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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0391

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LE SALON DE PARIS. 309

soin à copier les choses dans leurs moindres détails, il importe de ne pas fausser le rapport des
densités. Le bâton que tient la vieille est certainement moins dur que la peau de son poignet.
M. G. Laugée a aussi un bon portrait de vieille femme d'une tonalité très-juste. Je ne crois pas
cependant qu'il ait réussi à triompher de la difficulté que présente le rendu des chairs à l'âge de
son modèle. Dans la vieillesse, la peau se parcheminé et la chair s'amollit. Cela constitue pour
le peintre une sorte de contradiction qu'il n'est pas commode de concilier. Comment faire sentir
la mollesse des dessous à travers la résistance des dessus ? M. Laugée me paraît avoir un peu
exagéré l'une aux dépens de l'autre. De là une certaine dureté.

Ces rapports des densités embarrassent bien des artistes, pourtant il faut parvenir à les faire
sentir. M. Alph. Hirsch n'y est pas complètement arrivé dans son portrait de M"c C. Le visage
est bien modelé dans la lumière et le sourire est joliment rendu. Mais les vêtements, dont les
blancs se marient du reste très-agréablement, sont d'une étoffe particulièrement résistante; ils
seraient en carton, en bois peint ou même en fer-blanc, qu'il n'y aurait pas trop de quoi
s'étonner. Les brocarts d'argent et d'or dont s'habillaient nos mères n'étaient certainement pas
plus rigides. On peut, en les quittant, les planter debout sur le parquet, sans mannequin; il n'y
a pas de danger qu'ils tombent. Ce défaut n'est pas du reste le seul qu'on puisse reprocher à ce
tableau. L'attitude manque de naturel. On se figure mal M'tc C. boutonnant sans interruption le
même gant pendant quinze ou vingt séances de suite, et se souriant à elle-même pendant l'éternité.
Ce n'est plus de la grâce, c'est de la minauderie. On peut d'ailleurs remarquer que la main gantée
se rattache assez indirectement au bras, et que la main est moins large que le poignet. Le portrait
de M. Octave Feuillet, par le même artiste, présente des défauts analogues. L'attitude est trop
olympienne, et l'on peut supposer que le coup de soleil qui frappe le visage est une attention
délicate de l'artiste pour exprimer la familiarité du modèle avec le dieu de la littérature, Phcebus-
Apollo. M. Hirsch a certainement du talent, mais qu'il croie bien qu'on le reconnaîtra plus
volontiers quand il renoncera à ces petites recherches qui ne sont pas de l'art et qui en
détournent l'attention des spectateurs.

Les poses étudiées sont toujours pleines de péril. Voyez le portrait de l'Abbé A. D. par
M. F. Gaillard. Il serait bon, sans ces yeux levés au ciel, qui se comprendraient dans un élan de
ferveur, mais qui ne peuvent constituer une attitude habituelle, et qui d'ailleurs s'accordent peu
avec le caractère reposé du reste de la physionomie. Voyez le portrait de M"'e L. par M. Le
Bihan. Le visage n'est pas mauvais; mais l'artiste a eu la singulière idée de placer entre les
mains de son modèle un éventail fermé, sur l'extrémité duquel s'appuie le bout d'un doigt; ce
qui produit un raccourci tel, que la main disparaît et que les doigts, qui semblent sortir directe-
ment d'un moignon, ressemblent à des pattes d'araignée. La simplicité et le naturel sont plus
nécessaires dans le portrait que partout ailleurs. Quand ils n'auraient pas d'autre mérite, celui-là
suffirait pour attirer notre sympathie aux portraits exposés par MM. A. Berton, Chaillou,
Delhumeau, Jolyet, Parrot, Jalabert, Lafon, Aublet, Avril, Cabane et M"cs Laurens et Paton.

Nous avons oublié M. Cabanel, le roi du portrait académique, le grand maître et le juge
nécessaire de l'art français. Mais il est toujours temps de parler de M. Cabanel. C'est à lui sans

t son élève, a emprunté la manœuvre de l'éventail, qui lui a si
ntail fermé ; un bout est délicatement placé sur l'extrémité du
[tre sous celle de l'index de la main gauche. M. Cabanel n'a pas
t si ce n'est peut-être les bras en V sur le ventre de M"e J. P.,
)fesseur. Il a du reste obtenu des deux côtés le même succès;

comme M110 J. P., en resteront toutes deux estropiées du bras /
a permanence de ces attitudes ont fini par se courber avec la
. C'est du reste le procédé par lequel M. Cabanel remplace
joutez à cela une peinture sèche, aigre et terne, des fonds et des
t le sentiment de la couleur qui a valu à la Thamar de 1875",
commission d'achat, — préférences d'ailleurs justifiées par la
ar parmi les membres de cette commission, — et ensuite les
 
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