L' art: revue hebdomadaire illustrée (4.1878 (Teil 3))

Cartouche composé et gravé par J. Houel, 1760.

III

SCÈNES DE LA VIE CONTEMPORAINE.
(fin)

La Paresse et la Rêveuse sont deux peintures bien originales, qui sont en même temps très-
remarquables de facture. M. Lahaye s'exerce à peindre blanc sur blanc et il y réussit. Il faut
avouer cependant que dans Paresse, le corps de la femme couchée ne se sent guère sous les
draps. Or, la grande difficulté dans cette manière, c'est précisément d'arriver au modelé. M. Van
Beers est aussi un virtuose du pinceau, mais dans un autre sens ; son exécution est d'un fini,
d'une préciosité qui va jusqu'à la dureté et qui, d'ailleurs, s'accorde assez mal avec un sujet de
caricature comme l'Étoile tombée. C'est une charge amusante et bien venue, mais quand on
regarde la toile de près et qu'on songe au temps qu'a dû passer l'artiste à la pousser à ce point,
cela produit à peu près le même effet qu'un impromptu fait à loisir ou un calembour trop

I. Voir l'Art, 4' année, tome II, pages 201 et 241, et tome III, pages 49, 7J, 99, 129 et 161.

V