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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 28 (12 Juillet)
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1868. — N° 28.

BUREAUX: 55, RUE VIVIENNE.

12 JUILLET.

CHRONIQUE DES ARTS

ET

DE LA CURIOSITÉ

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN.


*



Comptes rendus et Annonces des Ventes publiques
de Tableaux, Dessins, Estampes, Bronzes, Ivoires, Médailles,
Livres rares, Autographes, Émaux, Porcelaines, Armes
et autres objets de curiosité.

ABONNEMENTS :

P A II I S ET D É P A II T E M E N T S

Six mois, 8 fr. — Un an, 15 fr.
Étranger, le port en sus.

Correspondances étrangères. —.Nouvelles des Galeries
publiques, des Ateliers. — Bibliographie des Livres, Articles
de Revues et Estampes, publiés en France et à l’Étranger.
Revue des Arts industriels.





LE BIBLIOPHILE FRANÇAIS1.

« Ce que la Gazette des Beaux-Arts fait pour
la Statue et pour le Tableau, nous le ferons
pour le Livre, a disait dans son prospectus l’édi-
teur du Bibliophile français. C’est, dans cet es-
prit que notre publication se consacrera à tous
les arts qui concourent à donner au Livre sa
forme et sa beauté. Animée d’une vie active,
elle suivra le Livre, le Manuscrit et l’Estampe en
toutes ses fortunes. Histoire et narration, des-
cription fidèle et récit des moindres aventures
dans les domaines bibliophiles: telle est la tâche
que nous nous sommes imposée. »

Ce programme est large. Deux livraisons déjà
parues font espérer qu’il sera rempli et que le
Bibliophile français viendra combler une lacune
que constataient tous les amis sincères des
livres.

En effet, sauf le Bulletin clu Bibliophile, — pu-
bliéchezM.Techener, maisdontle tonne se déride
et ne s’assouplit que dans la Chronique fine et
bien informée de M. Charles Asselineau, — au-
cune publication ne tient réellement le biblio-
phile, soit qu’il habite Paris , soit qu’il vive en
province, au courant du grand mouvement de
la librairie moderne et de la bibliomanie rétro-
spective. Nous recevons chaque mois, chaque
quinzaine même, un certain nombre de bro-
chures qui ont un titre de journal ou de revue,
mais après quatre pages de texte plus ou moins
rédigé, on tombe sur un catalogue. C’est, au
fond, comme si chaque marchand de tableaux
ou de curiosités nous annonçait ce que contient
son magasin, en passant, bien entendu, sous
silence ce que renferme celui de son voisin. La
Gazette elle-même, absorbée par le Livre, la Sta-
tue et la Curiosité, a été forcée de fermer ses
colonnes à la critique bibliographique et de ne
les lui rouvrir qu’à de rares intervalles. Tout au
plus la Chronique peut-elle, par des notes ra-
pides , analyser sommairement les livres, les
brochures qui ont directement trait aux beaux-
arts, et, pendant la saison, citer les principaux
prix atteints par les raretés dans les ventes re-
tentissantes.

t. Galette illustrée des ciuxciteiirs de livres, d'estampes
et de haute curiosité. Paris, Bachelin-Deflorenne. Publica-
tion mensuelle in-8°.

Donc un journal est assuré du succès qui, sa-
chant réunir une collaboration loyale, active,
instruite, jeune et hardie, publiera tout ce qui
pique la curiosité des gens du monde et préoc-
cupe ceux qui savent déjà : des études biogra-
phiques sur les grands imprimeurs, relieurs,
libraires et curieux ; des critiques indépendantes
sur les livres nouveaux; des descriptions de
livres introuvables ; des réimpressions de curio-
sités bibliographiques — à la condition expresse,
toutefois, que, à l’envers de ce qui se passe au-
jourd’hui, ces réimpressions porteront sur des
curiosités ayant un intérêt général et non le
puéril privilège de l’unité — des renseignements
absolument honnêtes sur les ventes de livres, de
manuscrits ou d’estampes qui se préparent et des
comptes rendus impartiaux du succès ou de la
débâcle de ces ventes.

Le Bibliophile français nous promet tout cela,
et je ne peux douter qu’il nous le donne. Ce que
nous lui demandons avec instance, c’est de ré-
server quelques pages aux questions et aux ré-
ponses qui peuvent s’échanger d’amateur à ama-
teur, de pays à pays. La disparition ou, ce qui
équivaut, la suspension de publication du jour-
nal de M. Ch. Read, Y Intermédiaire, est une vé-
ritable calamité pour nous. Le public commen-
çait à en comprendre le fonctionnement et il en
retirait des avantages immédiats.

Ce que nous demandons aussi, ce sont de
bonnes correspondances bibliographiques d’An-
gleterre, d’Allemagne, d’Italie, de Russie. La
France ne sait à peu près rien de ce qui se passe,
au delà des frontières. Et que de livres intéres-
sants à tous les titres, que de publications à
gravures, que de plaquettes distribuées à petit
nombre, paraissent sur mille sujets d’histoire, de
géographie, d’art, d’archéologie, sans que nous
possédions aucun moyen d’en avoir connais-
sance ! Il y a cependant dans tous les grands
centres, à Londres, à Florence, à Munich, à Ber-
lin, à Saint-Pétersbourg, bien des esprits actifs,
parfaitement au courant de la langue française
et qui, pour l’échange seul du journal, seraient
ravis d’envoyer mensuellement des correspon-
dances sur le mouvement de la librairie biblio-
philique.

Deux livraisons du Bibliophile français ont déjà
paru et elles nous permettent de le louer et de

le conseiller en toute indépendance. Elles ren-
ferment deux portraits de Brunet et de Guérard,
dont il est plus prudent de ne rien dire. Mais,
en revanche, elles sont ornées de huit ou dix
photogravures les plus curieuses, les mieux
réussies, d’après des reliures historiques de livres
ayant appartenu à Grolier, Maïoli, Canevari,
François Ier, Anne de Bretagne, Henri II, Maza-
rin, etc. Ces photogravures ont été exécutées
par M. Dujardin, d’après des originaux apparte-
nant à M. Brunet ou à diverses bibliothèques pu-
bliques. Ce sont des prodiges de trompe-l’œil.

Quelques bois sont aussi distribués dans le
texte, entre autres des bois populaires, très-inté-
ressants par leur barbarie même, accompagnant
des recherches de M. Champfleury sur Lustucru
et sur Crédit est mort. Le travail de M. Borel
d’Hauterive, qui a pour titre le Blason ci l’usage
des bibliophiles, est naturellement élucidé par
un grand nombre de pièces à l’appui. Pour être
très-sommaire, cette étude ne sera pas sans ser-
vir aux gens du monde.

M. Anatole France a publié, dans la seconde
livraison, une très-fine étude d’un livre du comte
d’Audiffret, Marie-Mcigdelaine.

M. Gustave Brunet a naturellement profité de
la biographie de Guérard pour annoncer les pu-
blications qu’il prépare. M. Le Roux de Lincy a
compendieusement commencé à rendre compte
de la vente célèbre des livres de feu Brunet. On
gagnerait beaucoup de place en imprimant en
petit texte la réimpression des titres du catalogue.

C’est aussi en petit texte que devraient pa-
raître les Nouveautés anecdotiques de M. Lorédan
Larchey. Et encore cette série est-elle bien utile?
La vraie place de ces anas coupés le plus sou-
vent dans des recueils ad hoc, ou de juge-
ments nécessairement superficiels sur les publi-
cations nouvelles, n’est-elle pas légitimement ac-
quise à M. Lorédan Larchey, dans les journaux
illustrés qui s’adressent plus directement au pu-
blic?

Imprimée avec beaucoup de soin en caractères
elzéviriens, — parfois même en partie en carac-
tères gothiques, — sur papier vergé, dans le for-
mat de la Gazette des Beaux-Arts, le Bibliophile
français, qu’entreprend M. Bachelin-Detlorenne,
formera chaque année deux forts volumes de
près de AOO pages. Nous aurons plus d’une oc-
 
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