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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0162

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L'A

RT.

périodique de n'importe quel pays, une sorte de ministère des
affaires étrangères des lettres, sciences et arts, une ve'ritable
administration qui fonctionne avec une re'gularite', une exacti-
tude dignes des plus grands éloges, qui puise aux sources
d'informations les plus variées, et rend ainsi aux lecteurs de la
revue de précieux services. La critique italienne n'est pas moins
bien organisée. Rien n'échappe à la curiosité vigilante de ce
double bulletin littéraire, qui pousse parfois jusqu'à la prodi-
galité le luxe de ses notices, par exemple quand il va jusqu'à
analyser telle nouvelle médiocre qui aura paru dans quelque
revue étrangère. Voilà presque un abus de conscience, mais
après tout si c'est pour en épargner la lecture intégrale à qui n'a
pas de temps à perdre, c'est encore un service rendu.

On voit que la Rivista enropea, dont nous sommes loin de
signaler toutes les richesses et tous les mérites, offre au lecteur
étranger un double intérêt : elle présente un tableau complet

du mouvement intellectuel de l'Italie, de cette nation souple et
vivace, qui s'est montrée digne de sa régénération politique par
son relèvement moral et les rapides et merveilleux progrès qu'elle
accomplit dans le domaine des sciences, des lettres et des arts ;
de plus, cette revue internationale reflète à sa manière le mou-
vement intellectuel de l'étranger, empruntant au génie du peuple
italien, et à sa langue, dont l'Europe n'a pas cessé de goûter les
charmes, des finesses, des clartés et des grâces faites pour ajouter
aux séductions de la lumière originale dont ce reflet n'est que
l'émanation, mais l'émanation transformée, une traduction qui
équivaut à une seconde création.

Maintenant que nous avons présenté à nos lecteurs la Rivista
europea, notre chronique étrangère les tiendra régulièrement au
courant des travaux de cette excellente revue.

T. Chasrel.

CHRONIQUE ETRANGERE

Angleterre. — On ne pouvait guère s'attendre à ce que
les journaux d'art eussent à s'occuper de la convention anglo-
turque qui, en assurant à l'Angleterre la possession de l'île de
Chypre et le protectorat de l'Asie Mineure, vient de faire à lord
Beaconsfield une popularité dont l'histoire des hommes d'État
anglais offre peu d'exemples. Et pourtant, à peine le Parlement
en a-t-il terminé l'étude au point de vue économique et poli-
tique que déjà nous voyons des journaux anglais en invoquer le
bénéfice dans l'intérêt de la science et des arts. « Maintenant
que le gouvernement britannique a assumé le protectorat de la
Turquie d'Asie, nous espérons, dit Y Academy, que ce protectorat
s'étendra aux sites qui présentent un intérêt historique ou ar-
chéologique. » A l'appui de ce vœu notre confrère cite une cor-
respondance du Times of Iniia qui, à la date du 14 juin, donne
de déplorables renseignements au sujet des démolitions en masse
qui se pratiquent sur l'emplacement de l'ancienne Babylone,
avec l'autorisation expresse ou tacite du gouvernement turc.
Cette correspondance signale notamment la ville de Hillah, qui
a quelque importance, puisqu'elle est bâtie, assez mal d'ailleurs,
à l'aide de matériaux empruntés aux ruines de Babylone. La
cour de la maison où s'est arrêté le correspondant était pavée
de larges dalles carrées portant le nom fameux de Nabuchodo-
nosor. La colline de Mujelibeh est fouillée par un marchand de
pierres qui a poussé jusqu'à trente pieds de profondeur afin d'en-
lever en détail les murailles qu'il a découvertes. Des ânes atten-
dent les matériaux qui sont extraits de la tranchée par des ou-
vriers arabes. Dans cette même colline, ce marchand a trouvé
une grande chambre de sous-sol, qu'il a résolu de détruire afin
de s'en approprier les matériaux le plus promptement possible.
Presque toutes les pierres portent le nom de quelque monarque
babylonien, et il n'est pris aucune note de ces inscriptions, aucun
dessin des édifices ainsi détruits, aucun renseignement sur leur
construction et leur orientation. « Il est urgent, dit l'Academy,
de mettre un terme à ces actes de vandalisme. Le gouvernement
turc n'ignore certes ni l'importance des antiquités ni surtout
leur valeur marchande, puisqu'il a édicté des lois très-sévères
au sujet des explorations européennes à Ninive, et pourtant il
laisse un vulgaire trafiquant enlever par charretées des milliers
de pierres, qui sont autant de restes précieux du passé, et
qui n'en seront pas moins vendues comme matériaux de cons-
truction. Il y a quelques mois on apprenait qu'une belle plaque
de pierre taillée en bas-relief avait été brisée pour boucher
un vieil égout dans les environs de Bagdad. » En termi-
nant, l'Academy adresse un appel aux sociétés qui s'intéressent
aux explorations orientales, et les conjure de ne rien négliger

pour qu'on en finisse avec de telles pratiques. Le fait est que
ces ruines illustres sont en quelque sorte les <t lieux-saints »
de la science, de l'histoire et de l'archéologie. Si la Turquie
n'en a cure, les peuples civilisés ont intérêt à ce qu'elles soient
protégées contre l'œuvre de destruction entreprise par l'igno-
rance des uns et le mercantilisme des autres, car, ainsi que le
disait dernièrement M. Duruy au banquet de l'Ecole pratique
des hautes études, t on ne peut bien voir dans le présent qu'à
condition d'avoir bien étudié le passé».

— Voici une conséquence plus immédiate de la convention
anglo-turque : Le savant explorateur de Budrûm, M.C.T.New-
ton, du British Muséum, persuadé que M. Lang et le général
de Cesnola sont loin d'avoir vidé l'île de Chypre, se propose d'y
entreprendre très-prochainement de nouvelles fouilles.

— Les directeurs et professeurs de diverses écoles publiques,
et plusieurs personnages qui s'intéressent au développement de
la haute culture artistique, ont adressé au comte de Beaconsfield
un mémoire sollicitant la création d'un musée de moulages
d'après l'antique. Ils insistent sur les services que pareille insti-
tution est appelée à rendre à l'étude de l'art ancien, — et à l'édu-
cation classique dont cette étude fait partie essentielle, — surtout
si l'on y donne, sur l'histoire de la sculpture grecque, des con-
férences dont les moulages du Musée et les collections du British
Muséum formeraient, en quelque sorte, l'illustration. Les direc-
teurs de la National Gallery et du British Muséum ont également
recommandé au gouvernement cette affaire dont le comte Cowper
a entretenu la Chambre des lords dans sa séance du 29 juillet.
Lord Cowper a invité le premier ministre à mettre la question
à l'étude, au point de vue de l'organisation et de la dépense ; il
estime qu'il suffirait d'un crédit de 10,000 livres (2 50,000 francs).
Tout en faisant remarquer que la question ne saurait être réso-
lue à la légère, alors surtout que les musées et autres établisse-
ments déjà existants accablent le trésor public de demandes de
tout genre dans l'intérêt du développement de leurs installations,
de leurs acquisitions, etc., etc., lord Beaconsfield a déclaré que
le gouvernement n'avait aucune hésitation sur ce point. Il recon-
naît la haute utilité de l'institution proposée ; la question est à
l'étude depuis quelque temps, et il est probable qu'elle sera réso-
lue pour la prochaine session du Parlement.

— Il est question de fondera Londres un Conservatoire (Mu-
sical Collège), en fusionnant l'Académie royale de musique avec
l'établissement de Kensington, (Kensington Training School). On
fait en ce moment des démarches pour obtenir une charte royale
autorisant cette fusion, et l'on espère que le gouvernement ga-
rantira une subvention annuelle qui suffise, avec la pension des
 
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