EXPOSITION HISTORIQUE DE L'ART ANCIEN
LES GRANDES COLLECTIONS
AU TROCADÉRO
COLLECTIONS DE MM. LES BARONS DE ROTHSCHILD
Nous devrons toujours à nos pères beaucoup plus que nous ne pensons; mais
dans les applications de l'art à tout ce qui fait le charme et le luxe de la vie, on peut
dire au sens figuré du mot plus encore qu'au pied de la lettre que nous n'existons
que par eux, car nous n'avons guère d'autres idées que les leurs. Il est difficile, en
effet, de parcourir les galeries, françaises ou étrangères, de l'art industriel dans les
bâtiments du Champ-de-Mars, sans être frappé de l'entraînement irrésistible qui
semble porter toute la fabrication des choses de goût et de luxe vers l'imitation de
quelques types anciens, de quelques procédés consacrés, et reconnus, d'un avis
unanime, comme les plus heureux efforts des meilleures époques. C'est même le
plus souvent une reproduction fidèle, une copie rigoureuse, et qui semble mettre
dans cette exactitude même son but et son honneur : quand ce n'est point une copie
qu'on nous présente, les traces de la même préoccupation n'en sont pas moins visibles
dans les conditions générales de l'exécution et dans le choix des éléments décoratifs.
La fantaisie même et le caprice se rangent sous cette loi, comme s'ils avaient perdu
le goût et le désir de l'imprévu; et il n'est plus guère, dans les arts industriels,
de jeux d'imagination qui songent à réclamer leur indépendance.
Certes, nous ne songeons pas à nous plaindre de ces dispositions, et nous
aurions envie d'agir autrement que quelques essais malheureux d'originalité seraient
bien faits pour nous rendre circonspect ; mais alors il faut reconnaître toute l'impor-
tance de l'idée d'une exposition rétrospective. Celle qui nous est offerte au palais du
Trocadéro n'est pas seulement une fête pour les yeux et une abondante source de
m
Encadrement tiré de l'ouvrage intitulé : « Fêtes publiques données par la ville de Paris à l'occasion du mariage de Monseigneur le Dauphin, les 25 et 26 février MDCCLXX ».
Tome XIV. 34
LES GRANDES COLLECTIONS
AU TROCADÉRO
COLLECTIONS DE MM. LES BARONS DE ROTHSCHILD
Nous devrons toujours à nos pères beaucoup plus que nous ne pensons; mais
dans les applications de l'art à tout ce qui fait le charme et le luxe de la vie, on peut
dire au sens figuré du mot plus encore qu'au pied de la lettre que nous n'existons
que par eux, car nous n'avons guère d'autres idées que les leurs. Il est difficile, en
effet, de parcourir les galeries, françaises ou étrangères, de l'art industriel dans les
bâtiments du Champ-de-Mars, sans être frappé de l'entraînement irrésistible qui
semble porter toute la fabrication des choses de goût et de luxe vers l'imitation de
quelques types anciens, de quelques procédés consacrés, et reconnus, d'un avis
unanime, comme les plus heureux efforts des meilleures époques. C'est même le
plus souvent une reproduction fidèle, une copie rigoureuse, et qui semble mettre
dans cette exactitude même son but et son honneur : quand ce n'est point une copie
qu'on nous présente, les traces de la même préoccupation n'en sont pas moins visibles
dans les conditions générales de l'exécution et dans le choix des éléments décoratifs.
La fantaisie même et le caprice se rangent sous cette loi, comme s'ils avaient perdu
le goût et le désir de l'imprévu; et il n'est plus guère, dans les arts industriels,
de jeux d'imagination qui songent à réclamer leur indépendance.
Certes, nous ne songeons pas à nous plaindre de ces dispositions, et nous
aurions envie d'agir autrement que quelques essais malheureux d'originalité seraient
bien faits pour nous rendre circonspect ; mais alors il faut reconnaître toute l'impor-
tance de l'idée d'une exposition rétrospective. Celle qui nous est offerte au palais du
Trocadéro n'est pas seulement une fête pour les yeux et une abondante source de
m
Encadrement tiré de l'ouvrage intitulé : « Fêtes publiques données par la ville de Paris à l'occasion du mariage de Monseigneur le Dauphin, les 25 et 26 février MDCCLXX ».
Tome XIV. 34