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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 12 (22 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0062
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h6

LA CHRONIQUE DES ARTS.

naires de près et lorsqu’elles sont vues sous
un certain jour, perdent tout effet et paraissent
à distance incolores et sans caractère. Aussi
devons-nous louer M. Alfred Gérente d’être resté
fidèle aux grandes traditions retrouvées par son
frère, et de les avoir suivies dans des vitraux
qui diront à l’étranger comment en France on
comprend et on pratique l’art de peindre sur
verre.

Émile Galichon.

CORRESPONDANCE.

Milan, 7 mars 1868.

Milan est de toutes les villes d’Italie la plus riche
et la plus active. Elle ne rêve point d’être capitale,
bien qu’elle se rappelle avoir possédé la couronne de
fer , mais elle veut que des monuments attestent
qu’elle a été prospère au xixe siècle. Depuis quelques
années, de nouveaux quartiers se sont construits à
Porta-Garibaldi, Porta-Nuova et Porta-Venezia, et
attestent qu’en Italie les architectes savent encore
élever de somptueux hôtels. De nouvelles places ont
été ouvertes, et, parmi celles-ci, je vous signalerai
la place Cavour, où l’on a élevé une statue à l’illustre
homme d’État qui lui a donné son nom. La Biblio-
thèque Ambroisienne a ajouté à ses richesses an-
ciennes des collections nouvelles, et prochainement la
longue restauration de San Ambroglio sera achevée.
Dans la gare centrale, nos artistes les plus en renom
ont exécuté de grandes peintures murales qui font
paraître courte l’attente aux voyageurs. Sur la place
de la Scala, bientôt se dressera la statue de Léonard
de Yinci posée sur un piédestal peuplé de ses élèves.
Chaque jour on hisse, de nouvelles figures de marbre
sur les aiguilles qui hérissent la voûte du dôme. En-
fin, la galerie Victor-Emmanuel, entièrement termi-
née, fait la joie et l’osténtation des Milanais.

On est très-fier ici de ce passage vitré qui a la
forme d’une croix grecque avec une coupole au mi-
lieu, et la population la plus élégante vient y causer
des bruits de ville. Il est juste de dire que l’Europe
n’en possède pas un qui soit, à beaucoup près, aussi
large et aussi haut. L’entrée par la place de la Scala
est tout à fait monumentale et prend un aspect fée-
rique, lorsque le soir la galerie illuminée offre aux
oisifs le plus beau promenoir qui existe.

G. Morelli.

EXPOSITIONS ET CONCOURS.

La ville de Liège ouvrira le 20 mai une exposition
d’œuvres d’art, sous la direction de l’Union des ar-
tistes.

Elle est ouverte aux artistes vivants, belges et étran-
gers, qui devront prévenir la commission de leur
désir d’exposer avant le Ier mai.

Les objets destinés à l’exposition devront être en-
voyés, quinze jours avant l’ouverture, à la commission
directrice de l’exposition, auffoyer du Théâtre-Royal,
à Liège.

La commission prend à sa charge les frais de trans-
port sur le territoire belge, pour l’aller seulement.

La commission se charge de la vente des œuvres et
perçoit, en cas de vente, trois pour cent du prix au
profit de l’Union des artistes.

La commission ne répond d’aucun des accidents
qui pourraient arriver aux œuvres.

Quelques modifications ont été apportées au pro-
gramme du concours de la statue d’Ingres, ouvert par

la ville de Montauban. Ce n’est point une maquette
ou modèle en plâtre de 65 centimètres, y compris la
plinthe que les concurrents devront envoyer; mais
bien un modèle en plâtre de 65 centimètres, non
compris la plinthe.

Les artistes obtiendront d’ailleurs tous les rensei-
gnements désirables sur ce concours en s’adressant
soit à M. le maire de Montauban, président de la
commission, soit à M. Armand Cambon, exécuteur
testamentaire de M. Ingres, rue de la Visitation-
Sainte-Marie, 3 1er, à Paris.

Les concours aux grands prix de Rome pour la
peinture et la sculpture auront lieu aux époques ci-
après déterminées, savoir :

Peinture. — Première épreuve. — Esquisse peinte
(en loges) : jeudi 9 avril.

Deuxième épreuve. — Première partie. Esquisse
peinte (en loges) : samedi If avril.

Deuxième partie. Figure peinte (4 séances) :

Première série. Du mercredi fo au samedi 18
avril.

Deuxième série. Du lundi 20 au jeudi 23 avril.

Concours définitif.—Exécution de l’esquisse (trente-
six heures en loges) : lundi 27 et mardi 28 avril.

Exécution du tableau : Entrée en loges, mercredi

29 avril; sortie de loges, mercredi 22 juillet.

Sculpture. — Première épreuve. — Esquisse mo-
delée (en loges) : mardi 2f avril.

Deuxième épreuve. — Première partie. Esquisse
modelée (en loges) : jeudi 23 avril.

Deuxième partie. Figure modelée (4 séances) :

Première série. Du vendredi 24 au lundi 27 avril.

Deuxième série. Du mardi 28 avril au vendredi
■1er mai.

Concours définitif. — Exécution de l’esquisse
(trente-six heures en loges) : jeudi 7 et vendredi

8 mai#-

Evécufîoiî"!de Ta fifuréT’Entree en loges jeudi
f4 mai; sortie de loges, jeudi 6 août.

Pour l’architecture, les élèves reçus au concours
définitif entreront en loges le 23 mars pour en sortir
le 6 août.

Pour la gravure en taille-douce, les élèves reçus au
concours définitif commenceront :

Le dessin d’après l’antique (6 séances), du lundi

30 mars au samedi 4 avril.

Le dessin d’après nature (6 séances), du lundi 6
au samedi f l avril. Entrée en loges, samedi f8 avril ;
sortie de loges, samedi fer août.

NÉCROLOGIE.

L’Académie des beaux-arts vient d’éprouver une
grande perte dans la personne d’un de ses doyens,
M. Picot, dont le nom est cher à la génération con-
temporaine de nos artistes. Le nombre des élèves
sortis de l’atelier de ce maître est vraiment considé-
rable, et il est juste de constater que beaucoup d’en-
tre eux ont remporté le prix de Rome ou en sont ap-
prochés. Si M. Picot, voué surtout à l’enseignement,
a relativement peu produit, son rôle et son influence
en ont d’autant mieux marqué, et sa mémoire res-
tera dans les annales de l’histoire de l’art français au
xixe siècle.

Picot (François-Édouard), peintre, élève de Vin-
cent, né à Paris le f7 octobre f786, y est décédé le
f5 mars, dans son hôtel de la rue de La Rochefou-
cauld, n° 34. 2e prix au concours de Rome en f 8f 1,
sur : Lycurgue présentant aux Lacédémoniens Vhé-
ritier du trônej il obtint en f813 le 2e premier grand
prix avec la Mort de Jacob, et le ministre, ne pouvant
lui accorder la pension de Rome, lui fit du moins

allouer une gratification de 3,000 francs. En f819,
Picot débutait au Salon avec la Mort de Saphire
(église Saint-Sulpice ) et Y Amour et Psyché, son
meilleur ouvrage, — Burdet l’a gravé. Placé plus tard
dans les appartements du Palais-Royal, ce tableau
échappa en f 848 au sac du palais, et est retourné
depuis dans la famille d’Orléans. La famille de La
Rochefoucauld d’Estissac possède une répétition réduiie
de cette composition. L’artiste obtint une médaille de
fTe classe à la suite de cette exposition. En f 822, il
exposait Oreste après ses fureurs s’endormant dans
les bras d’Èlectre (musée du Louvre); Raphaël et la
Fornarina (gravé par Carnier) ; Saint Jean-Baptiste
baptisant Jésus sur les bords du Jourdain; les por-
traits de Talma (à la Comédie-Française, gravé par
Lignon) ; de Paul, artiste du théâtre Feydeau, et du
duc d’Orléans avec sa famille; en f824, Céphale et
Procris (musée d’Amiens) ; la Délivrance de saint
Pierre (toile composée et ébauchée par Léon Pallière);
le duc d’Angoulême à Chiclana (au château de Ville-
neuve-!’ Étang) ; en f 825, Picot était nommé chevalier
de la Légion d’honneur; il figurait aux Salons de
f 827, f 833, f 834 avec des portraits, et f 835 avec celui
du maréchal de Boucicaut (galeries de Versailles);
en f 836, il obtenait le f 4e fauteuil à l’Institut, occupé
uniquement avant lui par Carie Vernet, depuis sa
création en f 8f 6. Nous le retrouvons encore au Salon
de f 838 avec la Prise de Calais par le duc de Guise,
le 9 janvier d558 (galerie de Versailles), et pour la
dernière fois à celui de 1839 avec un Épisode de la
peste de Florence [musée de Grenoble); il était
fait en 1852 officier de la Légion d’honnenr.

Picot a fourni en outre aux galeries de Versailles
quelques portraits, ainsi qu’un sujet allégorique de la
révolution de i830, pour le plafond d’une des salles;
à l’église Saint-Merrv, le Voeu de chasteté de sainte
Geneviève devant saint Germain, évêque d’Auxerre;
à l’église Saint-Denis du Saint-Sacrement de Paris,
une chapelle; à l’église Sainte-Clotilde, la chapelle
centrale; à Notre-Dame de Lorette, les peintures de
l’hémicycle. Il a collaboré avec H. Flandrin à la dé-
coration de l’église Saint-Vincent-de-Paul; enfin nous
rappellerons les deux plafonds au musée du Louvre
(salle n° 4) : l’Étude et le Génie dévoilant l’Égypte
à la Grèce; (salle n° 6) Cybèle protégeant contre le
Vésuve les villes de Stabia, Lier cul amm, Pompéi
et Retifia.

E. B. 1)E L.

nouvelles.

** Ceux des artistes exposants qui, domiciliés hors
Paris ou absents momentanément de cette ville, ne
pourraient venir en personne, le 22 mars, au palais
des Champs-Elysées, déposer leur bulletin de vote
pour l’élection des membres du jury, devront envoyer
par leur correspondant, porteur du récépissé des ou-
vrages destinés par eux à l’Exposition, un pli cacheté
signé d’eux, contenant leur bulletin de vote égale-
ment cacheté.

Les membres de l’Académie des Beaux-Arts
ont été voir, au Louvre, samedi dernier, après la
séance de l’Institut et sur l’invitation de RL le surin-
tendant, les cinq fresques de Luini provenant du pa-
lais Litta. Cependant la salle où ces fresques sont
placées ne sera pas ouverte très-prochainement; il
reste encore quelques travaux d’appropriation à faire,
et le fond sur lequel l’architecte avait posé les fresques
va être modifié.

L’Exposition de la Société des Amis des arts
de Bordeaux sera ouverte au public le dimanche
22 mars. Ainsi que nous l’avions annoncé, grâce aux
instances des membres du bureau de cette Société,
grâce à la complaisance on ne peut plus louable de
 
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