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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 49 (6 Décembre 1868)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0231
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N° 49.

1868.

ABONNEMENTS.

Paris.Un an : 15 fr.

—.Six mois : 8 fr.

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six mois : 10 fr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Rédaction, 55, rue Vivienne.

Comptes rendus et annonces des ventes
publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.

Revue des Arts industriels.

LA STATUE DE DON PEDRO.

On vient de placer devant le guichet
de la cour du Louvre, qui fait face au
pont des Arts, la statue en bronze de don
Pedro, empereur du Brésil.

Cette statue est de M. Elias Robert. Elle
a été fondue chez M. Barbedienne. Autant
qu’on en peut juger à cette hauteur, la
fonte en paraît singulièrement line; le
modelé est doux et coulant comme celui
d’une petite fonte à cire perdue. La patine
est également d’un ton très-agréable, et
non pas poussée à ces morsures d’oxyde
vert dont on abuse aujourd’hui.

L’empereur est-en costume de général,
la main gauche appuyée sur la poignée
de son sabre, la main droite tenant dé-
plié un papier sur lequel on lit Caria con-
stitucional, 1826. Un manteau est jeté
sur son épaule, ce qui, à cause de la ri-
gidité de l’épaulette qu’il recouvre, dé-
termine sur l’étolfe une saillie angulaire
assez sèche.

La tête, nue, est laurée. Cette couronne,
sur une tête complètement barbue, dont
le type rappelle le masque du Jupiter
Olympien et dont les regards sont fixes
comme ceux d’une divinité, produit un
singulier effet. Il y a désaccord entre
l’intention et le résultat. La modernité du
costume ramène sans cesse à des idées
positives. La foule s’explique mal ces
apothéoses anticipées; avec ses instincts
si sûrs, elle ne comprend pas clairement
que les vivants en bottes molles se soient
emparés de l’attribut consacré aux morts
illustres. Pendant que l’on disposait le
piédestal en planche, plusieurs personnes
demandèrent si ce n’était point une sta-
tue du malheureux Maximilien.

La statue est debout, en équilibre sur
une moitié de sphère, ce qui fait naître
une véritable sensation de malaise. Un
acrobate exercé peut à peine conserver
cette position pendant quelques secondes.
C’était là un étrange programme imposé
officiellement à un artiste. M. Élias Ro-
bert, quelle que soit la souplesse de son
talent, ne pouvait en tirer quelque chose
de satisfaisant pour l’œil.

Cette statue est destinée à couronner
un monument en forme de colonne, sur

DIMANCHE 6 DÉCEMBRE.

DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS
PARAISSANT LE DIMANCHE

semble tout à fait déplorable au point
de vue de l’acoustique. Les députés par-
lant de leur place, en face du président,
leur voix montait au delà du paravent.
Les tribunes du journalisme et du pu-
blic, derrière eux, n^ntendaient presque
pas ; de plus, cette disposition était ex-
trêmement disgracieuse.

De là les réparations qui sont sur le
point d’être achevées. Une salle suffisam-
ment restreinte et carrée est construite
selon toutes les règles au milieu du
salone de Savanarole. On lui donne du
jour par le haut. Le fauteuil présidentiel
est adossé à l’un des grands murs.
Acoustique, confortable, élégance, tout
est, assure-t-on, au mieux. Les pein-
tures ne souffrent pas. Les objets d’art
des Michel-Ange, des Jean Bologne, etc.,
ont été transportés dans le ravissant mu-
sée du xve et du xvie siècle, formé au
palais du Podestat, le vrai palais-vieux
du xme siècle, tout voisin d’ailleurs, où
siégeait le magistrat étranger nécessaire,
en ces vieux âges, à toutes ces répu-
bliques turbulentes et dévorées de riva-
lités.

Le palais construit par Arnolfo fut
précisément le pendant, le rival du palais
du Podestat, et, en effet, nous le voyons
surgir au moment où la commune est
devenue la première autorité politique.
Jusque-là, elle siégeait où elle pouvait,
dans les églises, dans des palais secon-
daires. Dante, par exemple, qui put, à
la vérité, voir Arnolfo former les assises
du palais de la Seigneurie, n’y siégea
cependant point. De son temps la Sei-
gneurie siégeait dans un palais du voisi-
nage, celui des Cerchi; le vrai palais
public, alors au xme siècle, était celui
du podestat, pouvoir exercé par un étran-
ger. A la fin du xm° siècle, la commune
devient la vraie Seigneurie, et de là le
nouveau palais, qui 11’est le palais-vieux
que par rapport à Pitti, une nouveauté
d’hier, comme vous voyez.

Le duc d’Athènes, notre Brienne fran-
çais, en 13A2, n’alla point habiter le
palais du Podestat : c’était devenu déjà
une ruine morale. 11 alla, avec la foule
qui l’acclamait, au nouveau palais de la
Seigneurie, à peine achevé. Il mit dédai-
gneusement la commune au rez-de-
chaussée, et se logea au premier étage,

une des places publiques de Lisbonne ;
dans l’ensemble, elle acquerra sans doute
une souplesse qui, en ce moment, lui
fait défaut.

Pli. B.

LA SALLE DU PARLEMENT ITALIEN.

A FLORENCE.

La salle dans laquelle le Parlement
italien vient récemment de se réunir à
Florence dépend du Palazzo Vecchio.
L’appropriation de cette salle à sa desti-
nation nouvelle a nécessité plusieurs
réparations qui touchent à l’histoire de
l’art et qui, par cela, intéressent vos lec-
teurs. ' .-

Ce qu’on appelle le Palazzo-Vecc.hio,
sur la place de la Seigneurie, se compose
dé trois parties, formant une seule
énorme masse oblongue : 1° le palais,
construit en 1299, par Arnolfo dit Zapo,
l’auteur de la cathédralè (sauf la cou-
pole), avec sa façade en bossages, ses
créneaux guelfes, sa tour au gracieux
encorbellement, etc.; 2° derrière ce mo-
nument, une salle gigantesque, faite sur
la proposition de Savonarole, à la fin du
xve siècle, pour recevoir le « grand con-
seil » des deux mille Florentins que la
démocratie du moine de Saint-Marc ap-
pelait à délibérer; et enfin, au delà de
cette salle, un immense corps de logis du
xvii° siècle, où est établi le ministère.des
affaires étrangères.

Les députés siègent au milieu de cette
masse, dans la salle de Savonarole, ma-
gnifiquement ornée .par les premiers
ducs de Médicis, peinte à fresque par
Vasari, pleine de chefs-d’œuvre de la
sculpture, etc.

Cette salle était trop grande pour cinq
cents députés. On l’avait coupée en 1865
par une sorte de paravent immense en
bois, auquel étaient adossés le bureau
présidentiel, les tribunes sénatoriales et
diplomatiques; mais ce paravent, qui
s’arrêtait à la hauteur de la moitié de
la salle, l’élévation du plafond à cais-
sons doré et peint, cette enceinte restée
encore oblongue, malgré la coupure du
paravent, tout cela constituait un en-

ABONNEMENTS.

Paris.Un an : 15 fr.

—.Six mois : 8 fr.

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six

Un numéro : 20

Pour l’étranger, le

Administration, 55, rue Vivienne.

Correspondances étrangères. — Nouvelles
des galeries publiques, des ateliers. —
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Etranger.

Expositions de Province et de l’Etranger.

à sa place. Il avait mis le doigt sur « la
question. » Jamais ces négociants 11e le
lui pardonnèrent. C’est de là qu’ils le
chassèrent, en 13A3, comme on sait. Il
eût commencé les Médicis cent ans plus
tôt.

Les Médicis, eux, ne logèrent pas d’a-
bord à la Seigneurie. Tous les grands
Médicis primitifs, le grand Cosme, père
de la patrie, le Magnifique Laurent (et
non Laurent le Magnifique, ce qui est un
contre-sens : on disait le magnifique
Laurent, le magnifique Pierre Soderini,
le magnifique Guichardini , etc.), ces
grands hommes et leurs successeurs du
temps des papes Léon X et Clément VII,
habitaient leur maison particulière, le
palais Médicis, dit Riccardi, où est ac-
tuellement le ministère de l’intérieur. Ce
11e fut que lorsque la famille prit déci-
dément possession de Florence avec
Cosme, premier grand-duc en 1537,
qu’elle se fixa au palais d’ArnoIfo. Plus
tard, le pouvoir ducal étant bien établi,
la cour alla au delà de l’Arno, à Pitti,
qui est plus commode, qui a un jardin,
etc. ; mais Pitti resta lié au palais vieux
par ce célèbre corridor gigantesque qui
traverse le fleuve. F. D.

La nomination de M*Charles Blanc à
l’Académie des beaux-arts a trouvé dans
le public un accueil dont notre collabo-
rateur peut être fier. Si les liens étroits
qui unissent M. Charles Blanc à la Gazette
clés Beaux-Arts qu’il a fondée, et dans
laquelle ont été publiés la Grammaire
des Arts du Dessin et ses principaux ou
vrages, nous faisaient un devoir d’être
très-réservé dans l’expression personnelle
de notre satisfaction, nous sommes heu-
reux de pouvoir constater ici le sentiment
de l’opinion publique et d’enregistrer les
éloges mérités par une carrière brillam-
ment et noblement remplie. Voici les li-
gnes par lesquelles le rédacteur en chef
du Temps, M. Nefftzer, a parlé de cette
nomination : E. G.

« Ce choix, on peut le dire avec assu-
rance, sera ratifié par P unanimité du pu-
blic compétent. M. Charles Blanc n’est
pas seulement, comme nos lecteurs le
 
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