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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Exposition universelle de 1878: Les beautés du catalogue oficiel
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Le Musée des arts décoratifs
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0244

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214

L'ART.

nous leur en supprimons 6 au Catalogue officiel et ne leur en
reconnaissons que )6 en omettant avec un sans-gêne accompli,
et M. Barlovv et M. Bradley!!

5° Pour les États-Unis, nous y allons encore un peu moins
de main morte : ses 165 numéros sont réduits à 156 et, man-
quant à toutes nos traditions de galanterie, nous nous trouvons
coupables d'avoir changé de sexe Miss Cassatt, Miss Dodson,
Miss Gardner, Miss Odenheimer, Miss Tompkins et Madame
Gretorex!!!

6° Le Catalogue spécial de la Norwége indique 66 numéros;
le Catalogue officiel lui en donne deux de plus ;

7° La Commission royale italienne accuse 193 numéros
pour la peinture ; nous lui en enlevons deux en supprimant
M. Bossoli (n° 20) et M. Centurione (n° 38) ; en revanche nous
gratifions l'Italie de 23 aquarelles au lieu de 22, parce que nous
commettons l'ànerie de couper en deux l'éventail peint par
M. Rossi Gazzolo et d'en cataloguer chaque moitié sous un
numéro différent. Pour la sculpture, nous retombons dans les
suppressions et 182 numéros sont réduits par notre rédacteur
du Catalogue à 180.

Mais on peut dire que tout cela, ce sont les bagatelles de la
porte; nous arrivons au couronnement de cet incroyable édifice
d'impardonnable négligence :

go prenez le Catalogue spécial de l'Espagne et vous m'en
direz des nouvelles !

M. Beniliure y Gil figure chez nous pour trois tableaux
(nos 10 a 12); il n'en a exposé qu'un, le n° 5 !

M. Bernete catalogué chez nous sous le n° 13, ne figure à
l'Exposition que sous le n° 6 !!

Nous annonçons 115 tableaux espagnols et nous donnons
gravement leurs titres ; il y en a 138 sans compter les 41 œuvres
diverses exposées dans le Pavillon royal d'Espagne!!!

Notre rédacteur imprime tout vif les noms d'une quaran-

taine d'artistes qu'il s'est figuré être au nombre des exposants,
mais qui n'en ont jamais fait partie; en compensation, sans
doute, il n'omet absolument que le dessus du panier : For-
tuny, Federico de Madrazo, l'éminent président de l'Académie
des Beaux-Arts de Madrid, son fils Raimondo, Gonzalez, Za-
macois, Casanova, Rico, Escosura, etc., etc. ! ! !

90 Mais le bouquet, le nec plus ultra du genre, ce sont les
pages que notre zélé rédacteur a consacrées à la Hongrie. On ne
se moque pas plus effrontément des gens.

Le contingent hongrois comprend 59 tableaux, 5 sculptures,
13 dessins d'architecture et 3 cadres de gravures et lithographies,
et notre homme annonce, lui, 61 tableaux, 4 dessins, 8 sculptu-
res, 30 dessins d'architecture et 4 cadres de gravures et lithogra-
phies; c'est déjà assez réussi, mais il faut voir comment il vous
catalogue tout cela!...

Voici pour Munkacsy, par exemple :

« 30, 31 et 32. Trois tableaux. » (sic.)

Et de même pour tous les autres, sauf quelques folâtres
variantes. Après avoir imprimé :

« CLASSE I.

« peintures a l'hUILE. »

il poursuit immédiatement ainsi :

c Abranyi. 1. Une peinture à l'huile. »

Et ainsi de suite jusqu'au n° 8 où il risque : « Divers ouvra-
ges de peinture », attendu que la variété est la source du chan-
gement, suivant la parole d'un grand philosophe méconnu.

Nous ne sommes pas au bout, mais le cœur nous saigne de
continuer et nous en resterons là, à moins qu'on ne nous oblige
à reprendre cette édifiante énumération.

Achetez donc le Catalogue Officiel publié par le Commissa-
riat général!

Adolphe Piat.

LE MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS

CONFÉRENCE DE M. RENÉ MÉNARD

Nous croyons faire chose utile à l'œuvre entreprise par la
Société du Musée des Arts décoratifs 1 en résumant la remarqua-
ble conférence donnée le 22 août dans la salle des conférences
du palais du Trocadéro par notre sympathique collaborateur,
M. René Ménard, dont l'autorité dans toutes les questions d'art
est bien connue, ainsi que l'a rappelé l'honorable président de la
réunion, M. Bouilhet, de la maison Christophle, un des vice-
présidents de l'Union centrale et l'un des membres du comité
directeur du Musée.

Constatons d'abord que cette conférence avait attiré beaucoup
de monde. La salle était pleine. Il y avait là un grand nombre
de notabilités industrielles et artistiques, tant françaises qu'étran-
gères. La presse parisienne était sérieusement représentée. Ce
nombreux auditoire a suivi avec un vif intérêt l'exposé lucide de
l'excellent conférencier, qui, s'il a visé avant tout à la clarté et à
la simplicité, négligeant de parti pris les effets oratoires, les
déclamations parasites, n'en a pas moins rencontré à diverses
reprises de ces traits heureux, de ces observations piquantes qui
aident mieux qu'une déduction irréprochablement logique à
l'intelligence du discours. Le succès de M. Ménard a été com-
plet. Nous souhaitons que l'œuvre à laquelle il a bien voulu
prêter le concours de sa parole bénéficie des applaudissements
que l'orateur a légitimement recueillis.

Une société vient de se former pour fonder à Paris un Musée

des Arts décoratifs. Quel est le but de cette société ? Comment
s'est-elle constituée ? Comment se propose-t-elle d'organiser le
nouveau Musée ? Telles sont les questions que M. René Ménard
s'était imposé la tâche d'étudier.

L'industrie, a-t-il dit, participe à la fois de la science et de
l'art. La science lui enseigne les procédés de fabrication. L'art
lui inspire le goût qui doit présider aux formes et au décor des
objets. Sans le concours de la science, une pendule ne nous
dirait pas l'heure. Sans le concours de l'art, elle serait laide à
regarder, et ne meublerait pas notre appartement. Ainsi l'indus-
trie s'aide de la science et de l'art, mais sans se confondre avec
eux. La science découvre les lois de la nature, l'art en exprime
les beautés ; l'industrie, n'ayant en vue que des applications,
demeure forcément dans le domaine de l'utile et se préoccupe
avant tout des besoins journaliers. Un meuble, si beau qu'jl
puisse être, s'il n'est pas conforme à sa destination, déroge à la
première loi de l'industrie ; il sera un objet de curiosité, mais il
ne remplira pas le service qu'on attendait de lui.

Pour que l'industrie pût tirer parti des découvertes de la
science, on a fondé le Conservatoire des arts et métiers. Déjà la
science pure avait ses collections, ses laboratoires ; mais ce n'était
pas assez. Il importait que l'artisan pût utiliser à un autre point
de vue les recherches faites par les savants.

Sous le rapport de l'art, l'industrie n'était pas aussi bien

t. Voir l'Art, 4e année, tome III, page 187.
 
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