DOI Artikel:
Ménard, Louis: La sculpture au Salon de 1878, [1]
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0283
2jo L'ART.
détails inutiles sont soigneusement évités, la simplicité des formes rend la pensée aussi claire que
possible et l'exécution est à la hauteur de la conception. Si le lion de Belfort était placé à côté
du lion de Lucerne, il soutiendrait le rapprochement.
Le prix du Salon a été donné cette année à un jeune sculpteur, M. Hector Lemaire, qui avait
obtenu une troisième médaille l'an dernier. Il y a des qualités très-sérieuses dans son groupe de
Samson trahi par Dalila; les deux figures sont bien disposées, les formes bien étudiées et d'un beau
caractère, mais, dans ce jeune homme endormi sur les genoux de sa maîtresse, on ne devine pas
Samson trahi par Dalila.
Dessin d'Hector Lemaire d'après son groupe en plâtre.
(Salon de 1878. — Prix du Salon.)
la force prodigieuse du héros qui enlevait les portes d'une ville et secouait les colonnes d'un
palais. On ne s'explique pas non plus la séduction exercée sur lui par la figure assez commune
de la courtisane.
L'auteur de la Jeunesse de Spartacus, M. Barrias, expose un groupe intitulé : les Pre-
mières funérailles. Adam, le haut du corps renversé en arrière, porte sur ses deux bras
le cadavre d'Abel, dont le dos forme une ligne courbe, très-vraie sans doute, mais pas très-
heureuse. Eve l'accompagne en donnant à son fils un dernier regard et une dernière caresse. Sa
tête, où l'expression de la douleur est moins cherchée que dans celle d'Adam, me plaît pourtant
détails inutiles sont soigneusement évités, la simplicité des formes rend la pensée aussi claire que
possible et l'exécution est à la hauteur de la conception. Si le lion de Belfort était placé à côté
du lion de Lucerne, il soutiendrait le rapprochement.
Le prix du Salon a été donné cette année à un jeune sculpteur, M. Hector Lemaire, qui avait
obtenu une troisième médaille l'an dernier. Il y a des qualités très-sérieuses dans son groupe de
Samson trahi par Dalila; les deux figures sont bien disposées, les formes bien étudiées et d'un beau
caractère, mais, dans ce jeune homme endormi sur les genoux de sa maîtresse, on ne devine pas
Samson trahi par Dalila.
Dessin d'Hector Lemaire d'après son groupe en plâtre.
(Salon de 1878. — Prix du Salon.)
la force prodigieuse du héros qui enlevait les portes d'une ville et secouait les colonnes d'un
palais. On ne s'explique pas non plus la séduction exercée sur lui par la figure assez commune
de la courtisane.
L'auteur de la Jeunesse de Spartacus, M. Barrias, expose un groupe intitulé : les Pre-
mières funérailles. Adam, le haut du corps renversé en arrière, porte sur ses deux bras
le cadavre d'Abel, dont le dos forme une ligne courbe, très-vraie sans doute, mais pas très-
heureuse. Eve l'accompagne en donnant à son fils un dernier regard et une dernière caresse. Sa
tête, où l'expression de la douleur est moins cherchée que dans celle d'Adam, me plaît pourtant