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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Les bâtiments de l'Exposition universelle de 1878, [5]: le Palais du Trocadéro
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0223

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i94 L'ART.

qui sont communs à toutes les bonnes époques de l'art, quelle que soit la forme admise, et qui
sont la condition première du style.

On dit que nous n'avons pas une architecture du xix" siècle; on n'a une architecture qu'à la
condition de se soumettre à ces principes de structure variés comme les besoins qui les provoquent
et les matériaux employés. On ne trouve pas une forme d'architecture, elle s'impose, elle est une
déduction logique, et il en a toujours été ainsi depuis que les humains possèdent des arts. Si les
besoins se modifient, si les matériaux changent, les apparences qu'affecte l'architecture, l'art, en
un mot, se modifie, et sous peine de ne faire que des pastiches, l'architecte doit trouver les
formes qui se déduisent de ces éléments nouveaux mis

à sa disposition, et il faut qu'il se soumette aux

conditions qu'ils imposent. ^^^^^^ ^ nous ^aut Prendre

les arts anciens, non à leur ,---'1^^^^^ déclin, mais au moment

où, fidèles à ces principes ^^^^^^ { SanS lescluels ils n'existent

pas, on les voit atteindre ^0^^^/ y ^ss^llÉllII ^eur aP°gée.

Prenons l'architecture . . y^^^ égyptienne avant sa déca-

dence, sous les Ptolémées, ^^Z^^^^ l'architecture assyrienne

dans les monuments de Ninive, l'architecture des

Grecs, chez les Ioniens ou ^^^^^^^^^yyy^^^^^^^i chez les Doriens, pendant la

période de développement \ ^^r// \nn '^^^^^É^ ^e c^acun de ces peuples,

l'architecture romaine au ^"^^^^^^^^M moment où s'affirme la

puissance d'organisation de ^=^S^?*2 l'empire, notre architecture

française, quand elle se ^ jiP dégage des traditions

monastiques et s'épanouit . librement, nous voyons que

Fig. 40. — Chapiteau ionien. Asie Mineure. Antiquité. j 1

ces expressions d'un même croquis de vioiiet-ie-Duc. art diffèrent entre elles par

la forme comme par leurs éléments constitutifs.

Nous pourrions donc avoir une architecture du xixc siècle, le jour où nous voudrions être des
hommes de notre temps et nous servir des éléments nouveaux que fournit l'industrie moderne,
satisfaire aux besoins du xixe siècle, en laissant de côté des traditions fort précieuses au point de
vue de l'étude, mais qui ne peuvent se plier aux exigences de notre époque. Examiner comment
d'autres ont fait pour trouver une forme adaptée aux usages, aux moeurs du temps, aux maté-
riaux mis en œuvre, et à la manière de les employer en raison
des ressources dont ils dispo- ^-^4ês^ saient, rien de mieux... non pour
reproduire ces formes, puisque ;^-""""*^' ; ^ les conditions sont autres, non
pour refaire ce qu'ils ont fait, ^-^^-^^^s- mais pour procéder comme ils
ont procédé, et arriver ainsi à J>ig*jÈÈÈÊÊ^L^ ^es conséquences différentes ,

puisque les éléments diffèrent. ^s%^gP Ne nous faisons pas d'illu-

sions d'ailleurs , le classicisme nous a fourvoyés. Le classicisme

nous a montre une antiquité de convention et nous a dit : « Voila

l'art arrivé à son développement; fig. 41. - Croquis de vioiiet-ie-Duc. s'éloigner de cette expression
pour reculer, c'est tomber dans l'enfance ; la suivre dans ses

modifications, c'est être les complices de la décadence. » Cette façon d'hiératisme, non point
établi sur un art issu de notre propre fonds, mais sur une forme qui date de deux mille ans et
appartient à des civilisations absolument étrangères à la nôtre, est certainement l'une des plus
étranges fantaisies de l'esprit humain et dont, je crois, on ne trouverait pas un autre exemple
dans l'histoire.

Cette fantaisie a gouverné longtemps et gouverne encore le domaine de l'architecture. Mais
comme la mode a chez nous un certain empire, on s'est fatigué des pastiches grecs et romains,
et on s'est mis à imiter des imitations antérieures de cet art antique, depuis la Renaissance jus-
qu'à l'époque du règne de Louis XVI ! Sur ce sujet, l'esthétique nous a poli ses plus belles
périodes. Elle eût mieux fait de nous dire tout simplement : « L'art de l'architecture consiste,
avant tout, dans la recherche des formes qui s'adaptent le plus exactement aux besoins, aux maté-
 
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