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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 39 (27 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0192
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lions de MM. Hunt et Roskell, qui depuis long-
temps le sollicitaient à travailler pour eux. Pen-
dant son séjour en Angleterre, il exécuta le
vase de l’Amour et Psyché pour lord Ellesmere,
celui des Centaures et des Lapites pour le prince
Albert, et un bouclier, véritable monument de
l’art élevé à la gloire de Shakspeare, de Milton
et de Newton.

Ce bouclier, avec une statuette de Daphné et
quatre vases appartenant à la reine Victoria et au
prince Albert, figurèrent à l’Exposition de 1855
dans les vitrines de MM. Hunt et Roskell, qui,
dans une notice distribuée à l’intérieur du palais,
rendirent justice à l’artiste qui les avait aidés à
développer en Angleterre un goût plus pur.
Vechte remporta à cette Exposition la grande
médaille d’honneur.

En 1861, Vechte quitta Londres, où il laissait
des élèves parmi lesquels il convient de citer
en tète Armstead. Établi à Dieppe, et toujours
habile aux choses de son art, il avait formé,
nous dit M. Mantz, avec son gendre et sa fille,
un petit atelier à la porte duquel les orfèvres de
Londres et de Paris allaient frapper lorsqu’ils
voulaient une œuvre exquise. Au Salon de 1861,
il exposa le vase en argent repoussé du Paradis
perdu de Milton. Peut-être la composition de ce
vase offre-t-elle un poème trop compliqué, sur-
chargé d’incidents et peu facile à comprendre.
Mais l’art du sculpteur y a prodigué de char-
mants détails, et, bien que le dessin des figures
ne résiste pas toujours à un examen minutieux,
écrit M. Lagrange dans la Gazette, telle de ces
figures, par exemple le Génie ailé qui tient
la lyre, ferait honneur à plus d’un statuaire. La
profusion des personnages, la combinaison sa-
vante des groupes forment un ensemble riche,
harmonieux, puissant.

Nous citerons encore, parmi les œuvres im-
portantes de Vechte, la médaille qu’il fit pour
les écoles de dessin de Brompton, la médaille
de l’immaculée Conception, une statuette de
Prométhée et une couverture de Bible pour
Mgr le duc d’Aumale. Ce prince, grand amateur
de livres et de manuscrits, avait eu la pensée de
faire exécuter une bible manuscrite enrichie de
miniatures remarquables. A cet ouvrage excep-
tionnel il voulait donner une reliure à l’avenant,
et ce fut à Vechte qu’il s’adressa. On se souvient
certainement d’avoir vu à l’Exposition univer-
selle de 1867, dans les vitrines de MM. Hunt et
Roskell, la plaque superbe sur laquelle Vechte
avait représenté avec un art supérieur la Vierge
au milieu des quatre évangélistes. Peu après il
terminait pour M. le baron Roger le vase d’A-
pollon et des Muses, et il travaillait encore à un
vase commandé par l’État lorsque la mort est
venue arracher tout dernièrement le ciseau des
mains de ce vaillant artiste, un des plus illustres
représentants de notre phalange industrielle.

F. Del. TaL.

CONGRÈS DE L’ENSEIGNEMENT

DES ARTS DU DESSIN.

Bruxelles, 21 septembre.

Le congrès de l’enseignement des arts du dessin
s’est réuni hier malin à onze heures dans la salle des
séances publiques des académies.

LA CHRONIQUE DES ARTS.

La session de ce congrès a été ouverte par un dis-
cours de M. Auguste Yisschers, président de la com-
mission organisatrice. L’assemblée a confirmé les pou-
voirs de cette commission. Sur la proposition de
l’honorable président, elle a nommé par acclamations
président d’honneur le ministre.de l’intérieur, M. Eu-
dore Pirmez; présidents honoraires : MM. Dubois-
Thorn , gouverneur du Brabant, et Anspach , bourg-
mestre de Bruxelles ; vice-présidents d’honnèur, M. de
Steinbeis (Stuttgart), président du comité royal d’in-
dustrie et de commerce du Wurtemberg; M. Louvrier-
Lajolais (Paris), représentant de la Gazelle des
Beaux-Arts et de l’Union centrale des Beaux-Arts ap-
pliqués à l’industrie, et M. Télar Van Elven, président
de la Société des Beaux-Arts d’Amsterdam; secrétaire,
M. Jean Rousseau, secrétaire de la commission royale
des monuments.

D’après le règlement provisoire du congrès, l’as-
semblée devait se partager en deux sections, mais une
proposition de M. Joseph Gérard, amendée par M. Van
Bommel, a modifié cette disposition. La division en
deux sections a bien été maintenue : l’une s’occupant
« de l’enseignement élémentaire du dessin et de ses
applications manuelles; » l’autre « de l’enseignement
supérieur des arts du dessin et des moyens généraux
d’encouragement; » mais, malgré l’opposition du pré-
sident, il a été entendu que les deux sections, au lieu
de se réunir simultanément dans leurs locaux respec-
tifs, siégeraient à des heures différentes dans le môme
local, afin de permettre à tous les membres de l’assem-
blée de prendre part à la discussion de toutes les
questions.

La première section a pris séance à une heure et
demie. Elle était présidée par M. Visschers. M. Charles
Buis, délégué de la Ligue de l’enseignement, remplis-
sait les fonctions de secrétaire.

Les deux premières questions du programme ont
été soumises en môme temps à la discussion. Voici en
quels termes elles étaient posées :

« 1° L’introduction de l’enseignement des principes
du dessin dans toutes les écoles primaires étant con-
sidérée comme éminemment utile et désirable, quels
doivent être le genre spécial et les conditions de cet
enseignement ?

« 2° Quelles sont, pour le gouvernement, les meil-
leures dispositions à prendre à l’effet de hâter et d’as-
surer l’enseignement des principes du dessin clans ces
écoles? »

Après un discours de M. Braun (Nivelles), qui a fait
ressortir l’utilité de l’enseignement populaire du des-
sin au point de vue moral et « éducatif, » un profes-
seur dont le nom nous échappe a demandé l'institu-
tion de conférences entre les instituteurs pour les
former à l’enseignement du dessin, des concours can-
tonaux, des expositions provinciales, des collections
cantonales de modèles, et quelques autres mesures du
même genre. Quelques observations de M. le président
ont été suivies d’une allocution flamande de M. De
Schepper, qui, tout en reconnaissant l’utilité de l’en-
seignement du dessin dans les écoles primaires, a sou-
tenu qu’il serait impossible de l’y introduire avant
d’avoir décrété l’instruction obligatoire et fait en sorte
que les enfants ne quittent pas l’école avant même
d’avoir appris à lire et à écrire.

Ce débat ayant été nettement résumé par M. Can-
néel (Gand), qui a insisté sur la nécessité de réduire
au dessin linéaire le dessin à enseigner dans les écoles
primaires, la discussion s’est ouverte sur la troisième
question ainsi posée :

« Quelles méthodes et quels procédés juge-t-on pré-
férables pour l’enseignement des principes du dessin?
Jusqu’à quel point convient-il d’étendre ou de res-
treindre l’emploi, du modèle graphique (l’estampe),
avant de faire aborder à l’élève le dessin d’après le
relief? N’est-il pas essentiel d’habituer l’élève, dès le

commencement, à dessiner à vue, c’est-à-dire avec
exclusion de la régie et du compas?

« N’est-il pas avantageux que le professeur donne
de courtes explications, en même temps que l’élève
s’essayera à la pratique, sur la théorie des ombres, les
règles de la perspective, etc. ?

« Quels sont les ouvrages ou les traités sur ces
matières qui peuvent servir de guide pour l’enseigne-
ment des principes du dessin. »

L’idée qui a jusqu’ici dominé dans cet état, l’aboli-
tion du « dessin-copie, » a été soutenue avec beaucoup
de verve par M. De Taeye, directeur de l’Académie de
Louvain.

M. Van Marck a exposé la méthode d’après laquelle
il enseigne à Liège.

Cédant aux instances d’un grand nombre de mem-
bres de l’assemblée, M. Hendrikx a pris l’engagement
d’exposer sa méthode demain.

La séance a été levée à quatre heures.

(.Indépendance.)

TRAVAUX D’ART

COMMANDÉS EN 1868 PAR LA VILLE DE PARIS.

Le budget des travaux d’art commandés par la
ville de Paris en 1 868, pour la décoration de ses
monuments, s’élève à la somme de 347,064 fr. qui se
décompose ainsi : 120,395 fr. pour les monuments
anciens; 174,669 fr. pour les monuments nouveaux,
et 52,000 fr. pour des gravures en médailles et en
taille-douce.

Les travaux commandés sont, dans l’église Saint-
Bernard : deux sujets pour la chapelle des fonts bap-
tismaux, par M. Porion.

L’église Saint-Étienne-du-Mont : la chapelle de
Saint-Vincent-de-Paul et la restauration d’un vitrail
de la chapelle de la Vierge, par M. Félon.

L’église Saint-Eustache : un tableau pour la cha-
pelle du Sacré-Cœur, par M. Humbert; une verrière
en grisaille pour la chapelle Sainte-Anne, par M. La-
faye.

L’église Saint-Germain-des-Prés : un Christ en
croix pour le banc d’œuvre, par M. Montagny.

L’église Saint-Gervais : trois figures en pierre pour
la chapelle Saint-Laurent, par M. Marcellin.

L’église Saint-Jacques-du-IIaut-Pas : décoration de
la chapelle de la Vierge, par M. Glaize (Auguste).

L’église Saint-Jean-Baptiste : vitraux pour cinq fe-
nêtres du bras de la croix, par M. Steinheil.

L’église Saint-Joseph : ensemble des vitraux, par
M. Oudinot.

L’église Saint-Laurent : peinture sur lave émaillée
pour la décoration du portail, par M. Paul Balze.

L’église Saint-Médard : tableau pour la chapelle
Sainte-Catherine, par M. de Pommayrac.

L’église Saint-Nicolàs-des-Champs : tableau pour la
chapelle Saint-Bruno, par M. Kaplinski.

L’église Saint-Roch : deux groupes en pierre pour
la façade, l’un par M. Vilain Victor, l’autre par
M. Dubray-Vital; sainte Clotilde, statue en pierre
pour la façade, par M. Loison; sainte Geneviève, sta-
tue en pierre pour la façade, par M. Aizelin.

L’église Saint-Sulpice : deux grands tableaux pour
les bras de la croix, par M. Signol.

Les travaux d’art commandés pour les monuments
nouveaux sont, dans :

L’éMise Saint-François-Xavier : la Mission des apô-
tres, pour le sanctuaire, par M. Cazes; les quatre
évangélistes, dans la coupole du transept, par M. Élie
Delaunav; la décoration de la chapelle de la Vierge,
par M. Jules Lefebvre ; pour la chapelle de la Vierge
une statue de la Vierge, par M. Bonnassieux; pour le
fronton, un bas-relief, par M. Jules Thomas; deux
figures d’anges pour les colonnes du sanctuaire, par
 
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