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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 36 (6 Septembre)
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1868. — N° 36.

BUREAUX: 55, RUE VIVIENNE.

6 SEPTEMBRE.

LA

CHRONIQUE

ET

DE LA CURIOSITÉ

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN.



—--—-!


Comptes rendus et Annonces des Ventes publiques
de Tableaux, Dessins, Estampes, Bronzes, Ivoires, Médailles,
Livres rares, Autographes, Émaux, Porcelaines, Armes
et autres objets de curiosité.

ABONNEMENTS :

PARIS ET DÉPARTEMENTS

Six mois, 8 fr. — Un an, 15 fr.
Étranger, le port en sus.

Correspondances étrangères. — Nouvelles des Galeries
publiques, des Ateliers. — Bibliographie des Livres, Articles
de Revues et Estampes, publiés en France et à l’Étranger.
Revue des Arts industriels.

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1

CORRESPONDANCE ANGLAISE. _

Londres, ‘23 août.

Une exposition dans le pays de galles. — Le vote d’dn

CONSEIL MUNICIPAL. — L’iNCENDlE A NOF.THUMBEP.LAND-

HOUSE.

La petite ville pittoresque de Ruthin, située
dans le nord du -pays de Galles, a profité de
l’Eisteddfodd ou réunion des bardes, qui s’y te-
nait dernièrement, pour organiser une exposi-
tion de trésors d’art qui, sans avoir les propor-
tions considérables de celle de Leeds, n’en est
pas moins très-intéressante. Tous les objets ou à
peu près viennent de collections du voisinage, et
il est vraiment surprenant de voir ce qu’il y a de
richesses dans ce pays, même dans les comtés
les plus éloignés. La galerie des tableaux con-
tient des peintures fort précieuses, parmi les-
quelles un triptyque ayant au centre l’impéra-
trice Hélène et sur les ailes sainte Catherine et
saint Joseph, par Vivarini, et deux comparti-
ments avec des figures de saints, par Taddeo
Gaddi (à Mr Wolley) ; un admirable portrait d’une
Vénitienne avec son fils, par le Giorgione (Ruthin
Castle) ; une charmante Sainte Famille du Garo-
folo, appartenant à Mr Mainwaring; une Adora-
tion des mages, de Mabuse ; un beau portrait
d’Elisabeth, par Mark GarrarJ, d’autres, par Gains-
borough et Reynolds, une lady Hamilton, 'de
Romney (combien de fois l’a t-il peinte!). Dans,
la série des modernes, j’ai retrouvé des œuvres
de MM. Leighton, Prinseps, Frère, Wath, etc.

La Proserpine du sculpteur Gibson est là aussi,
c’est un bon morceau, mais exposé dans de
mauvaises conditions.

La salle réservée à l’art ornemental est sans
contredit la plus curieuse ; tout a été choisi avec
un goût exquis et arrangé à merveille; on s’aper-
çoit vite que M. Chaffers est passé là. L’orient est
représenté par des cloisonnés superbes: un bas-
sin avec son aiguière, à Mr Mainwaring; le Imûle-
parfums de Mr Wolley- et celui de Mr Naylor sont
des pièces exceptionnelles; des porcelaines de
Chine, entre autres deux paires de grands vases
avec décors de fleurs et d’animaux, et un de ces
beaux bassins arabes en cuivre avec des inscrip-
tions tirées du Coran, entourées d’ornements

ravissants. La porcelaine et la faïence euro-
péennes sont aussi bien représentées par Wedge-
wood, Sèvres, Dresde et Chelsea. Enfin, le Chi-
ron enseignant à Hercule à tirer de l’arc, fine
pièce d’ivoire d’un primitif italien, quelques
majoliques de Xanto, prêtées par Mme Main-
waring, des bronzes et autres objets antiques
envoyés par Mr Rowyer; le choix de pièces en-
voyées par le musée de Kensington où l’on re-
marque de magnifiques papiers de tentures ja-
ponais, une curieuse coupe à boire en bois
sculpté avec incrustations d’arabesques en or et
trouvée en 1823 dans un clianip près de Caerg-
wrle Castle, le livre de prière d’Élisabeth avec
la Danse des morts d’Holbein, des spécimens
très-rares de typographie galloise, une série de
vêtements ecclésiastiques datant du xnie siècle,
les jades, entailles et camées de Mr Naylor, com-
plètent la série d’art ornemental; il est impos-
sible de décrire comme ils le méritent tous ces
objets, le catalogue est d’un laconisme désolant,
et dans une visite de quelques heures, alors
qu’il faudrait des journées, il n’est, pas possible
de s’en faire un. Ceux des curieux français qui
viendront voir les merveilles réunies à Leeds fe-
ront bien, en revenant par Manchester et Ches-
ler, de s’arrêter à Ruthin.

Ce n’est pas à Liverpool, cette ciié du coton et
du pétrole, que l’on penserait à chercher une
manifestation imposante du goût artiste, c’est
cependant le conseil municipal de cette ville qui
vient de voter 250,000 francs pour l’érection
d’une « nouvelle galerie locale d’art, » disons un
musée. Nous sommes accoutumés à trouver chez
les membres d’un conseil municipal des gens
pratiques qui pensent à l’assainissement, au per-
cement des rues, à bâtir des marchés, des docks,
des abattoirs, des démolitions surtout, mais le
« merchant » anglais, qui fait vite son chemin
financièrement parlant, se pique d’imiter ses an-
ciens confrères de Venise et de Gênes, il veut
comme les Bridgewater, les Bute, les Westmin-
ster, les Hertfort, avoir sa galerie d’abord, puis
ensuite en donner une à ses concitoyens; il est
vrai de dire que fous indistinctement payeront
celte galerie, puisque les fonds seront fournis par
la « local tax, » mais enfin c'est beaucoup que de
prendre une pareille décision, et il faut savoir
gré aux « councilmen » de Liverpool de n’avoir

pas reculé devant une spéculation esthétique.

Il y a quelques jours je sortais du théâtre, une
lueur horrible éclairait le ciel, cela se voit sou-
vent ici ; quand il s’agit d’un chantier de bois,
d’un magasin, peu importe en somme, les com-
pagnies d’assurances payeront le dommage. Mais
je fus pris d’une sueur froide quand un poliee-
man me dit que Northumberland-House brûlait.
Tous ceux qui sont venus à Londres ont vu, dans
Trafalgar square, cette habitation sans grande
apparence, il est vrai, avec son lion qui la sur-
monte et qui veut paraître en colère ; ma foi,
l’autre soir il en avait tout l’air quand les flammes
le léchaient. Il me semblait voir les fresques de
la galerie de bal, les beaux portraits de Reynolds,
d’Hudson, la famille Cornaro du Titien, l’unique
peinture de Ilussey le méconnu, les sculptures
de Roubiliac se roidir, s’écailler et tomber une à
une dans la fournaise. Le mal a été moins grand
que je ne craignais, tous les tableaux et portraits,
dont quelques-uns sont à l’exposition de Ken-
sington, ont pu être enlevés; les fresques qui
étaient des copies de Mengs, d’après l’école
d’Athènes, l’Assemblée des dieux et les Noces
de Psyché, de Raphaël; le Triomphe de Bscchus
et Ariane, du Carrache, et Apollon conduisant le
char .du Soleil, du Guide, ont seules été détruites,
ainsi ([lie le grand vase de Sèvres donné par
Charles X au duc de Northumberland lorsqu’il
vint représenter l’Angleterre à son sacre, et qui
était estimé 10,000 livres, encore M. Daniell .a-t-il
déclaré qu’il pouvait être réparé, les morceaux
en sont bons!

A. W.

LES ÉCOLES LIBRES DE LIMOGES.

Nous avons dit quel caractère touchant avait offert
la cérémonie de la distribution des prix aux élèves
des écoles libres de Limoges.

Voici les principaux passages du discours prononcé
par M. A. Dubouché, promoteur et fondateur de celte
libérale institution.

Ajoutons que ce discours a clé suivi d’un autre
discours dans lequel M. Lemas, professeur au lycée, a
abordé et traité avec un tact très-élevé et dans un
langage excellent de hautes questions d'cn-eigneuient
de l’Art :

« Nous fondions en 1862 la Société des Amis des
Arts, qui s’est si facilement développée parmi nous et.
 
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