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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Le musée d'art et d'industrie de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0081

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LE MUSÉE D'ART ET D'INDUSTRIE DE LYON

Fondé par la chambre de commerce de Lyon et inauguré
le 6 mars 1864, ce musée, qui occupe tout le 2 e étage du palais
du commerce, est le premier de ce genre qui ait été créé en
France. Il est établi sur le modèle des institutions similaires qui
existent en Angleterre, notamment à Londres (South Kensington
Muséum.) Son but est d'aider au développement de l'art appli-
qué à l'industrie. Il comprend trois départements : i° un dépar-
tement de l'art, composé de collections destinées à montrer la
beauté telle qu'elle a été sentie et exprimée par chaque nation
et dans chaque grande époque, et par suite, le style et l'ornement ;
ces collections embrassent toutes les branches de l'art industriel
et sont complétées par des galeries de tableaux, dessins, gravures
et photographies ; 20 un département de l'industrie textile, com-
prenant la technique des soieries : matières premières, cocons,
soies gréges et ouvrées de toute provenance, matériel et produits
nécessaires à la préparation, au lissage et à la teinture de la soie ;
5» enfin, complément nécessaire, un département historique des
tissus considérés au point de vue ornemental, depuis les temps
les plus reculés jusqu'à nos jours. Dans ce dernier département,
qui est en voie de formation et qui précisera le caractère local
de l'institution, les produits de la fabrique lyonnaise auront leur
histoire particulière.

Les collections du musée d'art et d'industrie se composent :

i° De pièces originales acquises des deniers de la chambre
ou données par de généreux amateurs ;

20 De reproductions ou fac-similé, par le plâtre, la galvano-
plastie, la photographie ou la gravure, empruntées aux collec-
tions publiques ou particulières de l'Europe.

Des prêts d'objets par des tiers viennent en accroître l'im-
portance et remplir des lacunes inévitables.

DISTRIBUTION DU MUSÉE.

Première galerie (façade occidentale du palais et annexes).
— Divisée en trois travées dont celle du centre est la principale.

Histoire de l'art.—Choix d'ornements égyptiens, assyriens,
grecs, romains, byzantins, arabes, romans, gothiques, Renais-
sance, xvnc et xviii0 siècles. Une partie de ces ornements est
empruntée à des monuments religieux de Lyon.

Terres cuites. — Œuvres originales et estampages d'après
divers maîtres : Raphaël, Délia Robbia, Donatello, Jean Goujon,
etc. ; parmi les originaux, une magnifique allégorie de haut-
relief attribuée à Coustou, sculpteur lyonnais.

Ivoires et bois sculptés. — Fac-similé romains, byzantins,
latins, romans, gothiques, etc. ; un curieux devant d'autel du
xve siècle, en bois sculpté, peint et doré, représentant le Juge-
ment dernier, le Paradis et l'Enfer ; frises et panneaux à
figures ; deux tableaux de fleurs sculptées sur bois d'un charmant
travail, ouvrage d'un artiste lyonnais du xviii0 siècle.

Serrurerie ancienne. — Verroux, heurtoirs, serrures de
maîtrise, clefs ouvragées ; très-belle imposte en fer forgé de
l'époque Louis XIV.

Orfèvrerie, bronzes, objets en fer ciselé. — Quelques bijoux
romains, plats, aiguières, boucliers, armures des maîtres de la
Renaissance : Benvenuto Cellini, Ascanio, Bernard Strauss ;
beau plat en étain de François Briot ; fers repoussés du xvie siè-
cle, vases persans et indiens en métal niellé d'argent.

Emaux- cloisonnés, incrustés et peints ;

Vitraux peints. — Curieux spécimens du xv° et du xvi° siè-
cle, d'une grande beauté.

Céramique. — Faïences italiennes, françaises, allemandes et
hispano-moresques ; vases en grès, cérames, des xvie-xvm» siè-
cles ; porcelaines de Chine et du Japon, de Russie, d'Allemagne

et de France. Parmi ces dernières, deux vases importants de la
manufacture de Sèvres, ayant figuré à l'Exposition de 1867. Dans
une vitrine spéciale sont réunis quelques types authentiques des
produits des fabriques locales, des xvi°-xvine siècles, pouvant
servir à un commencement de classification de la céramique
lyonnaise, ignorée jusqu'à ce jour.

Verrerie. — Quelques pièces anciennes des fabriques de Ve-
nise, de Bohême et de France.

Horlogerie ancienne. —• Un spécimen curieux des instru-
ments horaires lyonnais du xvie siècle, signé : Pierre Noytolon à
Lyon.

Cuirs repoussés, estampés et ciselés : fragments remarqua-
bles, entre autres, un morceau de tenture delà Renaissance, d'une
grande finesse d'exécution, provenant du palais de Fontainebleau.

Papiers peints.— Chefs-d'œuvre de cette industrie, signés :
Dumont, Muller, Dussauce, etc.

Tissus anciens et modernes. —Les ornements d'église, tapis-
series, étoffes de vêtement et d'ameublement, dentelles, gui-
pures, broderies du moyen âge et des temps postérieurs, occu-
pent dans cette salle une large place. Plusieurs types intéressants
de la Chine et des Indes, au nombre desquels un échantillon de
damas jaune à personnages, oiseaux et fleurs imprimés, de fabri-
cation chinoise, provenant d'un sarcophage égyptien, morceau
important pour l'histoire de l'art. Un superbe tapis en soie,
donné à la ville par Napoléon Ier, fabriqué à Sou-Tchou vers la
fin du xvie siècle de notre ère, et d'un grand intérêt au point de
vue technique et décoratif. — Curieux et rarissime fragment
d'une tapisserie de haute lisse de l'époque carlovingienne : le
plus ancien monument connu de l'art du tapissier. Remarquable
chasuble en soie verte, à dessin d'animaux affrontés (aigles et
girafes), de fabrication orientale du commencement du xn° siècle.
Velours florentins, vénitiens, génois et français du moyen âge et
de la Renaissance.

La série des étoffes d'ameublement, à partir de Louis XIII,
est l'une des plus complètes qui existent. On y remarque les
œuvres principales des artistes célèbres : Revel, Philippe de La
Salle, Bony et Dechazelles, qui ont illustré la fabrique lyon-
naise au siècle dernier. La section des broderies renferme éga-
lement des morceaux d'un haut intérêt artistique, notamment
un Christ au roseau, tableau à trois personnages, véritable pein-
ture à l'aiguille, d'une merveilleuse beauté. Outre les étoffes ex-
posées, 150 portefeuilles renferment des échantillons de tous les
genres de tissus sortis des ateliers lyonnais depuis plus de trois
siècles.

Deuxième galerie (façade méridionale et annexes). — Vesti-
bule. Gravures italiennes : Colonne Trajane, Colonne Antoninc,
Loges de Raphaël. — Moulages : Vase de Socibius, Minerve
d'ancien style grec. — Salon. Peintures décoratives, fruits et
fleurs, deux belles toiles de Carlo Cignani et Mario Nuzzi; pla-
fonds de Blanchet pour l'hôtel de ville de Lyon au xvn" siècle;
fleurs de David de Hem, A. Mignon, Pillement ; dessins origi-
naux des maîtres français, italiens et allemands; fac-similé pho-
tographiques de dessins des maîtres, d'après les originaux con-
servés dans les musées de France et d'Europe; estampes en
portefeuilles; belle chaise à porteurs, peinte dans la manière de
Jean Bérain. — Autre vestibule : estampes décoratives; bustes
de fabricants célèbres : Prosper Meynier (bronze) et Claude Bon-
net (marbre), exécutés par Guillaume Bonnet, statuaire distingué
de notre ville.

Troisième galerie. — Arts textiles et particulièrement l'in-
dustrie de la soie : matières premières, métiers, teinture.

Collection de cocons et soies de toute provenance, formant
 
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