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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Nécrologie
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48

L'ART.

F

Cartouche composé par John Watkin*.

M. François Bazin est mort dans la soirée du 2 juil-
let. Il a succombé à une attaque d'apoplexie dont il avait
été frappé la veille, à la suite d'une journée de fatigue.
Déjà l'année dernière l'état de sa santé avait donné
d'assez vives inquiétudes. Cependant il avait triomphé
de son mal. L'avant-veille de sa mort il avait obtenu un
grand succès au concert donné aux Tuileries à l'occasion
de la fête nationale du 30 juin. Son chœur, Gloire à la
France, avait été acclamé par la foule et lui-même avait
été l'objet d'une véritable ovation. Membre de l'Institut,
président de l'Académie des beaux-arts, professeur de
composition au Conservatoire, directeur de l'Orphéon de
la ville de Paris, officier de la Légion d'honneur, Bazin
était en somme un compositeur d'un talent très-secon-
daire. M. Ernest Reyer donne dans les Débats la liste de
ses ouvrages ; il en compte huit, dont trois seulement
ont laissé quelques souvenirs, le Trompel'.c de M. le
prince, petite partition remarquée et digne de l'être
comme début, Maître Pathelin, succès d'interprétation
grâce à Couderc et Berthelier, et le Voyage en Chine,
succès de livret grâce à M. Labiche, dont le musicien
avait eu au moins l'esprit de ne pas gâter les inventions
comiques. Il y avait là un quintette bouffe, Un caillou,
deux cailloux..., qui était assez bien arrangé. Chose
curieuse, ce compositeur d'opéras-comiques, qui ne s'éleva
jamais au-dessus du niveau de l'opérette ennuyeuse, était
un excellent professeur ; il a formé un grand nombre
de jeunes compositeurs, et la plupart des prix de Rome
de ces dernières années ont passé par son enseignement.

1. Voir l'Art, 4' année, tome II, page 221.

Il était du reste très-dévoué à ses fonctions et très-aimé
de ses élèves. On s'en est aperçu à ses obsèques qui ont
été célébrées le 5 juillet à Notre-Dame-de-Lorette. Fran-
çois Bazin était né à Marseille le 4 septembre 1816.

•—■ Les journaux anglais annoncent la mort de
l'acteur-auteur Charles Mathews, dont notre collabo-
rateur M. Walter Herries Pollock dans son dernier
article sur le Théâtre en Angleterre analysait finement
le talent. Cette étude que nous avons publiée récemment1
nous dispense d'entrer dans de longs détails sur la manière
de ce comédien humoriste, d'ailleurs bien connu à Paris
où il joua en français aux Variétés un vaudeville de sa
façon, Un Anglais timide, ou pour mieux dire un rôle,
car dans cette pièce d'un comique assez fin l'auteur avait
complaisamment servi les intérêts de l'acteur. Mathews
était né en 1803. Destiné à l'architecture, il suivit d'abord
cette profession. Sa première apparition sur la scène eut
lieu en 1832 dans une comédie de lui, the Wolf and the
Lamb (le Loup et l'Agneau), qui n'obtint pas moins de
succès que l'interprète principal. Comique original, d'un
talent très-personnel, Mathews était très-populaire à
Londres. Il y a peu de temps, malgré son âge, il se faisait
applaudir dans Married for money, traduction, imitation
ou adaptation du Jeune mari de Mazères, un des grands
succès de Bressant aux Français. La verve et la souplesse
avec lesquelles il se tirait d'affaire étaient d'autant plus
remarquables que, jouant le jeune mari d'une épouse
trop mûre, il avait pour partner une soi-disant vieille
femme dont en réalité il aurait pu être le père.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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