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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Chronique française
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0113

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CHRONIQUE

rue de Morny et rue Freycinet. La partie me'diane du ter-
rain en façade sur l'avenue du Trocadéro, — 9,5°° mètres
carre's environ, — sera convertie en un square qui portera
le nom de square Galliera et dans lequel la donatrice fera édi-
fier le musée et les bâtiments de service. En outre, deux rues
qui prendront les noms de rue Brignolle et rue Galliera seront
ouvertes sur ce terrain, la ville se chargeant de leur entretien.
Mme de Galliera gardera pendant sa vie la jouissance de l'édifice
qui sera construit à ses frais et dont la ville de Paris s'interdit
de modifier à l'avenir le caractère architectural ; elle aura le
droit absolu, par son testament ou par tout autre acte de libéra-
lité, d'affecter cet édifice à destination de musée pour les tableaux,
statues, objets d'art et de curiosités qu'elle se propose de léguer
à la ville de Paris, en mettant à cette libéralité les conditions
qu'elle jugera utiles pour la conservation de cette collection,
mais en s'engageant à doter la ville de Paris d'un revenu annuel
suffisant pour faire face tant à l'entretien du monument qu'à la
conservation du musée.

La note dont nous parlons et que nous venons de résumer
est signée : Duchesse de Galliera ; elle porte la date du 15 avril
1878. Le conseil municipal a accepté aussitôt, avec toutes les
conditions mentionnées, le legs de Mmc de Galliera, voulant
prouver par son empressement, ainsi que l'a dit le rapporteur,
sa gratitude pour un don aussi magnifique. Il est vrai d'ajouter
que la publication de cette note dans le Temps a été presque
aussitôt suivie (le 22 juillet) d'une lettre rectificative du chargé
d'affaires de Mmc la duchesse de Galliera, de laquelle il ressort
que la donatrice ne s'engage à léguer que le square et les bâti-
ments du musée, sans prendre aucune obligation à l'égard de ses
collections.

Les concerts du Trocadéro. — Deux de nos collabora-
teurs sont chargés de rendre compte de « l'exposition musicale »
à laquelle préside le directeur des sections étrangères de l'Expo-
sition universelle-de 1878, M. Georges Berger, dont le zèle
intelligent et l'affabilité sont hautement appréciés de tous les
intéressés. Nous publierons prochainement une étude spéciale
sur les concerts officiels français, une autre sur les concerts
étrangers.

La reconstruction de l'hôtel de ville de Paris. — Voici
quelques renseignements sur la marche des travaux dont ce vaste
édifice est l'objet. Ils ont été fournis par l'architecte, M. Ballu,
au conseil municipal de Paris, en réponse à certaines observa-
tions qui tendaient à faire croire à un ralentissement d'activité.

Près de deux cents ouvriers, dit, en résumé, M. Ballu, sont
actuellement occupés à l'hôtel de ville. Malgré les retards appor-
tés par la crue des eaux à l'arrivage des pierres, il a été posé

ÉTRANGÈRE. 9?

dans le mois d'avril 650 mètres cubes de pierres et construit
300 mètres cubes de limousinerie. Depuis la reprise de la navi-
gation, il arrive tous les jours un bateau contenant 50 mètres
cubes de pierres, sans compter ce que diverses carrières, notam-
ment celle de Château-Gaillard, fournissent sans interruption, ce
qui permet de tailler et poser 75 mètres cubes de pierres par jour.

D'après l'éminent architecte, les travaux déjà exécutés
sont un témoignage incontestable de la marche de l'opé-
ration dans la mesure la plus active possible... Il y a tout
lieu d'espérer, à moins d'événements imprévus, qu'en 1879,
l'hôtel de ville sera élevé jusque et y compris l'entablement des
deux grands étages complets et prêts à recevoir la charpente des
combles. Enfin, en 1880, tout le gros œuvre de la maçonnerie
extérieure pourra être achevé.

Il n'en est pas moins vrai qu'on ne peut guère s'attendre à
l'achèvement de l'hôtel de ville avant une dizaine d'années.

Un monument a Jeanne Darc. — L'évèque d'Orléans fait
en ce moment les plus grands efforts pour réunir, par souscrip-
tion, la somme nécessaire à l'exécution de dix vitraux retraçant
l'histoire de Jeanne Darc dans la cathédrale de son diocèse.
L'évèque estime qu'il lui faut 100,000 francs pour les vitraux,
sans compter les frais du concours, plus 50,000 francs pour un
monument expiatoire qui serait érigé dans la cathédrale.

Honoré Daumier. — La pension du grand caricaturiste qui
était de 1,200 francs vient d'être portée par le ministre des
beaux-arts à 2,400 francs.

La statue de Lamartine. — L'inauguration de cette statue
doit avoir lieu à Mâcon les 17 et 18 août prochains. On annonce
que M. Bardoux, ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts, assistera à cette fête.

Archéologie. — Une découverte des plus intéressantes
vient d'être faite dans la ville de Reims. En opérant des travaux
de terrassement, on a retiré successivement, du fond d'un ancien
puits dont on ne soupçonnait pas l'existence, l'avant-bras et la
main droite d'une statue colossale en bronze doré. .

La main, parfaitement modelée, est légèrement fermée ; la
pose semble indiquer qu'elle tenait un sceptre plutôt qu'une
arme ou tout autre objet. Les deux parties, qui se réunissent
parfaitement, ne mesurent pas moins de 50 centimètres de lon-
gueur.

Ces débris, dit l'Indépendant rémois, ont assurément fait
partie d'une grande statue impériale de l'époque romaine.

M. Morcl, percepteur h Châlons, s'est empressé d'acquérir
ces restes de l'art antique pour les exposer au Trocadéro où
figure sa riche collection, fruit de seize années de fouilles archéo-
logiques dans le département de la Marne.

CHRONIQUE ÉTRANGÈRE

Angleterre. — La National Gallery vient de s'enrichir de
plusieurs acquisitions importantes.

Signalons d'abord neuf tableaux provenant de la collection
de feu W. Fuller Maitland, M. P. De ces neuf tableaux dont le
public a eu occasion d'apprécier la valeur et l'intérêt aux expo-
sitions rétrospectives organisées par la Royal Academy en 1871
et 1876, il en est quatre qui appartiennent à l'école anglaise :
un grand paysage de John Crome, représentant une ardoisière
dans les montagnes du pays de Galles; un petit tableau de
W. Mulready, R. A., un village, effet de neige, avec figures, une
des premières œuvres du peintre, mais d'une exécution déjà
très-large ; the Clover Field (le Champ de trèfle) par Thomas
Barker, de Bath, paysage étoffé de figures traitées avec esprit ;
enfin une esquisse de paysage par William Muller.

Les cinq autres acquisitions sont des ouvrages d'anciens
maîtres :

Le Christ au jardin des Oliviers, peinture attribuée à Raphaël
par Passavant qui la tenait pour un Raphaël première manière,
peint vers 1504 pour Guidubaldo, duc d'Urbino, et mentionné
par Vasari. Que le tableau soit de Raphaël et que ce soit préci-
sément celui dont parle Vasari, voilà qui est des plus contesta-
bles. Il se peut que ce soit simplement l'œuvre d'un élève du
Perugin. Mais personne ne conteste le mérite de la peinture,
qu'elle soit de Raphaël ou d'un inconnu. Avant d'entrer dans la
collection de M. W. Fuller Maitland, ce tableau avait appartenu
à M. Cunningham, M. P., lequel l'avait acheté à M. Woodburne,
à qui le prince Gabrielli l'avait vendu à Rome.

La Nativité par Sandro Botticelli, œuvre du plus haut
 
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