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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 29 (19 Juillet)
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1668. — N° 29.

BUREAUX: 55, RUE VIVIENNE.

19 JUILLET.

CHRONIQUE DES ARTS

ET

DE LA CURIOSITÉ

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN.


Comptes rendus et Annonces des Ventes publiques
de Tableaux, Dessins, Estampes, Bronzes, Ivoires, Médailles,
Livres rares, Autographes, Émaux, Porcelaines, Armes
et autres objets de curiosité.

ABONNEMENTS :

PARIS ET DÉPARTEMENTS

Six mois, 8 fr. — Un an, 15 fr.
Étranger, le port en sus.

Correspondances étrangères. — Nouvelles des Galeries
publiques, des Ateliers. — Bibliographie des Livres, Articles
de Revues et Estampes, publiés en France et à l’Étranger.
Revue des Arts industriels.


UN CABINET ESPAGNOL D’ANTIQUITÉS.

Dans son recueil d’antiquités grecques et romaines
publié à Paris, le comte de Caylus dit, tome VII,
page 328 : « J’ai reçu, il y a six mois, les plus grandes
politesses de M. le marquis de La Canada, retiré dans
ses terres au Port-Sainte-Marie, dans les environs de
Cadix, et j’ai trouvé en lui le possesseur d’un très-
beau cabinet d’antiquités pour lequel il a suivi les er-
rements de monsieur son père. »

J’ai retrouvé, il y a quelques jours, dans une caisse
de papiers autographes du comte de Caylus ou autres
lui ayant appartenu, la description de ce cabinet de
la main même du marquis de La Canada; et je la donne
ci-après. Cet inventaire détaillé de curiosités d’un
grand intérêt servira peut-être à retrouver l’origine
d’objets qui sont sans nul doute aujourd’hui dispersés
hors du pays où ils avaient été réunis.

Explication de quelques monuments anciens qui se
conserve 1 dans le cabinet du marquis de La Ca-
nada, au Port-Sainte-Marie, près de Cadix, en
Espagne, dessinés d’après les originaux avec la
plus grande exactitude.

PLANCHE PREMIÈRE.

N° 1. — Une teste gigantesque de marbre blanc
qui paroist estre de quelque ancien philosophe, elle
est hardie, d’une bonne main quoyque pas trop finie
ni polie. U y a longtemps qu’elle est dans le cabinet
et je tiens de mon père qu’elle luv fust porté du
Grand-Cayre par un capne de marchand anglois.

N° 2. — Un buste ou teste de Tite Vespasien de
front, de profil et par derrière; elle est de marbre
blanc très-bien faite, très-polie; elle fust trouvée à
Malaga d’où me l’a remist.

PLANCHE DEUXIEME.

Statue de Vénus avec le petit Cupidon debout sur
la queue d’un dauphin, elle est représentée de front et
par le dos, elle est d’un marbre oü albastre très-beau
et transparent, mais elle n’est pas d’un grand artiste,
elle fust trouvée à Madrid dans les fondements du
College royal des nobles et le père recteur luv-même
l’échangea avec moy pour des médailles antiques.

PLANCHE TROISIÈME.

Un Hercule Caditain de bronze, de front, en profil et
de dos, représenté dans le véritable état ou il se
trouve, n’ayant d’autre défaut que le trou qu’on y voist
au dos ; elle est assé bien travaillé, mais non pas dans

J. Je respecte l’orthographe quelquefois originale du gen-
tilhomme espagnol.

le plus grand beaü ; ce qu’elle a de particulier c’est
d’avoir été trouvé en 1731 dans les ruines du fameux
temple d’Hercules à Cadiz, qui est dans les ruines de
l’ancien Cadiz du côté de Sainte-Petri couvertes par
la mer et qui furent cette année la a sec pendant six
heüres par une grande retraite que fist, la mer dans
une grande tempeste, et mon père et d’autres curieux
y attrapèrent beaucoup de médailles et autres curio-
sitées qui s’y trouvèrent.

PLANCHE QUATRIÈME.

N° 1.— Un Neptune de bronze, de front et de dos ;
cette statue est de la plus grande beautée et de main
de maistre, elle est tres-bien conservée, le métail est
tres-riche et fust trouvée dans le même endroit et
dans le même temps que l’Hercule qui précédé.

N° 2. — Une petite figure de terre tres-cuite avec
un barnis verd que luy a communiqué le terrain ( a
ce qui me paroist) et représente le dieu Crepitüs, di-
vinitée égyptienne asses connue, elle est dessinée de
front, en profil et de dos; cette petite figure fust trou-
vée à Seville selon la relation d’un archidiacre de
cette ville, de qui mon père l’eust, nommé don Lelio
Levanto, homme tres-curieux et fort instruit, effecti-
vement il paroist qu’il y avoit quelque culte aux divi-
nitées égyptiennes dans cette capitale de l’Andalousie;
et le petit Apis qui suit pareillement trouvé à Seville
le confirme.

N° 3. — Un bœuf Apis de terre encore plus fine
que la précédente, avec le môme barnis verd, mais
plus vif et mieux conservé et plus beaü; il est dessiné
de front et des deux côtés.

N° 4. — Ce Priape est de bronze et en forme d’a-
mulette, quoyque l’on en trouve beaucoup en Espa-
gne, comme il fust donné à mon pere par un curieux
qui venoit d’Italie, il est a présumer qu’il vient de la
et peust estre de Rome meme, aussi une médaillé
n° 4 grand bronze en l'honneur du dieu Priape serre
dans un papier.

PLANCHE CINQUIÈME.

N° 1 F. — Représente une très belle urne cinéraire
d’un travail élégant d’un artiste très habile et de
grand goust, elle est ronde et vous la voves dessinée
d’abor toute entière avec sa couvercle de front du
cote de l’inscription, les anses sont deux teste de Ju-
piter Ammon très belles et hardies. N° 1 G représente
le coté droit de la ditle urne ou vous remarqueres
que les feuillages sont entieremt differents de ceux du
front n° 1 II la môme urne, par derrière dessinée en
deux parties', l’une qui fait voir sa convexitée et l’au-
tre qui marque le coté gauche oü l’on voit des feuilles
avec des petits fruits que je ne puis pas dire quels ils
sont. N° 1 K représente la couvercle quii est d’un

aussv beau travail que le reste, le tout parfaitemt con-
servé et il n’y a que la rose ou artichaux par oü T
finist qui en a esté séparé mais sans se maltraiter au-
cunemt. Cette belle piece fust trouvée dans l’année
1755, peü de jours apres le grand tremblement de
terre dans l’ysthme qui joint Cadiz avec la terre ferme
comme a un quart de lieu de la ville dans ce qu’on
appelle la Porte de Xerres auprès d’un moulin d’eau
qu’ont la les peres de la Mercv dont je l’ay eü. Ils
pretendoient que dans l’emplacemt qui reste pour
l’inscription il y avoit une planche de bronze qui
étoit tellement rongée qu’on n’en fist pas beaucoup de
cas, mais je ne puis pas me persuader telle chose,
parce que la construction de cet emplacemt ne paroit
pas apropos pour placer aucune planche de quelque
matière qu’elle fust et je crois que l’inscription étoit
gravée dans le meme marbre et je serois presque
tenté de croire que c’etoit en charactères puniques
dont je crois apercevoir quelques traces, au reste je
n’ose rien assurer de positif la dessiis; ce qui est
très sur ce que la magnificence de cette pièce donne
bien a entendre qu’elle renfermoit les cendres de
quelques personnes illustres et il est a remarquer
qu’elle en etoit presque pleine.

PLANCHE SIXIÈME.

N° 1. — Une autre urne cinéraire avec, sa couver-
cle, elle est quarrée et toute unie de marbre blanc et
fust trouvée auprès de celle qui précédé, l’une et
l’autre sont très épaisses et le marbre d’une belle
qualitée.

N° 2. — C’est un tombeau qui représente un séna-
teur et sa femme avec l’autel a coté et deux beliers en
bas, elle est de pierre que l’on appelle en Espagne de
Martelillo, dont on batist beaucoup icy quoyque sa
qualitée soit très mauvaise étant très molle et se dé-
faisant comme si elle estait composée de particules
de sable. Ce monument n’est pas beaü du coté de
l’art, il fust trouvée a xMalaga et on me l’envoya
comme un tombeau de deux martyres mais je m’ap-
perçus bientost qu’il était prophane.

PLANCHE SEPTIÈME.

N° 1. — Une lampe de terre très bien conservée
regardée de front et en profil, cette terre est très cuite
et d’une très belle qualitée.

N° 2. — Une autre lampe égale [à] celle çy a deux
choses très remarquables, la première d’avoir les noms
de deux familles romaines C. OPP. L. RLST et la se-
conde de fis représenter une danseuse gaditaire dans
son habit de telles avec son instrument qui est entie-
remt semblable a celuv dont on use encore aujour-
dhuv en Espagne et qu’on appelle Ponderete (et qui
est une espèce de petit tambour rond plat et mince et
 
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