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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Baudot, Anatole de: L' architecture au Salon de 1878
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0165

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On ne saurait trop le répéter, les architectes sont à l'exposition annuelle des beaux-arts, à
côté des peintres et des sculpteurs dans une situation très-défavorable, et avec l'organisation
actuelle, ils ne réussiront jamais à attirer l'attention du public qui, fatigué de tout ce qu'il a vu
de tableaux et de statues, quitte le palais sans voir l'architecture qu'il faut du reste chercher dans
les galeries les plus éloignées ; d'autre part, en raison même de ce voisinage qui absorbe presque
complètement l'espace affecté à l'ensemble du Salon, la place est trop marchandée aux architectes
dont les dessins généralement accompagnés de légendes explicatives indispensables à l'intelligence
des plans, et exécutés à des échelles assez réduites, sont pour la plupart exposés à deux ou trois
mètres de hauteur dans les conditions les plus déplorables ; enfin pour eux le mode de recrute-
ment du jury n'est pas favorable aux tendances nouvelles et le stimulant, s'il existe, est en tout
cas d'une infériorité écrasante. Aussi serait-il plus que temps que l'administration des beaux-arts
remédiât à cet état de choses en organisant pour les architectes une exposition spéciale, si elle
ne veut pas voir déserter, chaque année davantage, celle qu'elle rend si ingrate au Salon annuel.

Depuis longtemps déjà ces exhibitions ne donnent qu'une faible idée des efforts qui se font
de divers côtés et ne renseignent que très-imparfaitement sur les travaux qui s'exécutent ; mais
jamais nous n'avons vu une exposition aussi restreinte que celle de 1878, sur laquelle il y avait
au contraire lieu de compter d'une façon toute particulière. Le nombre des exposants est
de 46, c'est-à-dire qu'il n'est que moitié de celui des années précédentes ; parmi ces œuvres une
dizaine de conceptions nouvelles dont quelques-unes seulement sont intéressantes, autant de
restaurations et le reste représenté par des relevés plus ou moins sérieux, voilà le bilan du Salon
de 1878. Ce résultat est maigre, on en conviendra, et il donnera à nos confrères étrangers attirés
à Paris par l'exposition des beaux-arts comme par l'Exposition universelle une petite idée des
efforts faits par les architectes français. Il n'en serait pas ainsi, qu'on en soit bien convaincu, si
les conditions générales faites aux architectes en matière d'expositions étaient mieux entendues.

Parmi les conceptions nouvelles il faut citer en première ligne l'église Saint-Hilaire de Rouen
étudiée par M. Sauvageot, architecte de la ville et exécutée sous sa direction. Ce monument, qui

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