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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 24 (14 Juin)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0131
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1868.

N° 24.

BUREAUX: 55, RUE YIVIENNE.

14 JUIN.

CHRONIQUE DES ARTS

ET

DE LA CURIOSITÉ

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN.




Comptes rendus et Annonces des Ventes publiques

ABONNEMENTS :

Correspondances étrangères. — Nouvelles des Galeries


de Tableaux, Dessins, Estampes, Bronzes, Ivoires, Médailles,

PARIS ET I) É I> A R T E M E N T S

publiques, des Ateliers. — Bibliographie des Livres, Articles


Livres rares, Autographes, Émaux, Porcelaines, Armes

Six mois, 8 fr. — Un an, 15 fr.

de Revues et Estampes, publiés en France et à l’Étranger.


et autres objets de curiosité.

Étranger, le port en sus.

Revue des Arts industriels.

(



J

OUVERTURE DE L’EXPOSITION DE LEEDS.

L’exposition d’œuvres d’art organisée à Leeds
dans la « New Infirmary » a été ouverte il y a
quelques jours par le prince de Galles, qui a
voulu une fois de plus témoigner l’intérêt qu’il
porte, à l’exemple de son illustre père, à ces
fêtes de l’intelligence et du goût. Le prince n’a
pas été, à proprement parler, l’hôte de la loyale,
mais fumeuse cité, il est descendu dans le voisi-
nage, chez M. Meynell Ingram, à Templenewsam,
une de ces propriétés où l’on trouve toutes les
élégances du confortable, les plus beaux tableaux
anciens et modernes, les Heurs les plus rares'
l’hospitalité la plus franche et la plus seigneu-
riale.

De la cérémonie, de la procession, des'adresses
et de tout ce qui s’ensuit je vous ferai grâce.
Quant au local même, je vous l’ai décrit l’an
dernier, quand les murs séchaient encore. Où et
comment les membres du comité d’organisation
ont-ils pu trouver tant de trésors inconnus, com-
ment en ont-ils subjugué les heureux possesseurs
pour les amener à s’en séparer, je me l’explique
à peine. Je croyais retrouver bien des souvenirs
de Manchester, de ces tableaux, dessins ou
autres objets qui deviennent de suite comme
des amis de notre esprit ; eh bien non ! tout
m’était étranger, tout est nouveau. En pareille
compagnie on se lie vite; je ne parlerai point
ici cependant de mes nouvelles connaissances,
je vous promènerai seulement rapidement à
travers les salles.

Deux galeries sont consacrées aux tableaux
des maîtres italiens, espagnols et français. Là
se trouvent les Quattrocentisti de M. Alexandre
Baker, les envois du duc de Devonshire, de
l’Institution Royale de Liverpool, de MM. Layard,
Cook, Gladstone, de lord Dudley. La galerie C
est réservée aux vieux maîtres allemands, fla-
mands et Hollandais, et d’Holbein ; je citerai
seuls les trois superbes portraits de Thomas
Cromwell, comte d’Essex, d’Henri VIII et
d Edouard VI ernoyés par le duc de Manchester.
L Ecole anglaise est repartie dans les gale-
ries D et E ; dans la première les morts, dans
la seconde les vivants. Les œuvres modernes
d’artistes étrangers sont dans la galerie F, et

vous retrouverez là la Phrynè de Gérome, les
Joueurs cl'échecs de Meissonier, des Ary Scheffer,
des Protais, des Troyon, etc. Une chose nous
frappe toutefois, c’est l’estime dans laquelle on
tient ici quelques-uns de nos artistes pour les-
quels nous professons une admiration moins
enthousiaste. Le terrible goût du genre, du sujet
gracieux, bien soigné et bien léché, égare trop
souvent le goût des acheteurs britanniques. Les
aquarelles ont leur salle, aussi les dessins des
maîtres anciens. Le duc de Devonshire et un
curieux « qui ne dit pas son nom, » mais que
tous connaissent, ont vidé leurs portefeuilles.
Les gravures et eaux-fortes ont leur place, la
dentelle occupe un coin. Le musée d’art orne-
mental est merveilleux ; enfin parmi les
« Yorkshire worthies » on retrouve les portraits
de tous les personnages célèbres du grand
comté.

La première édition du catalogue comprend
plus de 7,000 numéros.

Nous reviendrons plus au long sur cet
assemblage extraordinaire d’objets d’art qui
attirera sans nul doute les curieux du monde
entier.

La petite ville d’Over Darwen (si peu connue
encore, que lord Russell répondit, assure-
t-on, à une députation qu’elle lui adressait pour
obtenir le droit d’envoyer un membre au Par-
lement, a qu’il ne pouvait trouver Darwen sur
la carte » ) a aussi une exposition, modeste, il
est vrai, mais qui contient quelques tableaux
intéressants de peintres tant anciens que mo-
dernes, des « produits textiles » envoyés par le
South Kensington Muséum et quantité d’autres
objets.

W.

CORRESPONDANCE.

Bruxelles, a juin, 1868.

Dix-huit élèves de Portaels ont ouvert une exposi-
tion de leurs études dans la grande salle du Cercle
artistique et littéraire mise à leur disposition par la
commission administrative. Peut-être pourrait-on leur
reprocher d avoir mis là tout ce qu’ils avaient sous la
main: des tableaux, des études, des esquisses, des
caprices anciennement ou récemment terminés. S’il
peut être curieux pour les dilettanti de voir réuni

l’œuvre entier d’un maître qui a conquis les suffrages
de tous, d’étudier par quelle succession d’épreuves,
de tâtonnements ont passé des maîtres tels que Leys,
Gallais, Ingres, Delacroix, pour arriver au summum,
il ne saurait en être de même pour de jeunes artistes
encore au début de leur carrière. On pourraitmème trou-
ver dans cette pensée quelque outrecuidance et craindre
que des esprits si facilement satisfaits soient plus
disposés à regarder en arrière que de tenir les yeux
fixés en avant. Mais il ne nous est point permis de
faire un procès de tendance, et comme cette exposi-
tion est la première de cette sorte, nous aimons mieux
croire que ces jeunes gens ont voulu simplement
rendre hommage à l’excellence de l’enseignement de
leur maître, qui loin de prétendre les asservir aune
méthode uniforme, cherche à développer en eux les
qualités inhérentes à leur caractère particulier.

Entre toutes ces œuvres nous distinguerons celles
de M. Charles-Émile Wauters, qui promet un colo-
riste distingué. Son Èdith cherchant le corps d’Ha-
rold après la bataille de Hastings est un tableau
plein de promesses. Le groupe des moines qui consi-
dèrent Édith, le corps penché sur le cadavre de celui
quelle aimait et qu’elle retrouve parmi les mourants,
est vraiment remarquable par les expressions diverses.
Malheureusement l’héroïne manque de beauté ; mais
ce serait un tort que de vouloir porter un jugement
sur cette ligure, qui n’est encore qu’à l’état d’ébauche.
M. Verhevden se montre ici comme peintre de figures
et de paysages. A côté d’un portrait de femme remar-
quable par la finesse des tons, par la délicatesse du
modelé et par la vie qu’il a su conserver au modèle,
il expose de charmants paysages bien composés.
De M. Blangarin il convient de citer une bonne
étude intitulée : Enfant prodigue ; de M. Aguessens
de nombreux travaux parmi lesquels nous signalerons
un Torse de jeune homme, qui témoigne d’études
sérieuses.

M. Ogens nous fait espérer un peintre de genre
destiné à prendre place parmi nos plus excellents.
Le Travail interrompu et Avant de se mettre à l’ou-
vrage sont des tableaux pleins d’observations fines
et délicates, et remarquables par un vrai sentiment
des couleurs. Que M. Ogens dessine mieux ses figures
et il n’y aura plus alors que des éloges à lui donner.

La sculpture, vous le savez, est peu étudiée par les
Belges, qui n’ont jamais eu grand goût pour cet art.
Vous ne serez donc pas étonné d’apprendre qu’un
seul sculpteur, M. Van der Steppen, a exposé un
Samson luttant contre un lion, une figure éner-
gique, pleine de mouvement et qui lui fait honneur;
mais le Bonheur, qui demandait de la grâce, de la
beauté, est une œuvre très-inférieure.

Comme à Paris, mais moins vite cependant, les
 
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