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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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L'État-major autrichien devant le corps de Marceau
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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0246

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2i6 L'A

marque par chaque de'tail. On la retrouve dans la gravure aussi
exacte et aussi complète que dans le tableau. Je cite ce point
pour montrer avec quelle conscience, avec quel scrupule,
M. Courtry s'est acquitté de sa tâche.

Mais le point essentiel dans la gravure, qui ne peut rendre
les tons que par les dégradations du blanc et du noir, c'est de
ménager ces dégradations de manière à conserver l'effet général
par le rapport des valeurs. C'est là surtout que gît la difficulté et
que se manifeste la justesse du sentiment, car c'est en cela que
consiste véritablement l'œuvre propre du graveur. La reproduc-
tion des formes peut être considérée comme une simple trans-
cription ; la traduction est presque tout entière dans la substitution
des blancs plus ou moins blancs et des noirs plus ou moins noirs
à la série des tons employés par le peintre.

En ce point, il ne me semble pas que M. Courtry ait aussi
bien réussi. Il est pourtant vrai que ses valeurs rendent exacte-
ment celles du tableau ; mais elles les rendent trop exactement ;
et cette exactitude trop scrupuleuse exagère encore dans la
gravure le défaut que nous avons relevé sur la toile à propos de
l'importance relative des diverses parties. Dans le tableau, avons-
nous dit, le regard n'est pas assez impérieusement, pas assez
nécessairement attiré du premier coup sur le cadavre de Marceau,
et le centre de la composition se constitue peut-être plus logi-

RT.

quement que physiquement, ce qui entraîne une perte d'effet,
une atténuation dans la puissance immédiate de l'impression.

Cet effet est certainement plus sensible dans la gravure que
dans le tableau, malgré la justesse matérielle des traductions de
valeurs. Cela tient à un fait très-simple. Il est constaté physio-
logiquement que les tons qui attirent le plus le regard sont ceux
qui contiennent le plus de lumière, c'est-à-dire de blanc. Mais
en fait la substance matérielle employée pour rendre la couleur
masque toujours plus ou moins la valeur théorique, et par con-
séquent change les rapports dans des proportions variées, atténue
pour l'œil les oppositions réelles de lumière et d'ombre. La
gravure, réduite au blanc et au noir, n'a ni les mêmes ressources
ni les mêmes délicatesses. Elle est donc obligée, pour rendre,
sinon les mômes rapports réels, du moins les mêmes effets, de
modifier quelque peu les relations vraies des valeurs en tenant
compte des diversités des couleurs, et, pour être absolument
fidèle, de se permettre certaines infidélités.

Je crois donc que M. Courtry aurait bien fait de blanchir
quelques parties au centre de la composition et d'atténuer quel-
ques lumières dans le groupe de droite. L'ensemble y eût gagné
et l'effet se fût rapproché de celui du tableau.

Eugène Véron.

CHRONIQUE FRANÇAISE ET ETRANGERE

France. — Exposition universelle de 1878. — La question
de la distribution des récompenses aux lauréats de l'Exposition
universelle a occupé le conseil des ministres dans sa séance du
24 août. Après une longue délibération, le conseil a été una-
nime pour décider que la cérémonie, fixée primitivement au
18 septembre, serait ajournée jusqu'à la date du lundi 21 octobre.
Ce retard n'est nullement motivé par l'impossibilité où se serait
trouvée l'administration de préparer le palais des Champs-Ely-
sées pour une époque aussi rapprochée que celle du 18 septem-
bre ; toutes les mesures avaient été prises pour que tout fût prêt
dès le 10 septembre, malgré l'importance et la complication des
travaux à exécuter. Il suffit de dire, ainsi que chacun peut s'en
convaincre, que les estrades et les décorations de la grande nef
du Palais de l'Industrie étaient commencées depuis trois jours et
que trente-six heures de travail avaient suffi pour transformer
les espaces au fur et à mesure que la direction des beaux-arts fai-
sait enlever les œuvres de sculpture exposées pendant la durée
du Salon de 1878, dont la fermeture a eu lieu réglementairement
le 19 août.

Le gouvernement a voulu s'assurer de la présence des mem-
bres du Sénat et de la Chambre des députés, à une époque où les
représentants des grands pouvoirs publics seraient rappelés à
Paris pour l'ouverture de la session législative. Il convient
d'ajouter que la date définitivement fixée permettra à S. A. R. le
prince de Galles d'assister à une cérémonie qui terminera digne-
ment l'œuvre internationale à laquelle l'héritier de la couronne
d'Angleterre a apporté un concours effectif et puissant.

— Au mois de décembre prochain, un nouvel opéra de
M. Camille Saint-Saëns, Étienne Marcel, livret de M. Louis
Gallet, sera représenté au Grand-Théâtre de Lyon.

Allemagne. — Le « Maximilianeum « de Munich est enfin
ouvert au public. Il est décoré de grandes compositions histo-
riques peintes par des artistes allemands. Les sujets en sont
empruntés non pas seulement à l'histoire de l'Allemagne,
mais à l'histoire universelle. C'est ainsi qu'on signale : de
M. Ferdinand Piloty : la reine Élisabeth passant la revue
des forces navales prêtes à combattre l'Armada espagnole ; de
M. Kotzebue : Pierre le Grand posant les premières fondations

de Saint-Pétersbourg; de M. Eugène Hess : Washington forçant
lord Cornwallis à rendre la forteresse de Yorktown ; de
M. Karl von Piloty : la Prise de Jérusalem par Godefroy de
Bouillon; de M. Julius Schnorr : Luther à la Diète de Worms.
On sait que le Maximilianeum de Munich est un établissement
royal affecté aux études des jeunes gens qui se destinent au ser-
vice de l'État. Les peintures dont il est orné ont avant tout un
but d'éducation. Telle est aussi la portée de douze statues colos-
sales d'hommes célèbres, exécutées à Rome en marbre par le
sculpteur Peter Schœyf, et qui font partie du nouvel ensemble
décoratif.

Angleterre. — L'atelier de la princesse Louise d'Angle-
terre, marquise de Lorne, sera bientôt achevé dans le jardin de
Kensington Palace, où il est en construction d'après les plans de
M. E. W. Godwin.

— Nous avons parlé (voir page 168) du concours national
des écoles d'art ouvert au musée de South Kensington. La mé-
daille d'or et la bourse fondée par la princesse de Galles ont été
décernées à miss Élizabeth Grâce, de Brighton, pour une « na-
ture morte » représentant des vases et des fruits. Les dames sont
du reste au premier rang du concours. Trois autres médailles
d'or ont été décernées à M. Stamp, de Nottingham (architec-
ture), à M. Willis, pour un dessin de l'intérieur de l'église de
Saint-Étienne de Walbrook, et à M. G. F. Catchpole, pour une
série de huit dessins destinés à être exécutés sur des vases en cris-
tal gravé. Les écoles de Bloomsbury, de Westminster, de la Cité
de Londres, de Spitalfields, Lambeth, Kensington, West Lon-
don, Birmingham, Bradford, Nottingham, Manchester, Edin-
burgh, Glasgow, Sheffield, Stoke-upon-Trent, Dublin, Belfast,
Brighton, Halifax et Lincoln se sont partagé diverses autres ré-
compenses.

— Le livre bleu du département de science et d'art contient
le rapport des examinateurs qui ont jugé le concours national des
écoles d'art en 1877. Il résulte de ce rapport que le concours a
été surtout satisfaisant pour le dessin et la peinture d'après la
figure, et plus encore pour les « natures mortes », à l'huile ou
à l'aquarelle, mais plus faible au point de vue de l'architecture et
du dessin d'après l'antique.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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