vités partent de chez eux, et les pieds dans la
neige, emmitouflés jusqu’aux yeux, traversent
deux à deux la ville jusqu’à la maison hospita-
lière qui les attend. Puis, ils heurtent la porte
du marteau de fer. Ils entrent. Le maître s’avance
à leur rencontre, en tête de sa famille, et leur sou-
haite la bienvenue. Dans un dernier comparti-
ment, la table est dressée, et une fraîche et
robuste servante attend que la compagnie entre
et fasse fête au festin.

Un coffret de la collection de M. le comte de
Nieuwerkerke et une horloge d’un style baroque
et un peu compliqué, exécutée par un artiste
fort habile, M. Constant Sévin, sont décrits et
commentés par M. Alfred Darcel avec autant de
perspicacité que d’érudition.

Le prix singulièrement réduit de cette publi-
cation, imprimée chez M. Jules Claye avec le soin
le plus louable, en assurerait le succès en dehors
même de l’intérêt qu’elle offre aux artistes aussi
bien qu’aux gens du monde. Tout ce que nous
pouvons demander à M. Lièvre, c’est de se main-
tenir dans la voie indiquée par son programme

et d’offrir à la curiosité, autant qu’à l’étude, des
éléments nouveaux.

Pour les objets d’art, l’Orient lui offrira une
mine en quelque sorte inépuisable de types-
mères, soit pour les formes, soit pour les détails,
soit pour la coloration. L’Inde, la Perse, le Japon,
la Chine ont créé en céramique, en bronze, en
tapisserie, des chefs-d’œuvre d’originalité et de
perfection matérielle. Des publications sans nom-
bre ont déjà reproduit en France, en Angleterre,
en Allemagne, tout ce que renferment de rare et
de précieux les écoles italiennes et françaises de
la Renaissance et des siècles suivants. Sans se
montrer exclusif et nier ces chefs-d’œuvre, il est
bon, il est temps que l’on offre à nos artistes des
matériaux dont l’effet décoratif est plus certain.

De même pour la reproduction de dessins que
renferment les collections publiques. La photo-
graphie, ainsi que nous l’écrivions récemment,
se charge dorénavant de ce soin et avec une cer-
titude de justesse que rien ne peut égaler. Quant
à la reproduction des grands tableaux, c’est
l’œuvre de la Calchographie et de cette Société
joour Vencouragement de la gravure, dont la Chro-
nique a publié le programme. M. Lièvre doit
surtout aller frapper à la porte des artistes con-
temporains, et leur demander, soit des eaux-
fortes originales, soit de vives reproductions des
œuvres consacrées. Je sais qu’il doit joindre à
ses prochaines livraisons des lithographies très-
soignées. Il nous donnera aussi des émaux de
M. Popelin, des bergeries de M. Charles Jacque,
des paysages de M. Jules Michelin, des figures de
M. Carrier Belleuse, un Vanneurtle M. Millet, etc.

La plus belle part du Musée universel sera
peut-être ce qu’il saura dégager de ce grand In-
connu qui s’appelle le monde moderne.

Ph. Bürty.

FAÏENCERIES DE LA CHAMPAGNE

AU XVIIIe SIÈCLE.

La Champagne est un pays essentiellement bien
pourvu pour la fabrication céramique, et, ainsi que
le supposait M. Natalis Rondot, il a eu d assez nom-
breuses usines pendant le siècle dernier1.

•1. Au lieu de Jehan premier, dans l’article de M. Natalis
Rondot (19 avril), lisez Jehan premier fait.
 
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