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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Ménard, Louis: La sculpture au Salon de 1878, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0310

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274 L'ART.

peut reconnaître une fleur de lis, un coq, un aigle et un bonnet phrygien. Ces emblèmes sont
répétés sur le socle avec le mot Spes. Si patriotique que soit l'intention, la conception de l'œuvre
au point de vue de la sculpture est un peu puérile ; c'est un rébus politico-artistique. Après cela

il faut reconnaître les qualités de cette
statue, qui essaye de faire pendant au
Gloria Victis de M. Mercié. L'exécution
est satisfaisante, et si la figure rappelle
trop un bronze de Naples, elle est d'un
assez beau mouvement, et d'un certain
charme de jeunesse dans l'expression.

Il y a aussi un rébus à deviner dans
le Chevalier errant de M. Fremiet. Cette
grande statue équestre semble d'abord
destinée à orner la cour du musée
d'artillerie, car l'artiste s'est scrupuleu-
sement attaché à l'exactitude archéolo-
gique dans l'armure du cheval et du
chevalier. Mais en y regardant de près,
on voit une tète de diable pendue à
l'arçon de la selle, et sur la croupe du
cheval un petit monstre enchaîné. Cela
représente sans doute les sortilèges des
magiciens qui donnaient tant de fil à
retordre aux chevaliers errants, y compris
Don Quichotte.

La Gloire de M. Doré est encore un
hiéroglyphe assez difficile à déchiffrer.
La gloire tient dans ses bras un jeune
homme un peu maigre, et en même
temps qu'elle le couvre de lauriers, elle
lui plonge un couteau dans le cœur. Le
rôle de la sculpture n'est pas de poser
des énigmes aux passants. Rude disait
à ses élèves : N'ayez pas trop d'esprit.

La sculpture religieuse, obligée de
se renfermer dans les limites très-étroites
de l'orthodoxie, offre peu d'aliments à
l'imagination. Les images du Christ, des
Anges, de la Vierge et des Apôtres ont
été si souvent reproduites qu'il est diffi-
cile de trouver du nouveau. Les légendes
des saints sont oubliées depuis que les
religions locales ont disparu avec l'auto-
La musique. nomie des communes. Tous les ans,

Dessin d'Eugène Delaplanche d'après sa statue en marbre '. 1 ,

(sal0n de t878. - Médaille d'honneur.) F administration commande des statues de

saints pour orner les églises, comme elle
commande des statues de généraux pour orner les places, et le public passe avec indifférence
devant ces œuvres où il est bien difficile aux artistes de déployer des qualités personnelles.

Outre la Vierge au lis de M. Delaplanche, on remarquait au Salon un Baptême du Christ
assez bien exécuté en haut-relief par M. Hugues, un Saint Laurent de M. Mathieu Meusnier,

i. Voir l'Art, 4' année, tome III, page 254.
 
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