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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Loiseleur, Jules: Buste et statuettes attribués à Germain Pilon
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0051

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BUSTE ET STATUETTES

ATTRIBUÉS A GERMAIN PILON

e buste en bronze que nous reproduisons ci-contre appartient
à l'évêché d'Orléans dans l'une des salles duquel il est placé. Sa
hauteur est de om,yo c. : il a figuré à l'exposition universelle
de 1867, puis à l'exposition rétrospective organisée à Orléans aux
mois de mai et de juin 1876 et dont l'Art a rendu compte; on
peut le voir en ce moment dans les galeries du palais du Trocadéro
destinées à l'art rétrospectif.

Cette œuvre magistrale est attribuée à Germain Pilon. Bien
\ ^^^-^^LJj^j^lr^^ clue' Par scs f°rmes austères, elle ne soit pas en parfaite harmonie
^'Witft -^fff^||pflf||j[| 1^ avec la manière habituelle de ce grand artiste, qui brille plutôt,
Lettre sculptée au-dessus de u porte d'entrée surtout dans les figures décoratives, par l'élégance que par la
dUSrand(a".ol2n!l'')'.'OUiSXI1 sobriété, la souplesse du talent de Germain Pilon, et les faits que

nous allons exposer ne permettent guère de révoquer en doute la
légitimité de cette attribution. Mais il est moins facile de décider si ce buste faisait originai-
rement partie du tombeau du chancelier de Morvillier et si ce monument était sorti du
même ciseau que le buste. L'examen de ces deux questions est, à vrai dire, le principal objet de
cet article.

Disons d'abord que ce chef-d'œuvre, dans son état actuel, est porté par un socle en bois sur
le devant duquel on lit deux lignes latines dont nous aurons occasion de parler tout à l'heure.
Une autre inscription, placée à droite, est ainsi conçue : « Ce buste est l'œuvre de Germain
Pilon, célèbre sculpteur du xvic siècle. »

Enfin une troisième inscription placée à gauche offre ce qui suit : « Jean de Morvillier,
évêque d'Orléans et garde des sceaux de France : MDLII-MDLXXVII. »

Cette dernière date est celle de la mort du personnage représenté ; la première celle de son
élévation au siège épiscopal d'Orléans, ce qui laisse supposer que l'inscription qui contient ces
dates, et sans doute aussi les deux autres, ont été ajoutées lors de la donation qui fut faite de ce
buste à l'évêché d'Orléans pendant le premier empire ; en sorte que ces additions toutes récentes
n'ont d'autre mérite que de constater la tradition. Mais comme il s'est écoulé fort peu de temps
entre le moment où ce bronze fut transféré au palais épiscopal d'Orléans et celui où fut détruit
le monument dont il était l'ornement ou l'appendice, et comme, de plus, les deux lignes inscrites
sur le socle actuel sont connues pour avoir figuré au bas du socle primitif, on ne saurait
raisonnablement contester l'autorité de cette tradition.

C'est bien l'évêque d'Orléans, et non le chancelier de France que le sculpteur a entendu
représenter, car il l'a revêtu de la mosette, sorte de camail propre aux évêques. Il est vrai qu'il
lui a donné de la barbe et des moustaches, bien qu'à l'époque où mourut Morvillier les
personnages ecclésiastiques n'eussent pas droit d'en porter, la Sorbonne ayant décidé, en iy6i,
que la barbe était contraire à la modestie sacerdotale. Mais, loin d'y contredire, cet appendice
hétérodoxe est une preuve de plus et des plus fortes, en faveur de l'opinion qui voit, dans le
bronze dont nous nous occupons, les traits de l'illustre chancelier de Henri II. Il fut cause d'un
grave différend qui, au moment de la promotion de cet homme politique à l'épiscopat, s'éleva
entre lui et le chapitre de l'église cathédrale d'Orléans. Les chanoines refusèrent formellement de
le recevoir, alléguant les décisions récentes de la Sorbonne et l'usage traditionnel de leur église
 
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