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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Ménard, Louis: La sculpture au Salon de 1878, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0282

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Frise composée et gravée par J. 13. Huet.

LA SCULPTURE

au

SALON DE 1878

haque année le nombre des ouvrages de sculpture exposés
au Salon s'élève en moyenne à six cents, et ce chiffre a été
dépassé cette année.

L'Exposition universelle, où ne figurent guère que des
œuvres déjà exposées depuis dix ans, ne pouvait diminuer le
nombre des ouvrages nouveaux envoyés aux Champs-Élysées,
seulement, ayant écrémé les salons des dix dernières années,
elle contient nécessairement plus de bonnes statues et moins
de mauvaises. Mais il n'en faudrait pas conclure que le Salon
soit plus faible que les précédents. La popularité d'une
exposition tient le plus souvent à la présence de deux ou
Lettre composée; par eu. Rossigneux. trois œuvres d'un mérite exceptionnel, mais le devoir de

la critique est de tenir compte de l'ensemble des œuvres
exposées pour y découvrir les tendances bonnes ou mauvaises de Fart.

Si la sculpture attire moins la foule que la peinture, elle est moins exposée à subir les
entraînements d'une mode passagère. Cependant, il suffit qu'un artiste de talent s'engage résolu-
ment dans une voie nouvelle pour qu'il soit aussitôt suivi. Il est facile de s'apercevoir que les
œuvres de nos jeunes sculpteurs présentent de moins en moins cette uniformité de caractère qui
résulte d'un enseignement classique. Les traditions de l'art antique ne sont pas abandonnées, mais
on puise aussi à d'autres sources. Le succès du Chanteur florentin de Dubois et du David de
Mercié a mis la Renaissance à la mode. L'influence de Carpeaux a été encore plus générale ; nul
n'a plus contribué que lui à pousser les sculpteurs à la recherche du mouvement et de la vie.

L'imitation de Barye se montre d'une manière évidente dans le lion de Bartholdi, l'œuvre la
plus importante du Salon par les dimensions et peut-être aussi par le style. C'est un modèle au
tiers de l'exécution de la statue colossale destinée à perpétuer le souvenir de l'héroïque défense
de Belfort pendant la dernière guerre. L'énergie de la résistance est admirablement rendue par
l'attitude calme et fière de ce grand lion qui semble s'incruster sur le sol de la patrie. Ses larges
pattes rigidement tendues brisent la flèche qui lui a été lancée ; sa tête droite et menaçante
regarde l'ennemi. C'est le type de la majesté dans la force. Ni grincement de dents ni hérissement
de crinière, rien d'excessif, aucune de ces exagérations d'expression qui dépassent le but. Les

Tome XIV. 52
 
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