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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 44 (1er Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0211
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BUREAUX: 55, RUE VIVIENNE.

1er NOVEMBRE,

jS6S. —

N° Ixh.

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN.

Comptes rendus et Annonces des Ventes publiques

ABONNEMENTS :

Correspondances étrangères. — Nouvelles des Galeries

de Tableaux, Dessins, Estampes, Bronzes, Ivoires, Médailles,

P A RIS E T I) É P A R T E 31 E N T S

publiques, des Ateliers. — Bibliographie des Livres, Articles

Livres rares, Autographes, Émaux, Porcelaines, Armes

Six mois, 8 fr. — Un an, 15 fr.

de Revues et Estampes, publiés en France et à l’Étranger.

et autres objets de curiosité.

Étranger, le port en sus.

Revue des Arts industriels.

LE MUSÉE HISTORIQUE

DE LA VILLE DE PARIS-

Dans un récent article, le Moniteur enregistrait les
dons offerts au Musée historique de la ville de Paris,
qui s’organise par les soins de M. le sénateur Préfet
de la Seine, et sous les auspices du conseil municipal.
Cette liste, déjà nombreuse, se terminait par un ap-
pel adressé à tous en faveur d’une œuvre éminem-
ment utile au point de vue de l’instruction populaire.

Cet appel a été entendu, car nous apprenons que
chaque jour quelque nouveau don vient enrichir les
collections du musée projeté.

Mc Rattier, membre du conseil municipal, a offert
une très-belle gravure de l’hôtel Carnavalet par Marot ;
M. Sédille, architecte, un tableau attribué à P. Meus-
nier, représentant une vue de Paris prise du Pont-
Neuf, à l’époque de Louis XIV; M. Herbin, ancien
officier d’artillerie, une vue gravée de la place Louis XV
en 1787; M. Ferrant, ancien juge de paix, un plan du
rez-de-chaussée du Louvre et des Tuileries, arrêté
définitivement par Napoléon Ier et auquel il n’a pas
été donné suite. M. Carlier, chef à la préfecture de
police, un projet d’arc de triomphe à élever sur la
place Louis XV, grand dessin de l’architecte Da-
mesme.

Parmi les débris de l’ancien Paris recueillis dans les
fouilles ou à la suite des travaux de démolition,
prendront place un chapiteau provenant de l’abbaye
de Saint-Victor, donné par M. Labrousse, architecte
de la Bibliothèque impériale, divers fragments de
poteries gallo-romaines, du Moyen âge et de la Renais-
sance trouvés dans le sol parisien, offerts par M. Vac-
quer; une tête de lion (gueulard) en pierre, prove-
nant des écuries de l’hôtel de Choiseul-Gouffier, offert
par M. Bacquev père, entrepreneur de travaux pu-
blics, et un panneau en bois sculpté, datant du xme siè-
cle, donné par M. Bousicaux, attaché au service his-
torique de la Ville.

Une décision préfectorale prise en 1863 entraîne
l’obligation pour les artistes chargés de l’exécution
de travaux d’art dans les édifices publics, de remettre
leurs esquisses à l’administration. Ces esquisses trou-
veront naturellement leur place au musée parisien;
mais plusieurs artistes se sont empressés d’offrir les
esquisses d œuvres terminées par eux antérieurement
à cette décision, et dont ils étaient restés possesseurs.

Ainsi M. Richomme a donné les peintures exé-
cutées par lui à l’église Saint-Séverin; M. Norlin, les
esquisses de deux tableaux destinés, l’un à l’église
Saint-Nicolas-des-Champs, l’autre à l’église Saint-
Louis-en-lTle ; M. Cordier, celle de la statue de sainte

Clotilde ; M. Jobbé-Duval, les peintures de la chapelle de
Saint-Charles-Borromée, à Saint-Sulpice; de la chapelle
de Saint-François de Sales, à Saint-Louis-en-FIle et de
celle de Saint-Denis, à Saint-Sulpice; M. Barrias, l’es-
quisse de la chapelle de la maison Eugène Napoléon;
enfin M. Chassériau, conseiller d’État, a fait don des
esquisses de la chapelle des fonts à Saint-Roch et de
l’hémicycle de Saint-Philippe-du-Roule, œuvre de feu
Th. Chassériau, son frère.

La collection de numismatique et de sigillographie
parisiennes a reçu de M. Blondel, architecte, une mé-
daille d’Augustus Posthumius, trouvée rue de Rennes ;
de M. Vaissière, ingénieur en chef des ponts et chaus-
sées attaché au service des promenades et plantations,
un jeton en argent du temps de Louis XIV; M. Ben-
jamin Fillon, de Fontenay-Vendée, des empreintes de
sceaux de l’église Saint-Martin-des-Champs, et de
l’hospice de la Charité de Charenton; de M. Bouteiller,
employé aux travaux historiques, trois médailles à
l’effigie de Frayssinous, de Talleyrand-Périgord, et de
Duchange,

Une série de pièces manuscrites concernant la
grande bourgeoisie parisienne, de 1507 à 1636, of-
fertes par M. Le Roux de Liacy, et plusieurs docu-
ments imprimés ou manuscrits se rattachant à l’his-
toire de la Ville, donnés par M. d’Affry de la Monnove,
régisseur de l’octroi de Paris, sont venus augmenter
les richesses de ce genre déjà réunies. On nous cite
également diverses pièces originales intéressant Paris,
offertes par M. .1. Desnoyers, membre de l’institut,
notamment un jeu de cartes républicain et un compte
de la bourse commune des épiciers et apothicaires-
épiciers, pour l’année 1709. Ce registre est signé par
les membres du conseil de la bourse, au nombre de
trente.

M. Ferrant (déjà cité) a aussi doté la galerie des
corporations de divers spécimens d’impression et de
reliure, entre autres un livre de dévotion dédié à
Mme de Maintenon, gravé et portant une reliure de
l’époque; on doit à M. Bacquey fils, entrepreneur de
démolitions, un manuscrit sur vélin de 1634.

La collection iconographique du musée parisien
s’est également enrichie de plusieurs portraits. On
nous signale ceux du duc d’Orléans (Philippe-Égalité)
et de Saint-Just, offerts par M. Sipière; de Jeanne
\ d’Autriche (mère de Marie de Médicis), par Rubens,
dessin de Nattier, gravé par Edelinck, donné par
M. Émile Chasles; du jeune Charles-Paris, prince de
Longueville, né à l’IIôtel de Ville môme, en 1649, et
filleul du prévôt des marchands, offert par M. W. Mavor ;
de Jolvot de Crébillon fils, par Carmonlelle, dû à
M. Niel, bibliothécaire au ministère de l’intérieur;
enfin un portrait de Boileau, par Rigaud, gravé par
Drevet et offert par M. Bousicaux (déjà cité).

On nous signale encore beaucoup d’autres dons qui
rentrent dans les diverses subdivisions du musée his-
torique. Ce sont notamment : une belle soupière en
faïence du xvme siècle, donnée par un anonyme; des
boutons du temps de Louis XVI et de l’époque ré-
volutionnaire, offerts par M. Bousicaux; une épée
Louis XIV, offerte par M. Henry, propriétaire à Be-
zous; une série de gravures relatives à 1 empoisonne-
ment commis par Desrues en 1777, donnée par M. Du
Seigneur, élève architecte.

Enfin, au moment où nous écrivons ces lignes, nous
apprenons que M. Chéron de Villers, auteur de Vllis-
toire de Charlotte Cordail> vient d’offrir au musée
municipal les deux médaillons de Marat et de Sidney,
sculptés en marbre par Bonvalet sur l’ordre du club
des Jacobins, et qui décoraient la salle des séances.

On voit que, comme nous le disions en commen-
çant, l’appel adressé à tous a été entendu, grâce à
l’empressement des donateurs, et que les collections
historiques de la Ville se forment rapidement. Nous
tiendrons nos lecteurs au courant des progrès de cette
œuvre si intéressante.

Ém. Parpquoy.

LA CHAMBRE DE LA ROCHEFOUCAULD
en d G8 A.

Les archives du château de la Roche-Guyon, siège
du duché-pairie érigé au mois de janvier 1621 pour
François de Si11 y, érigé de nouveau par lettres du
mois de mai 1643 en faveur de Roger du Plessis,
beau-père du précédent, et enfin érigé, mais cette fois
en simple duché, au mois de novembre 1681, pour le
duc de la Rochefoucauld, au descendant duquel il
appartient encore, sont remarquablement riches et
dans un ordre assez satisfaisant, grâce à un très-bon
inventaire, en deux volumes, fait au siècle dernier.
Elles sont dans une salle spéciale, voûtée et garnie
d’étagères pour recevoir de nombreuses boîtes en
bois. M. Édouard de Barthélemy a publié récemment,
dans le Bulletin du Bibliophile, quelques emprunts
faits à ces précieuses archives.

Nous détachons de son travail un passage curieux
en ce qu’il fournit des dénominations d’objets usuels
oubliés aujourd’hui; c’est le détail du mobilier delà
chambre à coucher de l’auteur des Maximes et du
matériel de l’arsenal, extrait de l’inventaire du mobi-
lier dressé le 4 janvier 1684.

Le Béarnais vint un jour à la Roche pendant qu’il
guerroyait en Normandie. Il voulut y coucher après
avoir fait une cour des plus vives, dit-on, à la ver-
tueuse châtelaine, Antoinette de Pons, marquise de
 
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