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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Les bâtiments de l'Exposition universelle de 1878, [3]: le Palais du Trocadéro
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0125

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I

io6 L'ART.

racheter le palais moyennant une somme de 3,000,000 de francs, s'il était construit dans des
conditions de durée, indépendamment des 6,000,000 de francs votés par elle sur la totalité de
l'entreprise de l'Exposition — les devis étudiés à nouveau en prévision de cet achèvement, s'éle-
vèrent environ à 10,000,000 de francs; or, les dépenses faites se liquideront un peu au-dessous
de cette somme, et la surface couverte étant de ij,ooo mètres superficiels, le prix du mètre de
construction se sera ainsi élevé, en moyenne, à 660 francs, c'est-à-dire à moitié environ du prix
de revient du mètre superficiel d'une maison dont les façades s'élèvent à 20 mètres de hauteur,
et cela malgré les difficultés qui s'étaient présentées dans les fondations, malgré l'élévation consi-
dérable de la grande salle (32 mètres au-dessus du sol du rez-de-chaussée non compris les
combles) et des deux tours (80 mètres au-dessus du sol du rez-de-chaussée).

Cette économie, dans la dépense totale, doit être attribuée à deux causes : la première, rapidité
obligatoire de l'exécution ; la seconde, marche rigoureusement méthodique dans la direction de l'en-
treprise.

Sous ce rapport, il nous faut rendre justice entière aux deux architectes MM. Davioud et Bour-
dais chargés de cet immense travail.

Pour le palais du Champ-de-Mars, la presque totalité de l'entreprise consistait en combinaisons
de structures en fer. Les fondations achevées, lesquelles ne présentèrent pas d'ailleurs de sérieuses
difficultés, l'œuvre entière du palais du Champ-de-Mars ne comprenait que des bâtiments en fer
dont nous avons donné précédemment les dispositions principales ; l'ordre et la méthode dans l'orga-
nisation du travail sur un aussi vaste espace, in piano, pouvaient être imposés avec une rigueur
mathématique.

Il n'en était pas tout à fait de même au Trocadéro : le terrain, ainsi que nous l'avons dit,
présentait de sérieuses difficultés; les niveaux étaient peu favorables à l'organisation d'un chantier,
les terrassements à faire étaient très-considérables ; enfin l'édifice comprenait tous les corps d'état :
maçonnerie, charpente, grosse ferronnerie, couverture, menuiserie, quincaillerie, peinture, vitrerie,
mobilier, établissements de chauffage et de ventilation , appareils à gaz, mosaïques, carrelages,
ouvrages d'art, travaux hydrauliques, etc. 11 ne s'agissait pas seulement de montrer une grande
activité et de fournir une masse énorme de travail préparatoire, il fallait, nous ne saurions trop
le répéter, l'application d'une méthode très-sûre, et des soins infinis dans l'exécution, pour que,
sur une aussi grande surface de bâtiments élevés avec une rapidité qui jamais n'avait été atteinte,
il ne se déclarât ni tassements, ni lézardes occasionnés par l'énorme disproportion dans la répar-
tition des charges.

Chacun peut constater qu'en effet ces constructions n'ont subi nul mouvement et que, sur aucun
point, il ne s'est déclaré de ces déchirures, conséquence de tassements inégaux produits par des
charges inégales. C'est en grande partie à l'emploi des ciments plus ou moins mélangés de sable,
que ce résultat a pu être obtenu. En d'autres termes : c'est au dosage calculé des mortiers en raison
des charges, que les architectes ont pu faire que les constructions les plus chargées n'aient pas
tassé plus que celles qui l'étaient peu.

Et cependant, si on jette les yeux sur le plan horizontal de l'ensemble du palais du Trocadéro,
on observera que les surfaces occupées par les pleins, sont, relativement à d'autres édifices de notre
temps, assez faibles et sont calculées en raison des charges qu'elles ont à porter ; d'où une éco-
nomie réelle : économie de main-d'œuvre, économie de matière.

Avant d'en venir à l'examen des détails de construction de ce palais, disons quelques mots
touchant l'aspect général qu'il présente.

Les appréciations du public sont assez diverses. Les uns louent cet ensemble et le trouvent
entièrement satisfaisant, d'autres le critiquent assez vivement. Bien entendu, je laisse de côté les
opinions de ceux qui sont décidés à blâmer tout ce que fait le gouvernement de la République
et particulièrement cette vaste entreprise de l'Exposition universelle. Quand on mêle la passion
politique aux questions d'art, il n'y a pas à discuter.

D'ailleurs je ne crois pas qu'on ait jamais élevé un édifice sans que des critiques plus ou moins
justifiées aient été formulées. Un édifice neuf est un peu comme l'habit que l'on met pour la pre-
 
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