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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Les bâtiments de l'Exposition universelle de 1878, [4]: le Palais du Trocadéro
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0143
LES BATIMENTS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. 123
Car c'est là le point important : on ne fait grand, pour parodier un mot historique, qu'à la
condition de faire simple et, disons-le tout de suite : la difficulté suprême dans tous les arts et
dans l'architecture notamment, comme le mérite, c'est de savoir être simple et, pour mon compte,
je trouve que les architectes du palais du Trocadéro ont plutôt amoindri la valeur de leur oeuvre
en y ajoutant des recherches inutiles, qu'ils ne l'ont fait ressortir.
Il eût mieux valu laisser cette ressource aux artistes qui, à défaut d'idées ou de belles
dispositions franchement accusées, couvrent leurs édifices de colifichets, d'ornements parasites. La
difficulté, encore une fois, c'est de plaire sans le secours de tous ces accessoires, dont le public
lui-même se fatigue si vite.
]
■ 1 ' i
Fig. 14. — Coupe des galeries du palais nu Trocadéro.
Echelle de 0,01 par mètre. — Croquis di Viollet-Ie-Duc.
Heureusement, MM. Davioud et Bourdais n'ont pas abusé de ces moyens si propres à
masquer les défectuosités d'une œuvre.
Ils n'avaient ni le loisir de penser à ces bagatelles, ni l'argent pour les faire passer de la
conception à l'exécution, et ils n'ont pas à le regretter.
Les deux tours qui flanquent la grande salle ont encore été assez vivement critiquées et, sur
ce point, la critique avait des motifs plus sérieux de s'exercer.
Il est évident, qu'à grande distance, comme par exemple, du pont de la Concorde ou du
pont de l'Aima, la silhouette de ces deux tours ajoute singulièrement à l'effet pittoresque du
palais du Trocadéro. D'abord parce que, les voyant obliquement, elles se rapprochent l'un de
l'autre, et que leur épaisseur sur la diagonale est plus grande relativement à leur hauteur. L'effet
est moins heureux, soit que l'on regarde le palais de l'avenue du Roi-de-Rome ou du Champ-de-
Mars. De ces points, ces tours paraissent maigres et on ne sait pas trop pourquoi et comment
Car c'est là le point important : on ne fait grand, pour parodier un mot historique, qu'à la
condition de faire simple et, disons-le tout de suite : la difficulté suprême dans tous les arts et
dans l'architecture notamment, comme le mérite, c'est de savoir être simple et, pour mon compte,
je trouve que les architectes du palais du Trocadéro ont plutôt amoindri la valeur de leur oeuvre
en y ajoutant des recherches inutiles, qu'ils ne l'ont fait ressortir.
Il eût mieux valu laisser cette ressource aux artistes qui, à défaut d'idées ou de belles
dispositions franchement accusées, couvrent leurs édifices de colifichets, d'ornements parasites. La
difficulté, encore une fois, c'est de plaire sans le secours de tous ces accessoires, dont le public
lui-même se fatigue si vite.
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■ 1 ' i
Fig. 14. — Coupe des galeries du palais nu Trocadéro.
Echelle de 0,01 par mètre. — Croquis di Viollet-Ie-Duc.
Heureusement, MM. Davioud et Bourdais n'ont pas abusé de ces moyens si propres à
masquer les défectuosités d'une œuvre.
Ils n'avaient ni le loisir de penser à ces bagatelles, ni l'argent pour les faire passer de la
conception à l'exécution, et ils n'ont pas à le regretter.
Les deux tours qui flanquent la grande salle ont encore été assez vivement critiquées et, sur
ce point, la critique avait des motifs plus sérieux de s'exercer.
Il est évident, qu'à grande distance, comme par exemple, du pont de la Concorde ou du
pont de l'Aima, la silhouette de ces deux tours ajoute singulièrement à l'effet pittoresque du
palais du Trocadéro. D'abord parce que, les voyant obliquement, elles se rapprochent l'un de
l'autre, et que leur épaisseur sur la diagonale est plus grande relativement à leur hauteur. L'effet
est moins heureux, soit que l'on regarde le palais de l'avenue du Roi-de-Rome ou du Champ-de-
Mars. De ces points, ces tours paraissent maigres et on ne sait pas trop pourquoi et comment