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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0224
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2

CHROIQUE DES ARTS.

« Mais, au milieu des conditions diverses
que vous êtes appelés à traverser; ici, dans
la pratique des chantiers ; là, dans celle des
bureaux et des petites tâches qu’ils compor-
tent toujours; ailleurs, dans les études
plus relevées; partout, dans le conflit des
travaux intéressés, gardez, mes amis, je
vous en prie, l’amour puissant de votTe
art, — c’est le plus grand des arts; — gar-
dez l’œil du cœur ouvert sur l’enseignement
qui vous a initiés; — il grandira chaque
jour dans vos esprits, comme ici, — et, sur-
tout, si vous voulez gagner les hauts som-
mets de l’art, gardez en vous la fierté, non cet
orgueil indécent qui fatigue tout le monde,
mais cetté pudique conscience de soi, qui
reste au dedans pour y polir mieux sans
cesse le relief de l’âme. »

Puis est venue la distribution des prix
offerts à l’École par de généreux fonda-
teurs :

Troisième classe. — Prix d’amphithéâtre :
M. Balme.

Deuxième classe. —• Prix Armand-Cau-
bert : M. Chatrousse. — Prix de Construc-
tion : M. Lagosse.

Première classe. —■ Prix Cole : M. Rzet-
kowski. — Prix Morel ; M. Sauvestre. —
Prix Mathilde : M. Naudin.

Nous reproduisons la liste des élèves
sortants, en faisant observer que les neuf
premiers sont munis d’un diplôme con-
statant tout le fruit qu’ils ont recueilli
de l’esprit et des ressources de l’École ;

Charbonnier, Naudin, Sauvestre, Pom-
bla, Gautier, Millard, Valez, Bérenger,
Degand; — Zenopoulos, Rzetkowski, de
Lloreda, Bonpaix, Montmory, Détraz,
Knittel.

Le soir, les membres du Conseil d’ad-
ministration réunissaient au Grand Hôtel,
dans un banquet offert au prince Napo-
léon , les professeurs, les lauréats de
l’École et un grand nombre de représen-
tants de la haute industrie, des sciences,
des arts, des lettres, de la presse. Le
prince Napoléon a pris de nouveau la
parole pour répondre à une santé portée
par M. Ferdinand de Lesseps, et a de-
mandé à M. Trélat d’exposer l’état de
l’École. M. Trélat a fait part de ses aspi-
rations, des résultats acquis et des diffi-
cultés qui restaient à vaincre, et il a
laissé toute l’assistance sous l’impression
d’une émotion sympathique. A tous les
points de vue, on peut affirmer aujour-
d’hui que l’avenir de l’École centrale
d’architecture est assuré.

Ph. Bt

LES ÉMAUX CLOISONNÉS.

L’article publié récemment dans la
Chronique sur les albums du célèbre ar-
tiste japonais Fou-kou-Say et de ses élè-
ves, était extrait d’une brochure qui
vient de paraître.

« Sous ce titre, les Emaux cloisonnés
anciens et modernes, a écrit à ce propos
M. Paul Dalloz dans le Moniteur du 22
octobre, M. Philippe Burty, un habile
connaisseur en objets d’art, vient de pu-
blier une charmante brochure d’une
soixantaine de pages, où, sous une forme
enjouée et en un style brillant, il nous
initie aux diverses méthodes employées
dans l’application des émaux. Nous en
recommandons la lecture aux amateurs
et aux artistes.

« Les sociétés anciennes, dit M. Phi-
lippe Burty, ont toujours bien mal tenu

les archives de leurs arts et de leu,in-
dustries. » En effet, la lumière estdbile
à faire sur les origines de la fa,Da-
tion des émaux. Arrivant aux temps o-
dernes, il rend un juste hommage ax
artistes tels que MM. Lepec, Claurs
Popelin, Gobert, de Gourcy, Meyer, e.,
dont les travaux ont été si remarquéà
la dernière Exposition. Sans oublier e
citer M. Froment Meurice, qui, dès 18;,
contribua puissamment à la renaissan
de l’émaillerie artistique, il indique da
le présent les intelligentes recherch
faites, tout récemment, pour pénétre
les secrets des émaux cloisonnés ja
ponais.

« Déjà M. Reiber, auquel on doit F utile
publication de l’Art pour tous, avait ap-
pliqué le mode de décor des Japonais à
des objets d’orfèvrerie. Les tons qu’il af-
fectionnait, dit M. Burty, étaient doux et
clairs, mais sans beaucoup de force ; le
sentijnent était juste, mais il y fallait une
action plus décisive. C’est à la réalisation
de ce progrès que s’est attaché M. Martz,
avec la collaboration d’un dessinateur
zélé, M. Falize aîné, et d’un habile émail-
leur, M. Tard. »

M. Dalloz fait suivre ces lignes d’ex-
traits puisés dans la portion même de la
brochure que nous avons reproduite.

A ce propos, MM. Ch. Christofle et Cie
nous ont envoyé, ainsi qu’au Moniteur,
une réclamation, que nous reproduisons
par égard pour le droit de discussion et
comme document intéressant*l’hi/ixoire
des arts industriels, mais sans bu bien
saisir le sens. M. Burty n’a nullement
prétendu, son texte le prouve clairement,
que ni M. Reiber, ni M. Falize, niM. Tard,
ni M. Martz, aient inventé, ni même
réessayé les premiers, le procédé de l’é-
mail à cloisons rapportées. 11 a même cité
avec éloges, d’après M. A. Darcel et ses
propres études à l’Exposition universelle,
les intelligentes tentatives de la maison
Ch. Christofle et Cie pour faire revivre
cet agréable mode d’ornementation, qui,
malgré l’affirmation du rapporteur à l’Ex-
position universelle, n’a jamais été un
travail spécial aux Japonais.

M. Burty s’est borné à signaler l’heu-
reux emploi que M. Falize dans ses des-
sins, M. Tard dans ses émaux, M. Martz
dans ses bijoux, viennent de faire du
style et des colorations des artistes japo-
nais. L’originalité des motifs qui emplis-
sent les albums arrivés en France depuis
quelques années, la saveur et la hardiesse
des tons et des oppositions, donnent à
ces bijoux parisiens une allure toute
nouvelle et toute louable qu’il importait
de signaler.

« Monsieur le rédacteur,

« Le Moniteur du 22 octobre donne
l’extrait d’une brochure de M. Ph. Burty
sur l’introduction, en France,.des procé-
dés des Japonais pour la fabrication des
émaux cloisonnés. Il l’attribue à M. Rei-
ber, dessinateur, d’une part, et à MM. Fa-
lize et Martz, bijoutiers, de l’autre. 11 y
a là une erreur qu’il est de notre devoir
de ne pas laisser subsister.

« Longtemps avant que M. Reiber ne
fît partie de notre maison, en qualité de
chef de notre atelier de dessin, nous
poursuivions à nos frais ces essais avec
l’aide de M. Tard, le très-habile émail-
leur, et c’est lorsque nous avons été
maîtres des procédés, que nous les avons
appliqués à notre fabrication.

« M. Reiber, chef de notre atelier de

dessin, n’a fait que les dessins de quel-
ques-unes des pièces exposées en 1867
par notre maison.

« Quant à MM. Falize et Martz, ce
n’est que dans ces derniers temps qu’ils
ont appliqué à la bijouterie de .fantaisie
les procédés par nous ressuscités, et s’ai-
dant du concours de M. Tard, au talent
duquel nous nous plaisons à rendre hom-
mage, ils se sont lancés dans un genre
adopté par la mode et dans lequel ils
rencontrent un succès dont nous sommes
heureux de les féliciter.

« Nous revendiquons donc l’honneur
d’avoir, les premiers, ressuscité ces pro-
cédés et d’avoir exposé les premiers
émaux à cloisons rapportées.

« Le rapport de M. Ph. Delaroche, fait
au nom du jury de l’Exposition univer-
selle, constate en ces termes la priorité
de nos travaux :

« Les émaux cloisonnés, c’est-à-dire
« les émaux à cloisons rapportées, étaient
« autrefois un travail spécial aux Japo-
« nais. Les premiers qui aient été, à notre
« connaissance, fabriqués en France,
« sont exposés par MM. Christofle et
« Cie. » . F. D. T.

NOUVELLES.

M. Henriquel-Dupont vient de terminer,
our la Chalcographie, la gravure des Pèlerins
’Emmaüs, par Paul Véronèsë. D’après ce
oef-d’œuvre de peinture, la pointe légère
t libre de M. Henriquel-Dupont a créé un
cet'-d’œuvre de gravure qui rend à mer-
ville la finesse du coloris de l’original.

*

* *

es quatre peintures exécutées par M. Ro-
bei Fleury dans la salle des audiences du
trihnal de Commerce qui sera ouverte
luni, représentent ; 1° l’Institution des
Juge Consuls' par le chancelier Lhospital,
en 163; 2° la Présentation'par Colbert à la
sigmure de Louis XIV, de l’Ordonnance de
Comierce, en 1673; 3° la Promulgation du
Code de Commerce par Napoléon 1er;
h° Installation du Nouveau Tribunal de
Commrce sous Napoléon III, en 1865.

*

* *

On vent d’ouvrir à Palerme, dans le pa-
lais de I. le marquis de Radini, une expo-
sition lffiale d’objets d’art et d’industrie.
Cette exjosition. a eu le plus heureux résul-
tat. On apu constater les progrès qui ont
été réalists dans plusieurs branches d’indus-
trie.

*

«S #

Les membres du jury de réception pour
l’Histoire du travail à l’Exposition univer-
selle de 1867 viennent de recevoir une mé-
daille nominative d’argent en souvenir du
concours qu’ils ont apporté à cette œuvre
internationale. Cette médaille, signée H. Pons-
carme, ne fait point honneur à l’art médal-
lique français contemporain : elle est lourde
et sans style. Le profil lauré de Napoléon III
porte jusqu’à l’hyperbole la flatterie officielle
de l’embellissement. Au revers, deux petits
génies soutiennent, entre une couronne et
un aigle éployé, un cartouche renfermant le
nom du juré; au bas sont ces mots : Pour
services rendus.

Il convient de signaler cet acte de cour-
toisie de la commission impériale; mais il
eût été plus relevé, plus utile, plus intelli-
gent que, au fieu d’une médaille muette,
elle envoyât à ces mêmes jurés l’ensemble
des rapports qui perpétuent le souvenir réel
de leurs travaux et qu’elle a livrés au com-
merce.

Le musée de Beauvais s’est dernièrement
enrichi de divers objets trouvés dans un
sarcophage gallo-romain mis à découvert
près de Senantes.

*

* *

A Bellevue, près Agen, M. Sabassien a dé-
couvert deux fourneaux en terre cuite da-
tant de l’ère romaine. La continuation des
fouilles a donné divers vases et une ma-
gnifique amphore haute de 80 centimètres.

' La ville de Cluny veut avoir la statue de
Prudhon, comme Tournus a celle de Greuze,
et va ouvrir une souscription.

*

* *

On annonce la mort, à Boulogne-sur-Mer,
d’un peintre de marine, M. Auguste Dela-
croix, qui n’avait de commun avec l’auteur
du Massacre de Chio que le nom. Frappé de
paralysie, M; A. Delacroix n’a pu exécuter
ses dernières œuvres que de la main gauche.

Le Directeur : ÉMILE GAL1CIION.


BIBLIOGRAPHIE.

JOURNAUX.

Le Constitutionnel, 27 octobre. L’École pri-
maire dq dessin, par M. Ernest Chesneau.

Les Débats, 17 novembre 1868. Le nou-
veau palais de Justice, par M. Charles Clé-
ment.

Le Temps, 18 novembre 1868. Le nou-
veau palais deJustice; peintures par M. Char-
les Blanc.

— La librairie Alfred Marne et fils (de Tours)
vient de publier un Voyage en Espagne, fort
beau vokime grand in-8, paré d’une illustra-
tion brillante et variée. Il est facile de voir
qu’il ne s’agit pas d’une de ces redites tran-

quillement élaborées au coin du feu. C’est le

fruit d’une collaboration accomplie, la plume
et le crayon en main, par un littérateur,
M. Poitou, dont le nom a plus d’une fois re-
tenti comme lauréat dans l’enceinte de l’In-
stitut , et par un artiste, M. Foulquier, re-
nommé pour la distinction et le fini de ses
compositions. L’un et l’autre ont exploré en
observateurs cette contrée aussi enviée des
touristes que rarement visitée par eux. Avec
un sujet si heureusement choisi et tous les
genres de mérite qu’il offre dans son exécu-
tion, le succès n’a rien de problématique. Ce
magnifique volume, vrai joyau de bibliothèque,
se trouve chez ses éditeurs et chez tous les
libraires, au prix de 8 fr., broché.

— L’assurance sur la vie entre de plus en
plus dans nos mœurs. C’est un fait nettement
maccusé par les résultats obtenus, et sur le-
quel nous appelons l’attention publique.

Aucune compagnie n’a pris un développe-
ment aussi considérable que la NATIONALE.

Aucune aussi n’offre des garanties plus
complètes.

L’importance et la solidité de cette compa-
gnie se justifient par les chiffres de ses opéra-
tions et de ses réserves.

1° Rentes viagères. — Elles sont constituées
au profit des personnes qui veulent s’e donner
plus de bien-être par l’augmentation de leurs
revenus.

La NATIONALE paye annuellement à ses
rentiers viagers 5 millions 1A7,62A fr. 70 c.

2° Assurance en cas de décès avec partici-
pation aux bénéfices, — Elles ont pour objet
d’aider les pères de famille à fonder ou à
augmenter le patrimoine de leurs enfants,
tout en les faisant jouir eux-mêmes du divi-
dende afférent aux primes versées.

La NATIONALE a réparti à ses assurés par-
ticipants A millions 808,052 fr. '

Son capital social et ses réserves de toute
nature élèvent son capital de garantie à
8/i MILLIONS.

Prospectus de renseignements, à Paris, rue
de Grammont.

— VICHY. Vente de toutes les Eaux miné-
rales naturelles, 22, boulevard Montmartre,
Paris.

VENTES PROCHAINES.

TABLEAUX.

• Je me rends au désir d’un ami en écrivant
cette notice, et j’avoue franchement que je ne
regrette pas de lui rendre ce petit service; il
y a vraiment du plaisir, par ce temps d’œu-
vres surfaites ou bâclées, à recommander au
public quelques bons tableaux. Je ne dis pas
que si les trente-deux toiles et les dessins
formant la collection dont je me propose de
 
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