LA SOCIÉTÉ DES AMIS DES
ARTS DE SAINT-QUENTIN.
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de tableaux et objets d'art ayant fait partie des expositions ou-
vertes par elle.
Tous les ouvrages achetés sont tirés au sort entre les per-
sonnes qui ont pris des billets dans le mois qui suit la clôture
de chaque exposition.
Les lots non réclamés sont réservés pour la loterie de
l'année suivante.
La Société est administrée par une commission de dix
membres, composée du maire de la ville de Saint-Quentin, pré-
sident d'honneur, d'un président, d'un vice-président, de deux
secrétaires, d'un trésorier et de quatre membres, nommés pour
trois ans au scrutin secret et rééligibles.
La commission nomme elle-même son bureau. Le prési-
dent a voix prépondérante en cas de partage.
Une autre commission de quinze membres, dont font partie
de droit les membres de la commission administrative, prend le
nom de Jury d'admission et des acquisitions, et a seule mission
de traiter des achats au nom de la Société.
Outre les cotisations de ses membres, la Société reçoit de la
ville de Saint-Quentin une subvention de 1,000 francs, et
100 francs du conseil général de l'Aisne.
La durée de l'exposition est de six semaines.
Le prix d'entrée est fixé à 50 centimes, et le catalogue se
vend 1 franc.
L'entrée est gratuite pendant un certain nombre de jours.
L'exposition de 1876 a reçu 8,625 visiteurs, et l'on a vendu
633 catalogues.
Outre les billets de loterie attribués aux sociétaires, il en a
été vendu pour 673 francs.
Avec les fonds provenant de ces différentes sources, la
Le Petit Bateau.
Fac-similé d'un dessin de E. Valton, d'après son tableau. (2« exposition de la Société des Amis des Arts de Saint-Quentin.I
Société a pu, tous frais payés, consacrer 4,500 francs à l'achat de
22 tableaux pour la loterie ; 44 autres ont été achetés par des
particuliers et par la ville, pour une somme de 27,675 francs. Le
total des achats a été de 32,175 francs, qui se décomposent ainsi :
4,500 francs pour la Société, 4,500 francs pour la ville, et
23,175 francs pour les particuliers. C'est un assez beau chiffre,
pour un pays où, disait-on, les arts étaient méprisés.
Le catalogue de 1876 contenait 489 numéros ; celui de 1877
en contient 615. C'est au moins 200 de trop. Si les Sociétés des
Amis des Arts veulent être réellement fidèles au premier article
de leurs statuts, qui leur assigne pour but « d'entretenir et de
développer le goût des arts », il faut qu'elles se décident à élimi-
ner inexorablement une foule de soi-disant objets d'art, qui
n'ont aucune valeur artistique et qui encombrent déplorable-
ment les murs de leurs salons. Il n'y a dans l'application que
deux systèmes logiques : ou admettre tout le monde, ou ne rece-
voir que les œuvres qui ont une valeur. Dans le premier cas,
l'admission est de droit, et l'exposition est un marché, une foire
aux tableaux. Mais si l'on nomme un jury d'examen, il faut que
ce jury manifeste sa présence et son action par l'exclusion des
horreurs trop manifestes.
Je sais bien qu'on peut répondre à cela que la liberté du
jury est plus apparente que réelle; qu'il est bien obligé de faire
des concessions aux artistes de la localité, et que naturellement
ceux du dehors bénéficient de cet abaissement de niveau.
Cette objection ne me paraît pas irréfutable. Il y aurait, il
me semble, un moyen bien simple de tourner la difficulté, ce
serait de réserver aux artistes locaux une salle particulière, et
de n'admettre dans les autres que des oeuvres de mérite. On
aurait de cette manière les avantages des deux systèmes, sans les
inconvénients qui résultent de la confusion : dans la salle locale,
application du principe de la liberté de l'industrie ; dans l'autre,
application du concours. On aurait moins d'œuvres à inscrire au
catalogue, mais où serait le mal ? Le choix fait par les amateurs
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ARTS DE SAINT-QUENTIN.
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de tableaux et objets d'art ayant fait partie des expositions ou-
vertes par elle.
Tous les ouvrages achetés sont tirés au sort entre les per-
sonnes qui ont pris des billets dans le mois qui suit la clôture
de chaque exposition.
Les lots non réclamés sont réservés pour la loterie de
l'année suivante.
La Société est administrée par une commission de dix
membres, composée du maire de la ville de Saint-Quentin, pré-
sident d'honneur, d'un président, d'un vice-président, de deux
secrétaires, d'un trésorier et de quatre membres, nommés pour
trois ans au scrutin secret et rééligibles.
La commission nomme elle-même son bureau. Le prési-
dent a voix prépondérante en cas de partage.
Une autre commission de quinze membres, dont font partie
de droit les membres de la commission administrative, prend le
nom de Jury d'admission et des acquisitions, et a seule mission
de traiter des achats au nom de la Société.
Outre les cotisations de ses membres, la Société reçoit de la
ville de Saint-Quentin une subvention de 1,000 francs, et
100 francs du conseil général de l'Aisne.
La durée de l'exposition est de six semaines.
Le prix d'entrée est fixé à 50 centimes, et le catalogue se
vend 1 franc.
L'entrée est gratuite pendant un certain nombre de jours.
L'exposition de 1876 a reçu 8,625 visiteurs, et l'on a vendu
633 catalogues.
Outre les billets de loterie attribués aux sociétaires, il en a
été vendu pour 673 francs.
Avec les fonds provenant de ces différentes sources, la
Le Petit Bateau.
Fac-similé d'un dessin de E. Valton, d'après son tableau. (2« exposition de la Société des Amis des Arts de Saint-Quentin.I
Société a pu, tous frais payés, consacrer 4,500 francs à l'achat de
22 tableaux pour la loterie ; 44 autres ont été achetés par des
particuliers et par la ville, pour une somme de 27,675 francs. Le
total des achats a été de 32,175 francs, qui se décomposent ainsi :
4,500 francs pour la Société, 4,500 francs pour la ville, et
23,175 francs pour les particuliers. C'est un assez beau chiffre,
pour un pays où, disait-on, les arts étaient méprisés.
Le catalogue de 1876 contenait 489 numéros ; celui de 1877
en contient 615. C'est au moins 200 de trop. Si les Sociétés des
Amis des Arts veulent être réellement fidèles au premier article
de leurs statuts, qui leur assigne pour but « d'entretenir et de
développer le goût des arts », il faut qu'elles se décident à élimi-
ner inexorablement une foule de soi-disant objets d'art, qui
n'ont aucune valeur artistique et qui encombrent déplorable-
ment les murs de leurs salons. Il n'y a dans l'application que
deux systèmes logiques : ou admettre tout le monde, ou ne rece-
voir que les œuvres qui ont une valeur. Dans le premier cas,
l'admission est de droit, et l'exposition est un marché, une foire
aux tableaux. Mais si l'on nomme un jury d'examen, il faut que
ce jury manifeste sa présence et son action par l'exclusion des
horreurs trop manifestes.
Je sais bien qu'on peut répondre à cela que la liberté du
jury est plus apparente que réelle; qu'il est bien obligé de faire
des concessions aux artistes de la localité, et que naturellement
ceux du dehors bénéficient de cet abaissement de niveau.
Cette objection ne me paraît pas irréfutable. Il y aurait, il
me semble, un moyen bien simple de tourner la difficulté, ce
serait de réserver aux artistes locaux une salle particulière, et
de n'admettre dans les autres que des oeuvres de mérite. On
aurait de cette manière les avantages des deux systèmes, sans les
inconvénients qui résultent de la confusion : dans la salle locale,
application du principe de la liberté de l'industrie ; dans l'autre,
application du concours. On aurait moins d'œuvres à inscrire au
catalogue, mais où serait le mal ? Le choix fait par les amateurs
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