Frise composée et gravée par Stefano della. Bella.
CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE
France. — Le Salon de 1878 a été' clos, le lundi 19 août, à
6 heures de releve'e.
—■ Plusieurs journaux tant français qu'étrangers annoncent
que l'exposition des portraits historiques est dès à présent
ouverte au Trocadéro. Il serait plus exact de dire qu'elle est
logée en garni dans la salle des conférences du palais du Troca-
déro. Son installation est peut-être définitive, mais elle n'est
rien moins que satisfaisante, et pour le public c'est à peu près
comme si l'exposition n'existait pas, car il est impossible de
pénétrer dans le local sans déranger quelque conférencier ou
quelque congrès, conférences et congrès ayant lieu précisément
aux heures où le public est admis à visiter l'exposition nouvelle.
Le concours Rossini. —• L'Académie des beaux-arts, ayant
été mise en possession de la rente de 6,000 francs léguée par
Rossini, et dont Mme veuve Rossini, décédée au commencement
de l'année 1878, était usufruitière, a décidé qu'un concours
entre les littérateurs français serait ouvert jusqu'au 30 novembre
prochain pour la production d'une œuvre poétique destinée à
être mise en musique. Un second concours sera ouvert du ior jan-
vier au 50 septembre 1879, pour la musique à adapter à l'œuvre
couronnée.
— L'exposition des peintres militaires, installée primitive-
ment rue Taitbout, a été transférée à la salle Frascati, rue
Vivienne. Plusieurs toiles nouvelles ont pris place dans les
galeries.
Allemagne. — Le monument de Frédéric-Guillaume III,
destiné à la ville de Cologne, sera bientôt terminé à la fonderie
de Lauchhammer. Ce monument est l'œuvre du sculpteur
Blœser qui en a conçu l'esquisse, et commencé le modelage
achevé par Calandrelli.
— M. le professeur Jean Schilling, de Dresde, vient de
terminer les deux lions colossaux qui seront placés devant la
caserne de cavalerie d'Albertstadt, à Dresde. L'université de
Leipzig lui a conféré le titre de docteur honoris causa.
— Le Rajah Souvindro Mohun Tagore vient d'offrir au
musée royal de Dresde une curieuse collection d'instruments
de musique indiens.
— Un buste colossal de Franz Schubert, par M. Kietz, de
Dresde, sera prochainement inauguré à Stuttgart, dans le jardin
de la Liederhalle.
— M. Paul d'Abrest envoie à la Zeitschrift jiïr bildende
Kanst d'intéressantes lettres sur le Salon de Paris, que cette
revue publie dans son supplément (Beiblalt) hebdomadaire. La
seconde, qui a paru dans le numéro du 8 août, débute par une
confusion bien amusante. Soit lapsus calami, soit coquille typo-
graphique, l'article attribue obstinément à M. Cabanel le plafond
de M. Carolus Duran, Gloria Maria; Medicis. Les intentions de
M. d'Abrest sont pures, car il félicite l'administration des beaux-
arts d'avoir confié à l'auteur de ce plafond la décoration d'une
salle du Luxembourg. Mais on se demande nonobstant lequel
des deux sera le plus flatté d'avoir été pris pour l'autre.
Angleterre. — Nous avons résumé d'après VArchitect,
(voir page 96) le rapport officiel de la commission chargée
d'étudier le projet de décoration du dôme de Saint-Paul, conçu
parle regretté sculpteur Alfred Stevens. L'Athenœum n'est pas
sans appréhensions à ce sujet. Ce journal se prononce contre la
substitution d'une décoration en mosaïques aux peintures de Sir
James Thornhill qui ornent actuellement la coupole de Saint-
Paul. Il admire cependant le projet de feu Alfred Stevens, il est
convaincu que MM. Leighton et Poynter, chargés de l'exécuter,
ne négligeront rien pour approprier la décoration nouvelle au
caractère de l'édifice ; il est persuadé à l'avance que leurs com-
positions seront très-supérieures à celles de Sir James Thornhill.
Mais il insiste sur l'intérêt historique qui s'attache à ces dernières,
et, se plaçant au point de vue artistique, il estime que leur tona-
lité adoucie et mystérieuse s'harmonise avec la majesté de
l'architecture beaucoup mieux que la mosaïque dont la solidité,
l'éclat, la richesse intraitable pourraient bien faire tomber le
dôme sur la tète des fidèles en le rapprochant de leurs regards,
et pour ainsi dire en rétrécissant l'horizon qui semble agrandir
les proportions de l'édifice. Si ces craintes sont fondées, il sera
facile de s'en rendre compte puisque le sixième des travaux doit
être exécuté en fac-similé. La nouvelle décoration ne sera
substituée à l'ancienne que si l'infériorité de celle-ci est démon-
trée par cette expérience.
—■ M. Hodder M. Westropp adresse à VAthenœum une lettre
fort curieuse sur les fouilles de Mycènes. D'après cet archéologue,
le docteur Schliemann aurait trouvé à Mycènes non pas les
tombes de héros plus ou moins illustres de l'antiquité grecque,
mais tout simplement les corps de quelques chefs de peuplades
CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE
France. — Le Salon de 1878 a été' clos, le lundi 19 août, à
6 heures de releve'e.
—■ Plusieurs journaux tant français qu'étrangers annoncent
que l'exposition des portraits historiques est dès à présent
ouverte au Trocadéro. Il serait plus exact de dire qu'elle est
logée en garni dans la salle des conférences du palais du Troca-
déro. Son installation est peut-être définitive, mais elle n'est
rien moins que satisfaisante, et pour le public c'est à peu près
comme si l'exposition n'existait pas, car il est impossible de
pénétrer dans le local sans déranger quelque conférencier ou
quelque congrès, conférences et congrès ayant lieu précisément
aux heures où le public est admis à visiter l'exposition nouvelle.
Le concours Rossini. —• L'Académie des beaux-arts, ayant
été mise en possession de la rente de 6,000 francs léguée par
Rossini, et dont Mme veuve Rossini, décédée au commencement
de l'année 1878, était usufruitière, a décidé qu'un concours
entre les littérateurs français serait ouvert jusqu'au 30 novembre
prochain pour la production d'une œuvre poétique destinée à
être mise en musique. Un second concours sera ouvert du ior jan-
vier au 50 septembre 1879, pour la musique à adapter à l'œuvre
couronnée.
— L'exposition des peintres militaires, installée primitive-
ment rue Taitbout, a été transférée à la salle Frascati, rue
Vivienne. Plusieurs toiles nouvelles ont pris place dans les
galeries.
Allemagne. — Le monument de Frédéric-Guillaume III,
destiné à la ville de Cologne, sera bientôt terminé à la fonderie
de Lauchhammer. Ce monument est l'œuvre du sculpteur
Blœser qui en a conçu l'esquisse, et commencé le modelage
achevé par Calandrelli.
— M. le professeur Jean Schilling, de Dresde, vient de
terminer les deux lions colossaux qui seront placés devant la
caserne de cavalerie d'Albertstadt, à Dresde. L'université de
Leipzig lui a conféré le titre de docteur honoris causa.
— Le Rajah Souvindro Mohun Tagore vient d'offrir au
musée royal de Dresde une curieuse collection d'instruments
de musique indiens.
— Un buste colossal de Franz Schubert, par M. Kietz, de
Dresde, sera prochainement inauguré à Stuttgart, dans le jardin
de la Liederhalle.
— M. Paul d'Abrest envoie à la Zeitschrift jiïr bildende
Kanst d'intéressantes lettres sur le Salon de Paris, que cette
revue publie dans son supplément (Beiblalt) hebdomadaire. La
seconde, qui a paru dans le numéro du 8 août, débute par une
confusion bien amusante. Soit lapsus calami, soit coquille typo-
graphique, l'article attribue obstinément à M. Cabanel le plafond
de M. Carolus Duran, Gloria Maria; Medicis. Les intentions de
M. d'Abrest sont pures, car il félicite l'administration des beaux-
arts d'avoir confié à l'auteur de ce plafond la décoration d'une
salle du Luxembourg. Mais on se demande nonobstant lequel
des deux sera le plus flatté d'avoir été pris pour l'autre.
Angleterre. — Nous avons résumé d'après VArchitect,
(voir page 96) le rapport officiel de la commission chargée
d'étudier le projet de décoration du dôme de Saint-Paul, conçu
parle regretté sculpteur Alfred Stevens. L'Athenœum n'est pas
sans appréhensions à ce sujet. Ce journal se prononce contre la
substitution d'une décoration en mosaïques aux peintures de Sir
James Thornhill qui ornent actuellement la coupole de Saint-
Paul. Il admire cependant le projet de feu Alfred Stevens, il est
convaincu que MM. Leighton et Poynter, chargés de l'exécuter,
ne négligeront rien pour approprier la décoration nouvelle au
caractère de l'édifice ; il est persuadé à l'avance que leurs com-
positions seront très-supérieures à celles de Sir James Thornhill.
Mais il insiste sur l'intérêt historique qui s'attache à ces dernières,
et, se plaçant au point de vue artistique, il estime que leur tona-
lité adoucie et mystérieuse s'harmonise avec la majesté de
l'architecture beaucoup mieux que la mosaïque dont la solidité,
l'éclat, la richesse intraitable pourraient bien faire tomber le
dôme sur la tète des fidèles en le rapprochant de leurs regards,
et pour ainsi dire en rétrécissant l'horizon qui semble agrandir
les proportions de l'édifice. Si ces craintes sont fondées, il sera
facile de s'en rendre compte puisque le sixième des travaux doit
être exécuté en fac-similé. La nouvelle décoration ne sera
substituée à l'ancienne que si l'infériorité de celle-ci est démon-
trée par cette expérience.
—■ M. Hodder M. Westropp adresse à VAthenœum une lettre
fort curieuse sur les fouilles de Mycènes. D'après cet archéologue,
le docteur Schliemann aurait trouvé à Mycènes non pas les
tombes de héros plus ou moins illustres de l'antiquité grecque,
mais tout simplement les corps de quelques chefs de peuplades