LE SALON DE PARIS'
1878
LE PORTRAIT
(fin)
uelques jeunes artistes sur
l'avenir desquels il semble
qu'on puisse compter se sont
fait remarquer au Salon de
cette année. Après M. Cap-
devielle nous citerons parti-
culièrement M"e Angèle Marmo-
nier, M"e Forget, M'nc Germaine
Dawis, M. de La Brély, M. Félix
Ravaisson, M. P. Langlois, qui
se distinguent tous par des qua-
lités sérieuses. Nous avons déjà
eu l'occasion de parler de M. de
La Brély à propos de la dernière
exposition des Amis des Arts à Lyon.
Le Portrait de M"'e la baronne de B...
est vraiment une jolie chose ; les tons
sont charmants dans la lumière et dans
les ombres. C'est bien de la chair
vivante et ferme, en bonne santé ; les
yeux ont une vivacité particulière. On
peut reprocher à la peinture d'être un
peu unie et fondue, mais sans exagé-
Lettre composée par François Ehrmann, gravée par Smeeton et Tiily. ration ni transparence Je re°Tette
seulement que la pose manque de
simplicité et de naturel. On peut aussi considérer comme une débutante M"c Angèle Dubos,
qui jusqu'à présent n'exposait que des tableaux de genre. Cette année, à côté du Faucon bien
dressé, elle nous donne un Portrait de M"c A. M. M"" Dubos imite M. Paul Dubois. Elle pouvait
plus mal choisir son guide, mais le meilleur est toujours de n'imiter personne. Le Portrait de
M"e A. M. est certainement une œuvre réussie, tout le monde le reconnaît, mais on se dit :
C'est un pastiche, et l'on passe.
Parmi les plus remarquables toiles du Salon, on doit compter le portrait en pied de
M. Auguste Glaize, par son fils. C'est simple, c'est franc, c'est vrai, sans prétention ni ficelles,
J'aime infiniment mieux ce portrait que la grande vignette habilement peinte, mais mal composée,
que M. Léon Glaize exposait au Salon de l'année dernière sous le titre des Fugitifs. M. Paul
1. Voir l'Art, 4* année, tome ii, pages 201 et 241, et tome iii, pages j, 49, 73, 99, 129, 161, 200, 255, 257, 28J, 286 et 287.
2. Voir l'Art, 4" année, tome iii, page 287.
Tome XIV. 39
1878
LE PORTRAIT
(fin)
uelques jeunes artistes sur
l'avenir desquels il semble
qu'on puisse compter se sont
fait remarquer au Salon de
cette année. Après M. Cap-
devielle nous citerons parti-
culièrement M"e Angèle Marmo-
nier, M"e Forget, M'nc Germaine
Dawis, M. de La Brély, M. Félix
Ravaisson, M. P. Langlois, qui
se distinguent tous par des qua-
lités sérieuses. Nous avons déjà
eu l'occasion de parler de M. de
La Brély à propos de la dernière
exposition des Amis des Arts à Lyon.
Le Portrait de M"'e la baronne de B...
est vraiment une jolie chose ; les tons
sont charmants dans la lumière et dans
les ombres. C'est bien de la chair
vivante et ferme, en bonne santé ; les
yeux ont une vivacité particulière. On
peut reprocher à la peinture d'être un
peu unie et fondue, mais sans exagé-
Lettre composée par François Ehrmann, gravée par Smeeton et Tiily. ration ni transparence Je re°Tette
seulement que la pose manque de
simplicité et de naturel. On peut aussi considérer comme une débutante M"c Angèle Dubos,
qui jusqu'à présent n'exposait que des tableaux de genre. Cette année, à côté du Faucon bien
dressé, elle nous donne un Portrait de M"c A. M. M"" Dubos imite M. Paul Dubois. Elle pouvait
plus mal choisir son guide, mais le meilleur est toujours de n'imiter personne. Le Portrait de
M"e A. M. est certainement une œuvre réussie, tout le monde le reconnaît, mais on se dit :
C'est un pastiche, et l'on passe.
Parmi les plus remarquables toiles du Salon, on doit compter le portrait en pied de
M. Auguste Glaize, par son fils. C'est simple, c'est franc, c'est vrai, sans prétention ni ficelles,
J'aime infiniment mieux ce portrait que la grande vignette habilement peinte, mais mal composée,
que M. Léon Glaize exposait au Salon de l'année dernière sous le titre des Fugitifs. M. Paul
1. Voir l'Art, 4* année, tome ii, pages 201 et 241, et tome iii, pages j, 49, 73, 99, 129, 161, 200, 255, 257, 28J, 286 et 287.
2. Voir l'Art, 4" année, tome iii, page 287.
Tome XIV. 39