LA CHRONIQUE DES ARTS.
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•en principe, bien que les élections ne doivent avoir
lieu que lorsque l’académie sera installée dans son
nouveau local, près de Burlington Arcade. Ce délai est
de toute nécessité par suite du privilège que recevront
les nouveaux membres de prendre part aux exposi-
tions annuelles. Le nombre des membres étrangers
sera illimité, mais ne pourra être moindre de cinq-,
les propositions pour nominations ne pourront être
faites individuellement par les membres, mais seule-
ment par le conseil.
Pour l’exposition de ce printemps, M. Leighton
achève en ce moment une toile dont le sujet est ia
mort d’Ariane. Une autre toile de l’artiste nous
montrera la néréide Actea, sur une plage également,
mais dans tout le triomphe de sa souveraineté et de
sa beauté. M. Leighton a un faible pour le nu, il le
sent comme un Grec. Ce n’est pas une fantaisie qu’on
puisse se passer facilement en Angleterre, où les beaux
modèles sont rares.
11 paraît que les autorités (comme on dit ici), qui
-dirigent le National Gallerv, déplorant la suspension
plus que probable des expositions rétrospectives de la
British Institution, sont sur le point de faire un arran-
gement avec le propriétaire du local pour pouvoir les
continuer.
Le jardinier de M. John Brogden, de Ilighburv,
Middlesex, a trouvé, en travaillant dans un pré, un
vase contenant près de sept milles pièces d’argent,
« pennies » de Londres, de York, de Bristol et de
Canterburv, pièces irlandaises et écossaises, allemandes
et vénitiennes, deux pièces d’or à l’effigie d’Édouard 111
et un rosaire d’ambre. Selon l’usage ici, ce trésor
revient à la. Couronne, et c’est au British Muséum
qu’il sera placé.
Dans la séance du 12 de la British archeological
Association, M. Hol't a exposé une sculpture d’Albert
Durer, représentant la Visitation de la Vierge et exé-
cutée en 1494. Cette pièce est taillée dans un morceau
d’acajou, rapporté du Nouveau Monde par Christophe
Colomb, et envoyé par lui à son ami Martin Boehm
d’Anvers.
Le gouvernement a porté cette année à 800 livres
sterling l’allocation budgétaire de l’Académie royale
irlandaise. W.
UNE FÊTE A LUCKNOW.
« Il serait difficile à qui n’aurait pas été témoin des
solennités de Lucknow, écrit-on au Moniteur, d’ima-
giner un spectacle aussi splendide. Les radjahs de
l’Oudhe, empressés de répondre à cet appel, étaient
arrivés dans la capitale avec leurs éléphants, leurs
serviteurs, leurs bijoux et autres éléments du faste
oriental. Cinq cent cinquante éléphants, chiffre qui
n’avait jamais été atteint à aucune époque de l’his-
toire de l’Inde, ont évolué devant le vice-roi. Tous
ces animaux étaient couverts de housses en drap
d’or; la plupart portaient des houdaks ou litières d’ar-
gent massif ou de vermeil, sur lesquelles se tenaient
les radjahs et leurs parents revêtus d’étoffes somp-
tueuses, ornés de colliers, de bracelets, d’aigrettes en
diamants, en rubis, en perles, en émeraudes, et dra-
pés dans de magnifiques châles de Cachemire.
« Le jour de l’entrée solennelle , le vice-roi prit la
tète du cortège, et lorsqu’il se fut arrêté sur un mon-
ticule avec son éléphant de taille colossale, les rad-
jahs défilèrent devant lui. Durant ce défilé qui s’exé-
cutait par un soleil torride, sir John Lawrence seul
était abrité sous un parasol tenu au-dessus de sa tête
par deux serviteurs. Le parasol, en effet, étant dans
ces pays l’emblème de la souveraineté, devenait le
privilège exclusif du vice-roi. Les Anglais, qui savent
toute l’importance des signes extérieurs aux yeux des
Orientaux, se montrent inflexibles sur les questions
de préséance toutes les fois qu’ils se trouvent en con-
tact avec les indigènes. Un des incidents de cette cé-
rémonie en a été une nouvelle preuve. Les houdaks
de plusieurs radjahs se composaient de sièges en ar-
gent, surmontés de dais dont les quatre colonnes,
également en argent, faisaient corps avec le siège de
manière à ne pouvoir en être séparés. Les proprié-
taires çle ces richesses tenaient beaucoup à les faire
figurer dans le cortège. On leur accorda cette satis-
faction ; mais comme les dais offraient quelque res-
semblance avec des parasols, ce fut à la condition
que personne ne monterait sur les éléphants qui en
seraient chargés,
« Cette tradition de considérer le parasol comme
l’emblème de la souveraineté est des plus anciennes
en Asie. Sur les bas-reliefs de Ninive et presque cha-
que fois que le roi d’Assyrie y est représenté, sa tête
est abritée sous un parasol, et il est toujours le seul
personnage qui soit accompagné de cet insigne. Il est
tout au moins singulier de retrouver sur les bords du
Gange, après un intervalle de trois mille ans, le
même emblème avec la même signification que sur
les bords du Tigre. »
EXPOSITIONS ET CONCOURS.
Nous avons annoncé, il y a quelques mois, la créa-
tion à Montpellier d’une Société artistique établie sur
les bases les plus larges et permettant à tous de par-
ticiper, dans le département de l’Hérault, au déve-
loppement des arts.
Le 2 mai, cette Société, qui a pris un rapide essor,
ouvrira sa première exposition pour laquelle, sous les
réserves ci-après, elle prend à sa charge les frais de
transport, aller et retour, des œuvres qui lui seraient
envoyées.
Le plus grand côté des caisses renfermant des ta-
bleaux ne doit pas excéder deux mètres. Les tableaux
dont les dimensions dépasseraient cette limite devront
être expédiés sur rouleaux, avec cadres et châssis dé-
montés.
La prévision des dépenses de transport oblige la
Commission à ne recevoir, pour la sculpture, que des
œuvres dont le poids, y compris celui d’emballage, ne
dépassé pas 150 kilogrammes. Au-dessus de cette
limite, l’excédant sera supporté par l’exposant.
Tous les colis dont le poids excéderait 20 kilo-
grammes devront être expédiés par petite vitesse.
La Société ne prend à sa charge, pour les frais
d’aller et de retour, que ceux des ouvrages des expo-
sants auxquels on aura adressé une circulaire, et de
tous ceux qui auront été admis par le jury.
Dans aucun cas, la Société ne prend à sa charge les
frais de transport de plus de trois colis du même ar-
tiste.
Pour les ouvrages envoyés de l’étranger, la Société
ne payera les frais de double transport que depuis la
frontière.
Les frais de transport, à l’aller, ne seront supportés
par la Société qu’à partir des gares des chemins de
fer et de là jusqu’à l’arrivée à Montpellier, et vice
versa pour le retour, quel que soit, pour le reste du
parcours, le mode de transport.
La Commission est responsable des œuvres d’art qui
seront endommagés par sa faute, jusqu’à concurrence
des deux tiers du prix de vente fixé par l’artiste.
Elle ne répond pas des accidents de force majeure,
incendies ou autres.
Les objets destinés à l’exposition devront être adres-
sés à M. le président de la Société artistique de l’Hé-
rault (salle des Concerts). Ils seront reçus à dater du
5 avril et jusqu’au 23 du même mois.
Un concours est ouvert pour élever un monument
à la mémoire de M. Ingres, à Montauban.
Voici le programme arrêté par la commission, dans
la séance du o mars 1868 :
Art 1er. Un concours est ouvert pour l'exécution
de la statue d’Ingres, qui doit être érigée sur une
des places publiques de la ville de Montauban, en
vertu du décret impérial d’autorisation du 2 mars
1867 :
Art. 2. Tous les sculpteurs sont invités à prendre
part à ce concours, qui sera jugé par l’Institut (Aca-
démie des Beaux-Arts).
Art. 3. La statue sera en bronze ; elle devra avoir
2m,50 de hauteur, si elle est debout, ou des propor-
tions correspondantes, si elle est assise.
Art. 4. Elle sera placée sur un piédestal de 3 mè-
tres environ. Le piédestal pourra être composé de
marbre, granit, grès, etc., à la condition que ces ma-
tières ne seront pas employées en placage ; le dé de-
vra être monolithe.
Art. 5. La pose, le costume et les attributs de la
statue, la forme et le caractère du piédestal, seront
laissés au choix des concurrents.
Art. 6. Les concurrents devront adresser à l’Aca-
démie des Beaux-Arts, avant le 1er juillet 1868, terme
de rigueur, une maquette ou modèle en plâtre de leur
statue, de 65 centimètres, y compris la plinthe si la
figure est debout, et dans une proportion correspon-
dante si elle est assise (c’est-à-dire au quart de l’exé-
cution et à l’échelle de 25 centimètres par mètre) ;
les concurrents devront compléter l’ensemble de leur
travail en y ajoutant le projet en relief du piédestal à
la même échelle.
Art. 7. Une somme de 18,000 fr. est consacrée à
l’exécution de la statue.
Art. 8. Chaque envoi devra être accompagné d’un
billet cacheté, renfermant le nom et l’adresse de l’au-
teur, et portant sur l’enveloppe un signe particulier
qui sera reproduit sur les maquettes, dessins, de-
vis, etc.
Art. 9. L’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de
France choisira trois projets par ordre de mérite.
L’auteur du premier sera chargé de l’exécution de la
statue.
Une indemnité de 1,000 francs sera accordée à ce-
lui qui sera classé le second, et une indemnité de
600 francs à celui qui sera classé le troisième.
La ville se réserve l’exécution du piédestal d’après
le projet de l’artiste; ce projet devra être conçu en
prévision d’une dépense de 8,000 francs.
Art. 10. Les trois modèles choisis appartiendront
au musée de la ville de Montauban, les autres seront
rendus à leurs auteurs sans indemnité.
Art. 11. Tous les envois pour le concours doivent
être adressés franco ou déposés au secrétariat de 1 In-
stitut de France, et toutes les demandes de renseigne-
ments à M. le maire de Montauban, président de la
commission, ou à M. Armand Cambon, exécuteur tes-
tamentaire -de M. Ingres, rue de la A isitation—Sainte—
Marie, 3 ter, à Paris.
Le président de la commission,
A. Prax-Paris.
Le monument sera érigé sur le plateau des Acacias,
à l’emplacement dont les plans et les reliefs sont dé-
posés à l’Institut de France, pour y être communiqués
aux artistes concurrents.
NÉCROLOGIE.
Bkemond (Jean-François) peintre, élève de Ingres
et de M. Auguste Couder, né à Paris le 9 septembre
1807, y est décédé le 2 mars. H débuta au Salon de
1831 avec un portrait et Une .scène du 29 juillet. En
&2
•en principe, bien que les élections ne doivent avoir
lieu que lorsque l’académie sera installée dans son
nouveau local, près de Burlington Arcade. Ce délai est
de toute nécessité par suite du privilège que recevront
les nouveaux membres de prendre part aux exposi-
tions annuelles. Le nombre des membres étrangers
sera illimité, mais ne pourra être moindre de cinq-,
les propositions pour nominations ne pourront être
faites individuellement par les membres, mais seule-
ment par le conseil.
Pour l’exposition de ce printemps, M. Leighton
achève en ce moment une toile dont le sujet est ia
mort d’Ariane. Une autre toile de l’artiste nous
montrera la néréide Actea, sur une plage également,
mais dans tout le triomphe de sa souveraineté et de
sa beauté. M. Leighton a un faible pour le nu, il le
sent comme un Grec. Ce n’est pas une fantaisie qu’on
puisse se passer facilement en Angleterre, où les beaux
modèles sont rares.
11 paraît que les autorités (comme on dit ici), qui
-dirigent le National Gallerv, déplorant la suspension
plus que probable des expositions rétrospectives de la
British Institution, sont sur le point de faire un arran-
gement avec le propriétaire du local pour pouvoir les
continuer.
Le jardinier de M. John Brogden, de Ilighburv,
Middlesex, a trouvé, en travaillant dans un pré, un
vase contenant près de sept milles pièces d’argent,
« pennies » de Londres, de York, de Bristol et de
Canterburv, pièces irlandaises et écossaises, allemandes
et vénitiennes, deux pièces d’or à l’effigie d’Édouard 111
et un rosaire d’ambre. Selon l’usage ici, ce trésor
revient à la. Couronne, et c’est au British Muséum
qu’il sera placé.
Dans la séance du 12 de la British archeological
Association, M. Hol't a exposé une sculpture d’Albert
Durer, représentant la Visitation de la Vierge et exé-
cutée en 1494. Cette pièce est taillée dans un morceau
d’acajou, rapporté du Nouveau Monde par Christophe
Colomb, et envoyé par lui à son ami Martin Boehm
d’Anvers.
Le gouvernement a porté cette année à 800 livres
sterling l’allocation budgétaire de l’Académie royale
irlandaise. W.
UNE FÊTE A LUCKNOW.
« Il serait difficile à qui n’aurait pas été témoin des
solennités de Lucknow, écrit-on au Moniteur, d’ima-
giner un spectacle aussi splendide. Les radjahs de
l’Oudhe, empressés de répondre à cet appel, étaient
arrivés dans la capitale avec leurs éléphants, leurs
serviteurs, leurs bijoux et autres éléments du faste
oriental. Cinq cent cinquante éléphants, chiffre qui
n’avait jamais été atteint à aucune époque de l’his-
toire de l’Inde, ont évolué devant le vice-roi. Tous
ces animaux étaient couverts de housses en drap
d’or; la plupart portaient des houdaks ou litières d’ar-
gent massif ou de vermeil, sur lesquelles se tenaient
les radjahs et leurs parents revêtus d’étoffes somp-
tueuses, ornés de colliers, de bracelets, d’aigrettes en
diamants, en rubis, en perles, en émeraudes, et dra-
pés dans de magnifiques châles de Cachemire.
« Le jour de l’entrée solennelle , le vice-roi prit la
tète du cortège, et lorsqu’il se fut arrêté sur un mon-
ticule avec son éléphant de taille colossale, les rad-
jahs défilèrent devant lui. Durant ce défilé qui s’exé-
cutait par un soleil torride, sir John Lawrence seul
était abrité sous un parasol tenu au-dessus de sa tête
par deux serviteurs. Le parasol, en effet, étant dans
ces pays l’emblème de la souveraineté, devenait le
privilège exclusif du vice-roi. Les Anglais, qui savent
toute l’importance des signes extérieurs aux yeux des
Orientaux, se montrent inflexibles sur les questions
de préséance toutes les fois qu’ils se trouvent en con-
tact avec les indigènes. Un des incidents de cette cé-
rémonie en a été une nouvelle preuve. Les houdaks
de plusieurs radjahs se composaient de sièges en ar-
gent, surmontés de dais dont les quatre colonnes,
également en argent, faisaient corps avec le siège de
manière à ne pouvoir en être séparés. Les proprié-
taires çle ces richesses tenaient beaucoup à les faire
figurer dans le cortège. On leur accorda cette satis-
faction ; mais comme les dais offraient quelque res-
semblance avec des parasols, ce fut à la condition
que personne ne monterait sur les éléphants qui en
seraient chargés,
« Cette tradition de considérer le parasol comme
l’emblème de la souveraineté est des plus anciennes
en Asie. Sur les bas-reliefs de Ninive et presque cha-
que fois que le roi d’Assyrie y est représenté, sa tête
est abritée sous un parasol, et il est toujours le seul
personnage qui soit accompagné de cet insigne. Il est
tout au moins singulier de retrouver sur les bords du
Gange, après un intervalle de trois mille ans, le
même emblème avec la même signification que sur
les bords du Tigre. »
EXPOSITIONS ET CONCOURS.
Nous avons annoncé, il y a quelques mois, la créa-
tion à Montpellier d’une Société artistique établie sur
les bases les plus larges et permettant à tous de par-
ticiper, dans le département de l’Hérault, au déve-
loppement des arts.
Le 2 mai, cette Société, qui a pris un rapide essor,
ouvrira sa première exposition pour laquelle, sous les
réserves ci-après, elle prend à sa charge les frais de
transport, aller et retour, des œuvres qui lui seraient
envoyées.
Le plus grand côté des caisses renfermant des ta-
bleaux ne doit pas excéder deux mètres. Les tableaux
dont les dimensions dépasseraient cette limite devront
être expédiés sur rouleaux, avec cadres et châssis dé-
montés.
La prévision des dépenses de transport oblige la
Commission à ne recevoir, pour la sculpture, que des
œuvres dont le poids, y compris celui d’emballage, ne
dépassé pas 150 kilogrammes. Au-dessus de cette
limite, l’excédant sera supporté par l’exposant.
Tous les colis dont le poids excéderait 20 kilo-
grammes devront être expédiés par petite vitesse.
La Société ne prend à sa charge, pour les frais
d’aller et de retour, que ceux des ouvrages des expo-
sants auxquels on aura adressé une circulaire, et de
tous ceux qui auront été admis par le jury.
Dans aucun cas, la Société ne prend à sa charge les
frais de transport de plus de trois colis du même ar-
tiste.
Pour les ouvrages envoyés de l’étranger, la Société
ne payera les frais de double transport que depuis la
frontière.
Les frais de transport, à l’aller, ne seront supportés
par la Société qu’à partir des gares des chemins de
fer et de là jusqu’à l’arrivée à Montpellier, et vice
versa pour le retour, quel que soit, pour le reste du
parcours, le mode de transport.
La Commission est responsable des œuvres d’art qui
seront endommagés par sa faute, jusqu’à concurrence
des deux tiers du prix de vente fixé par l’artiste.
Elle ne répond pas des accidents de force majeure,
incendies ou autres.
Les objets destinés à l’exposition devront être adres-
sés à M. le président de la Société artistique de l’Hé-
rault (salle des Concerts). Ils seront reçus à dater du
5 avril et jusqu’au 23 du même mois.
Un concours est ouvert pour élever un monument
à la mémoire de M. Ingres, à Montauban.
Voici le programme arrêté par la commission, dans
la séance du o mars 1868 :
Art 1er. Un concours est ouvert pour l'exécution
de la statue d’Ingres, qui doit être érigée sur une
des places publiques de la ville de Montauban, en
vertu du décret impérial d’autorisation du 2 mars
1867 :
Art. 2. Tous les sculpteurs sont invités à prendre
part à ce concours, qui sera jugé par l’Institut (Aca-
démie des Beaux-Arts).
Art. 3. La statue sera en bronze ; elle devra avoir
2m,50 de hauteur, si elle est debout, ou des propor-
tions correspondantes, si elle est assise.
Art. 4. Elle sera placée sur un piédestal de 3 mè-
tres environ. Le piédestal pourra être composé de
marbre, granit, grès, etc., à la condition que ces ma-
tières ne seront pas employées en placage ; le dé de-
vra être monolithe.
Art. 5. La pose, le costume et les attributs de la
statue, la forme et le caractère du piédestal, seront
laissés au choix des concurrents.
Art. 6. Les concurrents devront adresser à l’Aca-
démie des Beaux-Arts, avant le 1er juillet 1868, terme
de rigueur, une maquette ou modèle en plâtre de leur
statue, de 65 centimètres, y compris la plinthe si la
figure est debout, et dans une proportion correspon-
dante si elle est assise (c’est-à-dire au quart de l’exé-
cution et à l’échelle de 25 centimètres par mètre) ;
les concurrents devront compléter l’ensemble de leur
travail en y ajoutant le projet en relief du piédestal à
la même échelle.
Art. 7. Une somme de 18,000 fr. est consacrée à
l’exécution de la statue.
Art. 8. Chaque envoi devra être accompagné d’un
billet cacheté, renfermant le nom et l’adresse de l’au-
teur, et portant sur l’enveloppe un signe particulier
qui sera reproduit sur les maquettes, dessins, de-
vis, etc.
Art. 9. L’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de
France choisira trois projets par ordre de mérite.
L’auteur du premier sera chargé de l’exécution de la
statue.
Une indemnité de 1,000 francs sera accordée à ce-
lui qui sera classé le second, et une indemnité de
600 francs à celui qui sera classé le troisième.
La ville se réserve l’exécution du piédestal d’après
le projet de l’artiste; ce projet devra être conçu en
prévision d’une dépense de 8,000 francs.
Art. 10. Les trois modèles choisis appartiendront
au musée de la ville de Montauban, les autres seront
rendus à leurs auteurs sans indemnité.
Art. 11. Tous les envois pour le concours doivent
être adressés franco ou déposés au secrétariat de 1 In-
stitut de France, et toutes les demandes de renseigne-
ments à M. le maire de Montauban, président de la
commission, ou à M. Armand Cambon, exécuteur tes-
tamentaire -de M. Ingres, rue de la A isitation—Sainte—
Marie, 3 ter, à Paris.
Le président de la commission,
A. Prax-Paris.
Le monument sera érigé sur le plateau des Acacias,
à l’emplacement dont les plans et les reliefs sont dé-
posés à l’Institut de France, pour y être communiqués
aux artistes concurrents.
NÉCROLOGIE.
Bkemond (Jean-François) peintre, élève de Ingres
et de M. Auguste Couder, né à Paris le 9 septembre
1807, y est décédé le 2 mars. H débuta au Salon de
1831 avec un portrait et Une .scène du 29 juillet. En