Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

DOI Artikel:
Véron, Eugène: Le Salon de Paris 1878, [1]: Le paysage
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0011

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE SALON DE PARIS'

1878

LE PAYSAGE
III

n ne commence à posséder son Salon que quand on l'a fini. Je
croyais pouvoir m'en tenir pour le paysage à un article. Une nou-
velle revue me force à changer d'opinion et à ajouter un suppléaient.
Beaucoup de toiles qui ne frappent pas au premier aspect arrêtent
au second. On dirait que l'œil, chaque année, a besoin de se mettre
au point particulier du Salon et de s'habituer à l'atmosphère ambiante,
comme, dans un lieu fermé et obscur, il finit par discerner ce qu'il
ne voyait pas d'abord.

Tout en maintenant formellement nos réserves sur le vice fonda-
mental de notre école de paysage, qui est de limiter trop strictement
son idéal à la reproduction exacte des formes et des tons réels, nous
devons reconnaître que le nombre des artistes qui, dans le paysage, atteignent plus ou moins
ce but, est vraiment très-considérable.

Puis il faut ajouter le chapitre des oubliés, des toiles qui sans avoir besoin d'être vues deux
fois pour révéler leurs mérites, n'en échappent pas moins au milieu de cette cohue de tableaux
où les plus médiocres et les plus mauvais font d'autant plus de tapage pour accaparer l'oeil et
l'attention.

Ainsi nous n'avons aperçu que tout dernièrement la Rue à Saint-Malo, de M. Lhermitte,
une petite toile pleine de charme, de sincérité et de vigueur ; la Plage normande, de M. Maurice
Aubryet, qui, malgré quelque lourdeur dans le ciel et la forme peu agréable de quelques rochers,
est cependant, pour une bonne moitié, une peinture ferme et solide ; le Petit Bras de la Seine,
de M. Lépine, dont l'harmonie grise, à peine réveillée de quelques notes rouges, brunes et vertes,
est d'un effet très-agréable, bien qu'un peu terne. J'aime moins son Canal, à la Villette, quoique
l'effet de lune y soit fidèlement saisi et exactement rendu ; mais la tonalité générale y est moins
soutenue et il y a moins d'air. Quant aux Environs de Munich, de M. Macy, une petite toile qui

1. Voir l'Art, 4e année, tome ii, pages 201 et 241.

2. Voir l'Art, 5* année, tome ii, page 241.
 
Annotationen